heure-bleue

Paris m'appartient !
J'ai acheté Télérama, c'est un "numéro double" valable quinze jours.
C'est bientôt le 15 Août, les Parisiens vont s'offrir un dernier pont et vont ensuite commencer à rentrer.

J'adore cette période de l'année où on peut faire des kilomètres sans croiser un chat.
D'autres kilomètres pour trouver du pain.
Quand les petites étaient là, nous avons remonté toute la rue des Abbesses sans trouver de boulanger ouvert.
Il n'y en eut qu'un, le plus mauvais, celui qui n'a pas été fournisseur de l'Elysée, celui qui n'a jamais eu sa baguette primée, celui qui fait son chiffre avec des bouteilles d'eau au prix de l'or et qui est à côté d'un manège.
Multipliant le prix de la baguette par X tours de manège...

Je ne suis pas venue vous parler du calme qui règne dans mon coin.
De notre ascenseur qui ne bouge que pour le Goût.
J'étais venue vous parler du Goût, de sa tarte à la tomate, aux courgettes et au copeaux de parmesan.

J'étais venue aussi rendre hommage au blog d'Armelle qui coud, qui cuisine, qui se promène et nous donne toujours des idées.

Elle a décidé, elle aussi hélas, d'arrêter son blog, comme presque tout le monde.
Je le regrette vraiment.
Si par hasard, elle passe par ici, j'espère qu'elle comprendra que nous étions nombreux a cuisiner ses recettes simples et délicieuses.
Enfin, nombreux...
C'est vite dit, à la maison c'est le Goût qui s'y colle...
Et il a réussi, regardez.

Dans la maison vide, je compte les heures et j'attends.

Un soir, attirée par toute cette verdure, tout ce calme, je me suis attardée.
Il était tard, la maison était abandonnée depuis peu, on s'attendait à sentir le café, les portes n'étaient pas fermées, je suis entrée et comme Boucle d'Or, j'ai choisi ma chambre et je me suis endormie.

Au matin, pas d'ours, pas de prince charmant et pas d'odeur de café.

Mais j'ai trouvé du café, j'ai choisi ma table et je me suis installée là.
J'ai bu "mon" café et je suis rentrée chez moi.

Petit à petit, j'ai amené des provisions, si vous passez par là, vous sentirez l'odeur du café et le pain grillé et chaque soir, j'attends.

J'attends le retour du propriétaire, j'ai un peu exploré la maison, c'est un homme qui vit là, et il vit seul, j'en ai fait un aventurier.

Il n'est pas défendu de rêver.
Il n'est pas défendu d'attendre, et mon prince charmant ne fera peut être pas attention à mon bec de lièvre.
Qui sait... Un baiser peut le faire disparaître.
Ou me transformer en grenouille...

Je suis prête à tout pour changer ma vie misérable de gratte-papiers.

Quatre emplois que vous avez faits dans votre vie.
Quatre films que vous regarderiez encore et encore.
Quatre lieux où vous êtes allé(e) en vacances.
Quatre endroits où vous avez vécu.
Quatre choses que vous faites chaque fois que vous allez sur le net.
Quatre endroits où vous aimeriez être en ce moment.
Quatre personnes à qui vous allez refiler le bébé :

Délia, Marie du grand Est, Heure Bleue, Le Goût, Alain, Sophie, Pivoine, Émilia, Praline… Heu, tout le monde en fait ! Tous ceux qui voudront bien se prêter au jeu !

Quatre emplois dans ma vie :

J'ai claqué la porte de chez mes parents à 18 ans et je devais payer un loyer, je n'avais pas fini mes études alors, j'ai été un temps secrétaire, la plus mauvaise secrétaire de la terre !
J'ai été femme de ménage pour une boîte d'intérim dans des bureaux pour aller en fac. Ma copine et moi nous avons été vite virées...
J'ai été libraire plus de trente ans.
Puis, pour finir en beauté, j'ai fait du soutien scolaire à des gamins quand nous sommes revenus de Bruxelles.

Quatre films :

La rose pourpre du Caire :
Tout sur ma mère.
Les bronzés.
I Daniel Blake

Quatre lieux de vacances :

Pétra en Jordanie.
Venise
Bruxelles, à une époque j'y allais chaque année.
Trouville

Quatre endroits où j'ai vécu.

J'ai déménagé 22 fois au moins alors j'élague...
Paris, Chatou, Tel-Aviv, Bruxelles.

Quatre choses que vous faites sur le Net.

Je joue.
Je lis et écris des mails.
Je lis vos blogs.
J'écris sur mon blog.

Quatre endroits où vous aimeriez être en ce moment.

Tel-Aviv, Prague, Vienne, Londres
Mais c'est une affaire de porte monnaie...

Quatre personnes à qui je vais refiler le bébé.

Vous êtes tous grands, si ça peut aider mon prochain.

Pour la première fois, P'tite sœur n'a pas réclamé sa mère ni son père de tout son séjour à la maison.
Bon, la nourrir est toujours aussi difficile...

Hier, on a toutes les trois soufflé nos bougies.
Nous sommes "les trois lion" de la famille.
C'est la petite qui rugit le plus.
Avec l'âge ça passe...
L'Ours avait veillé au nombre de bougies pour sa mère.
Il ne se rend pas compte que plus je prends de l'âge plus les bougies sur son gâteau prennent de la place.

Il fêtera son anniversaire en septembre puis le cycle recommencera.
C'est d'ailleurs le paradoxe : A l'âge des Merveilles on est ravi de grandir, au nôtre on voudrait arrêter le temps...

Ce matin, notre petit appartement parisien ressemble à un champ de bataille.
Une "barbie" attend une main secourable sous un fauteuil, une ferme est installée devant la fenêtre.

Je pense retrouver des "chouchous" partout et la machine à laver va tourner dès que j'aurai fini d'écrire.

Il n'empêche, c'était bien et être grand mère c'est très chouette.
Les enfants essaient de nous monter des bateaux.
On ne découvre rien mais on fait semblant d'y croire.

Ce matin, le calme règne.
C'est bien aussi.

La place Blanche a mauvaise mine... 
Que dire de la Place Blanche ?
En dire que, comme n'importe quel touriste, je suis passée devant le Moulin Rouge ?

C'était un coin mal fréquenté.
C'est toujours un coin mal fréquenté mais que les touristes adorent.
On se demande pourquoi.

Aujourd'hui, entre les "sex-shops" rescapées, les nombreux cafés et quelques bars interlopes, on voit surtout des cars qui vont de la place Clichy au Sacré Cœur.

On voit des hordes de touristes dégoulinants de sueur qui suivent un écusson brandi par un "guide".
C'est un coin de bousculade où les "tire-laine" sont à la fête.

Je n'aime pas ce coin de Paris.
Le Parisien ne connaît pas tout Paris, il a "ses coins".
Certains où il ne va pas souvent, l'avenue Montaigne ne convient pas à toutes les bourses.

Le Parisien découvre un restaurant obscur du côté de la Place Blanche.
Il a lu ça dans Télérama.
Pendant trois mois il va adorer...

Il ne jettera même pas un œil blasé sur ce qu'il y a alentour.
Un jour, il va trouver que finalement ce restaurant n'est pas terrible et il ne remettra pas les pieds dans ce coin là pendant des mois.

Il m'arrive de passer Place Blanche pour aller au marché Anvers.
J'adore ce marché et le café qui fait l'angle de la rue Gérando.
Mais pour combien de temps encore ?
Je ne sais pas...