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12/08/2022

Paris sur canicule.

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On a rendu les filles juste à temps !
Dès leur départ, le thermomètre a grimpé.
Et les "Mais Mamie !!! " disparus, je suis redevenue inefficace et de mauvaise humeur à force d'être calfeutrée.

Le seul boulanger ouvert nous a vendu du pain congelé ce chacal !
Du pain congelé !
À moi dont une des soeurs a été boulangère !
Bon, elle comptait ses écus mais son pain était aussi mauvais que celui du boulanger qui vient de remplacer celui qui faisait du vrai pain...

Comble de malheur, Sempé est mort !
Je sais bien que la canicule tue les vieux mais je me sens orpheline du Petit Nicolas même si comme moi, il a beaucoup plus vieilli que bien vieilli si j'en crois les films.

En plus, les programmes de France Inter ne sont pas à l'image de cet été brûlant.
Il sont juste mauvais et ennuyeux.
J'essaie de lire.
Ce n'est pas un succès non plus.
Je me suis lancée dans une saga, mauvaise, et je lis quelque chose qui ne me brûlera pas les neurones.
L'histoire des Pleïades réécrite en roman de gare...

Heureusement que j'ai bien profité des filles.
Merveille abuse de son droit d'aînesse.
Elle menace sa soeur qui se colle à moi de "lui casser les dents".
C'est bien aussi.

29/06/2022

Le vieux qui vendait l'Humanité.

paris,librairie,les gens

Samedi soir, nous avions à la maison un ami du Goût.
Il a partagé notre repas et nous avons beaucoup bavardé.
Nous avons parlé des élections et du communisme.

Immédiatement, j'ai pensé au petit Monsieur qui vendait « L'Humanité-Dimanche » au métro Rambuteau.
Nous avions sympathisé et comme nous il participait au dépouillement des bulletins.
Rescapé des camps, militant communiste, à chaque scrutin nous le retrouvions dans notre bureau de vote.

Il était juif et communiste, ce qui n'est pas toujours facile à gérer...
Déjà le judaïsme lui posait quelques problèmes.
S'il avait été à la place de Moïse, il n'aurait jamais trouvé Israël car communisme rime souvent avec le refus du sionisme.

Ce vieux monsieur avait deux filles.
Une était partie « là-bas ».
Elle n'était pas partie en Israël mais en Palestine...

Il me disait avec un accent yiddish à couper au couteau : "Vous savez, c'est difficile à accepter, je suis Juif, déporté, j'ai perdu ma femme et ma fille est là-bas".

Aujourd'hui encore, mon vendeur d'Humanité me manque...

10/06/2022

Exercice de style.

paris,brocante,embouteillage.

Non, je ne vais pas vous la faire à la Queneau, je vais déjà essayer d'écrire et ce n'est pas si simple.

L'aménagement traîne en longueur...
Malgré une nouvelle bibliothèque, la place manque.
Les luminaires ne sont pas posés faute d'un escabeau assez haut.
Nous avons fait appel aux "Lulus dans ma rue" mais c'est une émanation de la Ville de Paris.
Donc, les délais étant entre "longs" et "à perte de vue", nous n'avons toujours pas reçu de devis.

En plus de la circulation habituelle chargée due aux travaux parisiens dont nous savons même plus dans quel but ils se font, nous avons droit à une brocante guindée avec tentes blanches genre mariage anglais.
Les trottoirs sont pleins et les rues bouchées obligent à détourner les bus.

Nous resterons dans le quartier jusqu'à dimanche tant il est difficile de circuler.

Notre moral n'est pas au top, trop de fatigue sans doute.
Et puis l'idée que c'est notre dernier déménagement nous passe par la tête aussi.
Les cartons nous paraissent de plus en plus lourd...

Merveille est acceptée dans un "bon lycée", sa première demande a été prise en compte.
Elle va faire un "bachibac" et nous parle déjà d'Erasmus, de petits cafés sympas en face du lycée.
Son père va se ronger les ongles...

18/05/2022

Retour aux sources.

paris,17ème arrondissement,parc monceau,jardin des batignolles,parc de levallois

Nous venons de vivre quatre ans dans le 18ème arrondissement, c'était le rêve du Goût.
Pas le mien...

C'est l'endroit le plus froid où nous avons vécu.
Dans tous les sens du terme :
- Un séjour dont la température avait du mal à être plus élevée que celle de la rue en hiver.
- Aucun contact avec les voisins, ils n'étaient jamais là et quand ils étaient là, pas trois mots en les croisant.
- Les commerçants étaient du genre "cul serré".
À force nous avons fini par faire nos courses rue de Lévis.

Aujourd'hui nous sommes dans le 17ème.
Pas celui de ma naissance non, celui où on trouve plus de boutiques de fringues que de boulangeries, celui où les restaurants coûtent un bras, celui où on propose le brunch à 62 €.
Alors nous prenons le bus et continuons à faire nos courses rue de Lévis.

Comme d'habitude, nous avons tendance à vivre ailleurs que là où nous habitons...
Nous avons découvert Levallois, son cinéma génial, son parc avec ses rats qui ne sont guère farouches et son marché couvert plein de produits superbes.

Comme d'habitude, nous avons décidé que c'est la dernière fois que nous déménagions.
La fatigue nous fait toujours dire la même chose.
Pour la première fois, nous n'avons même pas rangé tous les livres.
Les opalines sont toujours protégées dans leur emballage et ce n'est pas la chaleur accablante qui va nous faire travailler plus vite.

09/05/2022

Devoir de Lakevio du Goût N°122

Rue-plus-courte-de-Paris.jpg

À la demande générale de deux personnes, je vous propose donc un « devoir de Lakevio du Goût ».
Et je remercie Alainx et Pivoine de leur intérêt pour ces « devoirs ».
Vous est-il arrivé d’emprunter une rue aussi courte que la « Rue des Degrés » ?
J’espère que vous avez une histoire pas trop brève à raconter sur une rue brève.
J’aimerais aussi que cette histoire commençât par :
« Hier, il ramassait les miettes de pain tombées sur son pantalon, par terre, en faisant des efforts énormes. »
Et qu’elle finît par :
« Nous étions debout sous la pluie, parmi les provisions de bouche. »
À lundi donc, si vous voulez…

Hier, il ramassait les miettes de pain tombées sur son pantalon, par terre, en faisant des efforts énormes.
Il faisait toujours des efforts énormes...
Déjà pour garder son travail chez Boulinier.
S'il aimait les livres, il aimait moins son travail.

Il faut bien constater que Boulinier n'attirait plus les foules.
Toutes les librairies du groupe avaient été vendues, le groupe dispersé.
Vous connaissez sans doute les conséquences de ce genre de vente.
On compresse surtout les salaires, on écrase le personnel et on fait trimer deux fois plus ceux qui restent.

Alors, il n'allait plus déjeuner au café pendant sa coupure.
Il mangeait assis sur les escaliers en regardant passer les forçats du tissu ployant sous le poids des rouleaux et il comptait les années qu'il lui restait à travailler.
Il n'était pas le seul à vouloir vieillir pour enfin vivre.
Il retournerait vivre en Creuse.
Il ne craignait pas l'ennui.

A force de le croiser, nous discutions parfois avec lui.
Il pleuvait peu sur Paris mais ce jour là, une averse soudaine survint et nous surprit.
Nous étions debout sous la pluie, parmi les provisions de bouche...