10/11/2016
Piqûre de rappel.
Maintenant, nos "nozélites" comme dit le Goût, se sont réveillées avec la gueule de bois et comme d'habitude, ils n'ont rien compris.
Mais non, l'Amérique n'a pas voté Trump par dégoût de la politique.
Mais non les Américains se sont trompés, ils ne voulaient pas ça.
Ce matin, j'ai écouté Laurent Fabius, notre ancien ministre.
Oui, celui que j'avais vu sortir d'un magasin de luxe à la Madeleine.
Celui qui n'a jamais dû finir le mois aux nouilles ni fréquenter les restos du cœur comme un nombre croissant de Français.
Je n'ai retenu de son discours que des "moi", "quand j'ai", "je", "moi je".
Oui, "eux", s'ils ne veulent pas se retrouver gros Jean comme devant, ils serait temps qu'ils se posent les bonnes questions.
Qu'ils admettent réellement que non, il n'est pas normal que des enfants dorment dans la rue.
Qu'ils admettent que non, il n'est pas normal que des vieilles personnes fassent les fins de marchés pour ramasser de quoi se nourrir.
Qu'ils admettent que non, il n'est pas normal de faire mourir des régions entières au nom du travail moins cher en Chine ou ailleurs.
Que non, il n'est pas normal d'acheter un flacon de parfum et d'acheter un kg de pommes de terre et de savoir qu'on a donné ses sous à un seul homme, qui d'ailleurs, ne vit pas en France.
Continuez comme ça, "Ô Ministres intègres, conseillers vertueux", et dans sept mois, vous pleurerez devant le résultat de nos élections.
Alors, au lieu de quitter le navire, de vous recaser, pour une fois, pensez à ceux qui vous ont élus.
On vous avait déjà élus faute de mieux.
09:49 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : pauvreté, usa, trump et nous
18/08/2016
Se poser des questions.
Hier, nous avions besoin d'un carnet de tickets de bus.
C'est déjà difficile de trouver Télérama alors des tickets...
Il fait chaud.
Je n'ai pas envie de grimper pour atteindre les automates de notre gare.
Nous partons à la gare principale puisqu'il nous faut faire des courses et que notre coin est encore en fermeture annuelle pour une bonne semaine.
Assise à l'ombre, j'attends le Goût.
Je ne peux pas lire car on téléphone à côté de moi.
Une jeune femme, presque une lycéenne, pas voilée, en jean et tee-shirt téléphone.
Et là, j'entends :
- Bilal, il exagère, il sort trop avec des Françaises.
J'ai envie de dire à cette jeune femme qu'elle aussi est une Française et que finalement le racisme est partagé.
Je ne dis rien.
Ça ne sert à rien et j'ai trop chaud...
Le soir, je regarde "la rue des allocs".
Enfin, je regarde le début.
Je suis rapidement dégoûtée par le choix de ceux qui attendent les allocs pour manger.
Le choix de la ville, Amiens.
Les jugements moraux de la journaliste.
"Ils boivent, ils ne cherchent pas de travail, ils jouent l'argent des allocs."
On dirait presque une commande de l'Etat pour faire baisser les aides.
Pour faire des économies...
Deux fois le cœur au bord des lèvres dans la même journée, ça fait beaucoup...
09:32 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : la rue des allocs, pauvreté, alcool, rejet
18/02/2015
Classes moyennes, des vies sur le fil.
Hier soir j'ai regardé Arte.
Je voulais avoir une idée de la classe moyenne d'aujourd'hui dans un pays gouverné par la "gauche".
Mais si, vous savez, ce petit homme qui veut faire passer une loi en utilisant le 49.3.
Ce qui était "un déni de démocratie" en 2006 est devenu "une preuve de fermeté" en 2015...
Je n'ai pas été déçue.
J'ai parfois eu envie de pleurer.
J'ai repensé à Paul Huvelin, patron du CNPF à l'époque, dans sa Rolls-Royce.
Il m'avait reconduite chez moi, c'était amusant pour lui de discuter avec une jeune "gauchiste".
Il m'avait dit "vous nous avez fait céder mais nous vous reprendrons tout".
C'est fait et ça va empirer...
Revenons à nos classes moyennes d'hier soir.
Travailler quatre-vingts heures par semaine pour 1.900 € par mois, ce n'est pas faire partie de la classe moyenne.
C'est un déclassement.
J'ai vu ces pauvres gens pleurer et pourtant ils travaillent, ils donnent une bonne éducation à leurs enfants.
Licenciements.
Chantage des patrons, des petits comme des gros.
Heures supplémentaires non payées.
Angoisse à l'idée de ne pas pouvoir payer ses factures.
Culpabilité de ne pas envoyer ses enfants en vacances.
Et ce "cadre" dans un hard-discount qui a vu d'autorité son salaire baisser et sa charge de travail augmenter !
Sa débrouille pour faire traîner les factures mais les payer avant les menaces.
Et cette femme, employée à mi-temps à qui on reproche de ne pas tenir ses objectifs.
On lui a assigné les mêmes qu'à une employée à plein temps...
La "classe moyenne" aujourd'hui, c'est un peu plus que le SMIC de revenu mensuel.
J'ai aussi pensé à nous, les retraités, de la génération qui a le plus lourdement cotisé et à qui on répète que nous coûtons trop cher, que nos pensions sont trop élevées.
On nous dit même que nos caisses de retraite sont vides, qu'elles vont déclarer forfait.
Je me demande où est passé notre argent.
Vont ils oser nous avouer qu'il a été perdu au casino boursier ?
On m'a appris que "gouverner, c'est prévoir"
En plus, ils ne savent donc pas gouverner.
J'ai l'impression qu'on retourne très vite au XIXème siècle.
L'époque des très riches et des très pauvres.
L'époque de la charité donnée du bout des doigts.
Je ne me contente plus d'avoir peur pour nos enfants, j'ai aussi peur pour nous...
10:49 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : pauvreté, classe moyenne ? travail