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18/06/2016

Hier, je suis allée à Paris.

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Hier, malgré la pluie et l'orage, je suis allée à Paris.
La banlieue, c'est sympa.
Surtout lorsqu'on
la quitte.

Le train était à l'heure.
On dirait que les grévistes, sentant approcher la fin du mois et la paie amputée, ont choisi de cesser la grève.
J'espère pour eux que ce n'est que partie remise,

Paris ressemblait à Paris.
Pas de forces de l'ordre en nombre, pas d'ambiance d'émeute.
Je n'ai vu dans toute ma journée que quatre malheureux soldats pourtant nous nous sommes promenés dans plusieurs arrondissements.

J'ai acheté un melon au marché de la Bourse.
Ce "primeur" vend des melons vraiment délicieux.

J'ai changé de passage pour m'abriter de la pluie.
On a pris le passage Choiseul, un passage dédié à la nourriture saine, du bio, du sans gluten, des petites soupes de lentilles à un bras.
Moi, j'avais envie d'une cochonnerie.
J'avais envie d'un Sundae, un truc que les yaourts rose vif de mon enfance, c'était du pipi de chat
à côté.

Il devient très difficile de manger des cochonneries dans la plus belle ville du monde, c'est comme à Londres, où on ne trouve plus qu'un McDo.

J'ai enfin mangé mon sundae à Saint Lazare.
C'était trop sucré.
C'était synthétique.
C'était chimique.
Mais c'était bien.

Je suis rentrée sur les rotules et le soir il faisait beau, j'ai même vu le soleil.

17/06/2016

Je suis privée de Neguev.

Je ne retournerai pas en Israël, pour des tas de raisons.
La première est que tous ceux qui ont travaillé avec le Goût ont quitté le pays bien trop vite pour qu'il n'y ait pas anguille sous roche.

Pourtant, avec ce printemps agité, j'irais bien faire un tour à Tel-Aviv.
J'irais bien retrouver les odeurs, la luxuriante verdure, les cafés en terrasse.

Le premier mois, j'étais enchantée.
Tout me semblait mieux qu'à Paris.
Il faut dire que boire un café en terrasse au bout de sa rue, en regardant la mer, c'est plutôt sympa pour une Parisienne de souche.

Rien n'est parfait.
Au bout de quelques semaines, regarder le ciel, le voir toujours bleu, ça donne des envies de ciel changeant.
Et puis la réalité de ce pays, qui se plaint beaucoup moins que mes compatriotes, où jamais je n'ai vu autant de jeunes gens estropiés.
Ce pays où personne de valide n'oserait stationner sur la place des handicapés, vous rattrape au tournant.

Il ne faut jamais croire les informations.
On ne parle jamais des trains qui arrivent à l'heure et la réalité n'intéresse pas vraiment les media.
J'en ai vu des attentats.
J'en ai vu des mères pleurant dans les rues à la recherche de leur enfant.
Ces enfants qui étaient sur la plage avec leurs profs pour une fête de fin d'année.
Et du sang sur la rue.
Le plus vieux avait 28 ans, c'était un accompagnateur...

Ce pays fait la fête parce qu'il vit sur un volcan et qu'il le sait.
On n'y est à l'abri nul part.
Le pays est petit et lorsque vous montez dans un bus, vous ne savez jamais si votre bus va arriver.

Depuis, je ne crois que ce que je vois.
J'ai vu la manipulation des media.
J'ai assisté à un attentat.
Le soir, je regardais A2, oui on reçoit les chaînes françaises.
Les journalistes sur place suivent la ligne imposée.
La version racontée était très loin de ce que j'avais vu...

Alors, avant d'écrire sur un Paris à feu et à sang, je commence par y aller.
Je ne l'ai pas encore vu à feu et à sang.
J'habite à dix minutes de Saint-Lazare.
Ça doit se passer pendant que j'ai le dos tourné...

Israël, Tel-Aviv, soleil

 

15/06/2016

Je n'irai plus jamais à Venise.

Hier soir, j'avais commencé à regarder une série anglaise dont Télérama disait le plus grand bien.

Télérama et moi n'avons pas forcément les mêmes goûts.
J'aime les séries anglaises mais pas celle là où une femme se torture parce qu'elle a trouvé un long cheveu blond sur l'écharpe de son mari.
Pff...

Alors j'ai zappé et je suis tombée sur un reportage sur Venise.
Venise et sa place Saint Marc envahie de touristes, l'appareil-photo en bandoulière.
Des touristes qui passent quelques heures à Venise, n'y achètent rien et remontent dans leur HLM flottant qui participe à la destruction de la ville.

J'ai écouté les Vénitiens, ceux qui ont la "chance" de vivre encore dans leur ville.
Comme le Parisien, le Vénitien est une espèce menacée.
S
a ville est livrée aux touristes, s'y loger devient mission impossible et le Vénitien qui travaille doit prévoir du temps pour contourner ceux qui regardent sa ville au pas de charge.

Le Rialto menace de s'effondrer sous le poids de ceux qui montent et descendent toute la journée et les HLM flottants menacent la ville même.

J'ai pensé à tous ces couillons qui accrochent des cadenas sur nos ponts, et que la ville doit nettoyer sans cesse.

Je me dis, ça n'engage que moi, que certains touristes sont une espèce dangereuse, tous ceux qui mangent, boivent, et laissent tomber leurs saletés dans les rues des villes visitées.
Venise, HLM sur lagune, tristesse

14/06/2016

Le management par le stress.

Dans mon coin, si on est très vieux, qu'on ne peut plus se déplacer, on peut survivre mais sans choix.
Quand on peut se déplacer il y a Monoprix.
Un supermarché à taille humaine où on finit par connaitre tout le monde, les caissières, le boucher, le fromager et la poissonnière.

Une a quatre enfants, elle est toujours de bonne humeur.
L'autre regrette l'Espagne.
Un autre a beaucoup de trajet.

C'était une "petite grande surface" avec les avantages d'un magasin de quartier.
C'est fini !
On a l'impression d'être au BHV, il y a bientôt plus de "cravates" qui surveillent le personnel que de personnel.

Le personnel est si stressé que je me suis retrouvée avec deux tranches de jambon fines comme du papier à cigarettes et un filet mignon si petit que nous l'avons dégusté le soir même.

Les caissières ont la tête baissée.
Finis les échanges avec les clients.
Elles ont perdu le sourire et nous on a perdu la convivialité.

Il faut dire que Monoprix a été racheté il y a trois ans par le groupe Casino.
Au début, Casino a laissé les choses à l'état.
Aujourd'hui, il veut que Monoprix soit encore plus rentable.
Alors, il presse son personnel, tente de virer les CDI.
Et il espère que sa clientèle va suivre...
Je ne mets plus jamais les pieds au BHV, vais je devoir faire la même chose avec Monoprix ?

13/06/2016

Il est temps de se lever.

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Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de vous...

Certes le ronronnement de la bestiole me donne envie de me rendormir.
Certes, il fait gris.
Certes mon lit est chaud presque trop mais le devoir m'appelle.
Il me faut donner à manger à Othello pour qu'il me fiche la paix pendant que je prépare ma liste.
Il me faut des produits ménagers, PQ, dentifrice, javel, etc.
Et, pour ce soir, un poulet rôti à la broche ?
Bof, un filet mignon avec des "Noirmoutier", ça me tente plus.
Surtout ne pas oublier le fromage, je verrai sur place.

Encore un instant...
Encore un câlin à Othello et je file sous la douche.
Puis je vais vérifier si j'ai reçu des mails.
Ah ! Encore un inconnu qui veut me donner sa fortune si je lui donnes mes coordonnées bancaires.
Ça fonctionne encore cette arnaque ?
Othello ! Ça suffit !
Il faut que je me lève et vite, sinon mon mari devinera que je n'ai pas dormi seule pendant son absence.

Ça y est.
Je suis debout.
J'efface toute trace du passage de mon amant.