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01/02/2016

Je suis mauvaise en maths

J'ai quel âge ?
Je ne me souviens plus très bien...
Il s'avère que je n'étais pas bonne en maths, je vous rassure, ça n'a pas changé.

Dans l'immeuble de mon arrière grand'mère, il y avait une toute petite école privée.
Ma plus jeune sœur y commencera sa scolarité avec quelques autres enfants.
Pas suffisamment pour qu'elle devienne sociable.
J'y prendrais des cours du soir avec mon autre sœur, celle qui restera un cancre.
Je n'y ferai quant à moi aucun progrès.

Mon arrière grand'mère commençait à devenir sénile.
Mes sœurs et moi la trouvions parfaite.
Elle avait ses manies, comme avoir au moins sept verrous à sa porte et les cacheter tous à la cire lorsqu'elle sortait de chez elle.

La maîtresse d'école privée n'était pas beaucoup plus fraîche...
En plus, elle ne voyait pas bien clair et c'est pour ça que ma plus jeune sœur écrit gros.
Il fallait écrire gros pour être lu...

Pour tout vous dire, je pense que cette prof, elle aussi, commençait à perdre la boule.
J'avais égaré un livre de maths, plus exactement j'étais sûre qu'il était resté dans sa classe.
Elle a refusé de me croire pendant toute année scolaire.
J'ai fait des exercices débiles en  les tirant
d'un autre livre.
Je n'ai pas fait de progrès en maths, bien au contraire, au grand désespoir de mon père.

A la fin de l'année scolaire, elle m'a rendu le livre égaré et pourtant, j'ai continué à prendre des cours chez elle.

mats, école privée, cours.

06/10/2014

Le livre de ma grand' mère.

Je vous parle souvent de mon arrière-grand-mère, jamais de mes grand'mères.
Une partie de ma famille habitait le 17ème arrondissement, ce qui présente des avantages et des inconvénients, le principal inconvénient étant qu'il était difficile d'y avoir des secrets.

Ma grand'mère maternelle, elle, tenait un café dans le 12ème arrondissement, à côté de l'hôpital Saint Antoine.
C'était un vrai café, c'était pas chez Costes. Le coin n'était pas branché, d'ailleurs la branchitude n'existait pas encore et les bobos n'étaient pas nés.

C'était un quartier de Paris avec des ébénistes partout et ma grand mère les nourrissait le midi.
Vous pouvez demander au Goût, ma grand mère était une sacrée cuisinière !
Il garde un souvenir ému de son coq au vin et de son rôti de veau avec des oignons grelots.

Je ne la voyais pas souvent ma grand' mère car elle travaillait beaucoup.
Il m'arrivait le dimanche d'aller voir chez elle une tante qui n'avait que 13 ans de plus que moi.
Le dimanche, le café était fermé et, pendant que ma grand mère se reposait à l'étage, ma tante et moi dessinions une marelle, c'était notre alibi.

En réalité, nous nous glissions derrière le comptoir.
La caisse était fermée à clef car le mari de ma grand mère était d'une avarice sordide.
Le Père Grandet était d'une générosité folle à côté de lui...

Une fois derrière le comptoir, à nous la caisse à bouchons !
L'oreille aux aguets, nous cherchions les pièces tombées dedans pendant la semaine.
On en trouvait toujours, on faisait un partage équitable, c'est à dire la plus grosse part pour ma tante, le reste pour moi.

Si la pêche avait été bonne, il nous arrivait de jouer à la marelle...

Bastille, grand mère, souvenirs

 

11/09/2014

11 septembre 2001.

Le 11 septembre 2011, j'étais chez moi à Tel Aviv.
La clim à fond, j'attendais que le soleil se couche pour sortir faire mes courses.

Le téléphone a sonné, le Goût a dit : "Mets la télévision, il se passe quelque chose de terrible".

Et j'ai vu ! Les Twin Towers qui s'effondraient lentement.
J'ai zappé, chaînes israéliennes, russes, françaises.
Toutes montraient les tours qui tombaient doucement.
Je crois que tout le monde se souvient de ce jour là...

Nous devions, le Goût et moi, partir pour huit jours à Paris le lendemain.
Nos bagages étaient prêts, nous allions  les faire enregistrer pour partir tranquillement le lendemain matin.

Lorsque nous avons donné nos bagages au pre-checking, on ne nous a pas laissé beaucoup d'illusions.
Peu de chance de prendre un avion le 12 septembre 2001...

Le lendemain, nous n'avions pas reçu d'appel nous indiquant que notre vol était supprimé.
Nous sommes partis à Ben Gourion. Le climat était étrangement calme. Des écrans où défilaient des "Cancelled".
Nous étions décidés à repartir et nous avons vu que le vol Tel-Aviv Paris était "On time".

Nous avons bu un café, pris notre temps, toujours persuadés malgré tout que nous ne partirions pas.
A peine assis dans l'avion, il a décollé. Pour une fois, c'était calme, pas de foule gênant le passage, des passagers calmes. Sur un vol Tel Aviv-Paris, ça n'existe pas, du moins c'est très rare.

L'arrivée à Paris a été impressionnante.
Quand nous sommes sortis de l'avion, nous sommes passés devant une haie de  gendarmes, l'arme au point,  nos passeports ont été examinés à la loupe.

En fait, notre avion était le seul à atterrir, nous devions cette chance à la présence d'Elie Barnavi, l'Ambassadeur d'Israël en France.
Nous avions été seuls dans le ciel ce jour là...

01/09/2014

Le roi des paupiettes.

paupiettes, petit balcon, OursQuand je me suis retrouvée enceinte de l’Ours, le studio que j’habitais vers Marx Dormoy m’a semblé d’un seul coup trop petit. Le Goût avait un petit appartement de trois pièces en enfilade au dernier étage de l’immeuble où habitaient ses parents.
Sa mère, prudente, lui avait loué et se contentait de lui réclamer le loyer misérable qui arrivait tous les trois mois. Ce déménagement chez le Goût fut le premier d’une longue série. Il se passa le plus simplement du monde. Toutes mes possessions se résumaient à un tas de livres, un camping-gaz, du linge et presque pas de vaisselle.
Une couverture a suffi pour les rassembler. Un copain nous a amenés au quatrième étage de cet ancien hôtel particulier du IIIème arrondissement. Le camping gaz servit encore quelques semaines.
Ma première paie ici a servi à acheter une petite table, deux tabourets et une gazinière.
Chaque fois que des copains venaient dîner chez nous, on mettait une nappe par terre dans la pièce du milieu, le Goût faisait des paupiettes avec des spaghetti et on dînait tous ensemble, assis sur le plancher.
Depuis, je ne peux plus voir les paupiettes…