21/08/2016
Ma jeunesse fout le camp.
Ma jeunesse fout le camp, je le sais.
Je me vois chaque matin dans la glace, j'en ai -presque- pris mon parti...
Mais dans ces histoires là on trouve toujours un petit quelque chose qui ravive les souvenirs et efface des années.
Des dizaines d'années...
Rue de Lévis, la dernière boutique de ma jeunesse a fermé, la mercerie bleue.
J'ai acheté là l'abécédaire que je dois finir depuis bientôt vingt ans.
J'ai vu fermer "La Vachette" et le marchand de livres d'occasion.
Celui là même qui me vendait les "Prince Eric" que je lisais gamine avec délectation.
Je ne savais pas encore que les idées de l'auteur ne seraient jamais les miennes...
L'autre jour, à Paris il pleuvotait, alors nous sommes passés par le Passage Jouffroy.
L'hôtel Chopin est toujours là.
Le musée Grévin aussi est là.
Hélas deux boutiques ferment définitivement.
La grande boutique qui vendait des épées, des vêtements et des jeux d'échecs.
C'était un bazar, une boutique qu'on s'attend à trouver dans un souk.
Cette boutique ferme, ma jeunesse vient encore de perdre un morceau.
J'y suis entrée des dizaines de fois avec Madame de.
Nous n'y avons jamais rien acheté.
De sa part, rien de surprenant, mais de la mienne...
Pire encore ! "Comptoir de Famille" ferme !
Ça sent encore la bougie au caramel.
Il ne reste que quelques assiettes et quelques coussins.
J'ai failli en acheter un, juste pour le souvenir.
Je n'ai pas réussi à me décider.
Demain je ne pourrai plus avoir de valse hésitation...
Le Paris de ma jeunesse ferme.
Les boutiques sont remplacées par des chaînes.
Peut être que le bazar va se transformer en un "Prêt à manger"...
09:58 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : jeunesse, rue, passage, boutiques
19/08/2016
Aimer ou non.
Déjà à Tel-Aviv je disais au Goût :
- Regarde cet immeuble, il est tout fleuri, les habitants doivent s'y plaire.
J'aimais Tel-Aviv, mon appartement était sympa pourtant j'y ai même fait crever les cactus qui poussent en liberté là-bas.
Lorsque je suis arrivée à Bruxelles, j'avais pourtant choisi moi-même l'appartement, il était presque vide et grand mais sans âme.
Je ne l'ai pas fleuri...
De retour à Paris j'ai eu du mal à me loger.
Vraiment du mal.
Je n'ai même pas choisi.
J'ai pris un petit appartement et bien contente en plus.
Il a toujours été fleuri et les plantes s'y plaisaient bien.
A Caen, j'avais des brassées de dahlias vendues "trois francs, six sous" sur le marché.
J'avais des fleurs partout, du lilas dans le jardin et des plantes qui sont sorties pile au moment où je quittais le coin.
Depuis cinq ans et trois déménagements j'ai quatre malheureuses plantes qui résistent et je n'achète presque plus de fleurs coupées car elles sont traitées.
Je vois passer le camion néerlandais qui livre les fleurs de tout le coin.
J'ai l'impression d'avoir des bouquets figés.
Ils résistent et meurent d'un coup sans prévenir.
J'ai l'impression qu'il faut aimer son coin pour le fleurir.
Je ne déteste pas mon coin.
Il est calme, très calme.
Surtout en ce moment.
Seulement voilà, il manque de fantaisie, il manque d'âme.
J'ai l'impression qu'il ne mérite pas mes soins.
On peut donc aimer des endroits biscornus, bruyants.
On peut même vouloir en partir et pourtant s'y sentir bien et les aimer.
10:17 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : fleurs, jardinières, maison
18/08/2016
Se poser des questions.
Hier, nous avions besoin d'un carnet de tickets de bus.
C'est déjà difficile de trouver Télérama alors des tickets...
Il fait chaud.
Je n'ai pas envie de grimper pour atteindre les automates de notre gare.
Nous partons à la gare principale puisqu'il nous faut faire des courses et que notre coin est encore en fermeture annuelle pour une bonne semaine.
Assise à l'ombre, j'attends le Goût.
Je ne peux pas lire car on téléphone à côté de moi.
Une jeune femme, presque une lycéenne, pas voilée, en jean et tee-shirt téléphone.
Et là, j'entends :
- Bilal, il exagère, il sort trop avec des Françaises.
J'ai envie de dire à cette jeune femme qu'elle aussi est une Française et que finalement le racisme est partagé.
Je ne dis rien.
Ça ne sert à rien et j'ai trop chaud...
Le soir, je regarde "la rue des allocs".
Enfin, je regarde le début.
Je suis rapidement dégoûtée par le choix de ceux qui attendent les allocs pour manger.
Le choix de la ville, Amiens.
Les jugements moraux de la journaliste.
"Ils boivent, ils ne cherchent pas de travail, ils jouent l'argent des allocs."
On dirait presque une commande de l'Etat pour faire baisser les aides.
Pour faire des économies...
Deux fois le cœur au bord des lèvres dans la même journée, ça fait beaucoup...
09:32 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : la rue des allocs, pauvreté, alcool, rejet
17/08/2016
Nous avons nos petites habitudes.
Nous avons nos petites habitudes mais nous en changeons souvent...
Il fut un temps où, lorsque nous allions chercher notre café Clooney, nous allions boire un café à la concurrence, chez Illy.
Ça nous rappelait Tel-Aviv.
Le café était bon et nous allions ensuite faire un tour à Lafayette Gourmet.
Depuis que nous avons y vu les produits "Reflets de France" vendus dans n'importe quel Carrouf, nous ne mettons plus les pieds là-bas.
Si nous achetons toujours notre café Clooney, nous nous installons au "Costa Café", une chaîne que nous avons connue à Londres.
Le café y est mauvais.
Il pourrait même être américain.
Mais la terrasse est agréable et à l'ombre nous regardons passer les passants.
Je dois dire qu'au mois d'Août nous voyons essentiellement des vieilles dames.
Il faut croire que les retraités sont loin d'être à la fête.
Mais, je sais déjà que notre goût pour cet endroit ne durera qu'un temps.
Je nous connais.
Nous avions pris nos quartiers à la Bourse.
Puis dans le IXème en face du lycée du Goût.
Et dans le XVIIème et j'en oublie certainement.
Oh, ça ! Nous sommes fidèles !
Mais pas trop longtemps...
Nous avons des fidélités successives.
Mais alternatives car nous retournons aux mêmes amours de façon cyclique...
09:47 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : café, boulevard haussmann, habitudes
16/08/2016
Lumière d'Août.
Profiter des derniers jours de silence ne donne pas envie d'écrire.
Nous allons à Paris et chaque fois nous sommes étonnés de l'absence des touristes, finalement nous y restons peu...
Nous profitons de "la ville d'à côté", calme elle aussi mais verte.
Nous voyons Manou.
Nous recevons des photos des petites.
Nous lisons tranquillement et surtout lentement.
Je crois n'avoir jamais mis si longtemps à finir un livre : "Le secret de la manufacture de chaussettes inusables".
Nous sommes en mode été.
Hier soir, Le Goût a fait une tourte au saumon.
Pas mauvaise.
Il avait juste oublié la sauce hollandaise alors on a mis de la crème fraîche à la place.
Nous sommes encore seuls au monde mais il y a quelque chose dans l'air qui nous prévient que l'agitation revient.
10:03 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : août, silence, lecture, promenade