18/04/2019
J'avais commencé un billet...
J'avais commencé un billet.
Je voulais vous parler de l'île de la Cité cernée par la police et des touristes venus en masse apercevoir Notre-Dame.
Elle est toujours debout, je vous le confirme.
Le téléphone a sonné, c'était ma sœur qui a besoin de ce coup de fil matinal.
Elle a raccroché, j'ai repris mon texte.
Le téléphone a re-sonné.
C'était encore elle.
Elle avait encore besoin de parler...
Alors, j'ai laissé tomber mon texte.
La cathédrale survivra, elle sera reconstruite à l'identique ou pas et je ne serai peut être plus là pour voir le résultat.
Nous avons également fait un tour dans notre ancien quartier.
La rue des Archives, la rue la plus "gay" de Paris.
C'est le cas depuis très très longtemps, il était donc inutile de le rappeler tous les trois pas.
Hélas, il ne faut pas oublier l'argent...
N'oublions pas qu'il faut bichonner le touriste et lui rappeler que ce coin de Paris est "gay friendly".
Comme la misère et l'opulence sont côte-à-côte, on y voit les tentes des sans-abri contre les vitrines les boutiques de luxe.
J'ai même vu deux clochards en train de lire.
Paris est décidément une ville singulière...
10:59 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : soeurs, solitude, tristesse
16/04/2019
Hier soir.
Hier soir, comme beaucoup, j'ai regardé avec tristesse brûler Notre-Dame.
Quand, après quelques jours de vacances avec le Goût, nous regagnions notre quartier vers l'Hôtel de Ville, en arrivant sur le pont Saint Michel nous regardions Notre-Dame, le quai des Orfèvres, et en chœur nous disions : "C'est beau Paris".
En arrivant sur le Pont au Change, je me retournais vers Notre-Dame, puis regardais le Quai de Gesvres et nous redisions "C'est quand même drôlement beau Paris"...
Jeudi, je l'ai vue intacte pour la dernière fois.
Elle était en travaux et le Goût a capturé la photo d'une statue qui partait en restauration, pendue au bout du câble d'une immense grue dont j'ai appris hier qu'elle était haute de plus de cent mètres.
C'est la dernière fois que j'ai vu Notre-Dame comme je l'avais toujours vue...
L'Ours a joué enfant dans le square de la cathédrale.
Comme tous les enfants, il a essayé de mettre un grain de sel sur la queue des moineaux.
Il a vécu ce grand classique de la petite enfance...
Lorsque mes pas vont me conduire dans le quartier, je vais revoir notre jeunesse.
C'est un sentiment de perte terrible que tous, juifs, chrétiens, musulmans et athées ressentent.
10:01 | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : notre dame, incendie, tristesse
03/11/2018
Il va être l'heure
Le Père Lachaise n'est pas top pour la santé.
Le Goût à la crève et j'ai mal aux yeux.
Je vais tenter, plus exactement faire tenter au Goût, d'avancer la date de mon rendez-vous chez la pourvoyeuse de lunettes.
Je sens que je ne vais pas échapper aux verres progressifs...
C'est aussi l'heure où j'appelle ma sœur.
Ça n'étonnera personne si j'écris que ce n'est pas brillant.
Elle ne sort pas, mange très peu et en se forçant.
C'est si récent... Comment espérer qu'elle va vaquer tranquillement à ses occupations ?
Une première victoire néanmoins : elle réussit toute seule à faire du feu dans la cheminée et c'est important pour elle car c'est une grande frileuse.
Chez elle, je me promène en tee-shirt...
Le Goût, qui lui a appris à faire du feu, est bien chez elle, il ne garde qu'un pull.
Nous pensons y retourner dans le courant du mois, pas longtemps, juste quelques jours, histoire de couper sa solitude.
Rien de bien intéressant à raconter, à force de tousser, le Goût est, je cite "épuisé des entrecôtes".
10:19 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : stress, tristesse
15/06/2016
Je n'irai plus jamais à Venise.
Hier soir, j'avais commencé à regarder une série anglaise dont Télérama disait le plus grand bien.
Télérama et moi n'avons pas forcément les mêmes goûts.
J'aime les séries anglaises mais pas celle là où une femme se torture parce qu'elle a trouvé un long cheveu blond sur l'écharpe de son mari.
Pff...
Alors j'ai zappé et je suis tombée sur un reportage sur Venise.
Venise et sa place Saint Marc envahie de touristes, l'appareil-photo en bandoulière.
Des touristes qui passent quelques heures à Venise, n'y achètent rien et remontent dans leur HLM flottant qui participe à la destruction de la ville.
J'ai écouté les Vénitiens, ceux qui ont la "chance" de vivre encore dans leur ville.
Comme le Parisien, le Vénitien est une espèce menacée.
Sa ville est livrée aux touristes, s'y loger devient mission impossible et le Vénitien qui travaille doit prévoir du temps pour contourner ceux qui regardent sa ville au pas de charge.
Le Rialto menace de s'effondrer sous le poids de ceux qui montent et descendent toute la journée et les HLM flottants menacent la ville même.
J'ai pensé à tous ces couillons qui accrochent des cadenas sur nos ponts, et que la ville doit nettoyer sans cesse.
Je me dis, ça n'engage que moi, que certains touristes sont une espèce dangereuse, tous ceux qui mangent, boivent, et laissent tomber leurs saletés dans les rues des villes visitées.
09:37 | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : venise, hlm sur lagune, tristesse