06/12/2021
Devoir de Lakevio du Goût No 107
J’aime cette toile de Valloton dite « Intimité ».
Elle m’inspire des tas de choses.
J’espère qu’à vous aussi.
Ce qui serait vraiment bien c’est que votre histoire, car j’espère que ce sera une histoire, c’est qu’elle commençât par « Flotte très lentement couchée en ses longs voiles »
et qu’elle finît par « C’est qu’un matin d’avril ».
Je sais, c’est tiré de quelque chose de connu mais que j’espère, vous aimez autant que moi.
À lundi…
J'ai dit au Goût que j'allais essayer mais pour l'instant, je n'arrive pas à écrire.
J'ai le cerveau squatté par l'Ours, il est trop jeune pour avoir des problèmes cardiaques et pourtant il a une artère bouchée.
Il passe un scanner ce matin et j'attends.
Merveille a des problèmes sanguins.
Il y a trop d'une espèce de globules blancs.
Sa généraliste a demandé l'avis d'un confrère à l'hôpital où le service pédiatrique était au bord de l'explosion avec des tas de bébés atteints de bronchiolite.
Ils ont donc donné des tas d'examens sanguins à faire pour Merveille.
Depuis on attend, c'est parti à Brest.
Alors, je ne vois qu'un couple qui se réconforte en attendant...
09:32 | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : ours, merveille, écriture, devoir
24/02/2020
Danser sous la pluie
27ème devoir de Lakevio du Goût
Si vous commenciez votre devoir par :
« Distendu, ralenti, comme dans un rêve, c’était la musique d’Avril au Portugal. »
Le terminiez par :
« Et de nouveau son regard s’attardait sur mes mains. »
Tout ça en brodant pour lundi une histoire autour de cette aquarelle de John Salminen.
Distendu, ralenti, comme dans un rêve, c'était la musique d'Avril au Portugal.
Il pleut, mes chaussures prennent l'eau et j'ai cette chanson idiote dans la tête.
Je longe du mur du Père Lachaise, c'est le point final de cette journée de mince.
Je viens de rompre avec mon copain, mon mec, mon fiancé, vous pouvez rayer les mentions inutiles, elles le sont toutes d'ailleurs.
C'était un pervers narcissique, j'adore cette expression qui ne veut pas dire grand chose...
Pervers s'appliquant à tout le monde, il suffit de relire Valéry Larbaud avec ses petites filles sages suçant leur croix imbibée d'éther et leur innocence affichée.
J'ai rompu avec un imbécile qui me prenait pour l'imbécile qui aller taper sa thèse.
Je viens de croiser un garçon pas mal.
Il a de belles mains, belle prestance.
J'ai croisé cette fille, pas mal, elle avait déjà regardé mes mains et de nouveau son regard s'attardait sur mes mains.
09:46 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : lakevio-le goût, pluie, devoir
16/09/2019
Enfin...
Enfin, il en aura fallu des déjeuners, des compromissions, des embrassades, des compliments qui donnent la nausée, des rencontres avec des hommes politiques qui donnent envie de déchirer sa carte d'électeur.
Mais bon, la fin justifie les moyens !
Je ne crois à rien de tout ça.
Je crois à-la-ré-u-ssi-te !
Je la vois déjà ma flotte de camions.
Je les vois déjà, mes ouvriers qui me saluent servilement.
Et pour cause... Je serai bientôt le seul employeur de la région.
À moi, les suppliques du Maire et du Préfet, les salaires bas, les heures supplémentaires gratuites !
À moi, les éleveurs qui vont faire la queue pour que j'achète leurs peaux !
À moi les tanneurs qui vont polluer les rivières, et empuantir une région..
Et tout ça pour vendre des sacs à "la ménagère de moins de cinquante ans" qui se rêvera bourgeoise le temps de l'achat, devant une vendeuse soumise mais qui n'en pense pas moins...
A moi, les bénéfices engrangés grâce aux touristes qui passent trois jours à Paris pour acheter des sacs qui sont parfois fabriqués chez eux.
Oui... La tannerie c'est pour le "Made in France"...
Ailleurs, c'est pour le profit.
09:30 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : le goût, lakevio, jeu, devoir, tête vide
05/08/2019
Dans la maison vide.
Dans la maison vide, je compte les heures et j'attends.
Un soir, attirée par toute cette verdure, tout ce calme, je me suis attardée.
Il était tard, la maison était abandonnée depuis peu, on s'attendait à sentir le café, les portes n'étaient pas fermées, je suis entrée et comme Boucle d'Or, j'ai choisi ma chambre et je me suis endormie.
Au matin, pas d'ours, pas de prince charmant et pas d'odeur de café.
Mais j'ai trouvé du café, j'ai choisi ma table et je me suis installée là.
J'ai bu "mon" café et je suis rentrée chez moi.
Petit à petit, j'ai amené des provisions, si vous passez par là, vous sentirez l'odeur du café et le pain grillé et chaque soir, j'attends.
J'attends le retour du propriétaire, j'ai un peu exploré la maison, c'est un homme qui vit là, et il vit seul, j'en ai fait un aventurier.
Il n'est pas défendu de rêver.
Il n'est pas défendu d'attendre, et mon prince charmant ne fera peut être pas attention à mon bec de lièvre.
Qui sait... Un baiser peut le faire disparaître.
Ou me transformer en grenouille...
Je suis prête à tout pour changer ma vie misérable de gratte-papiers.
09:46 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : jeu, le goût, devoir, verdure
18/06/2018
Breakfast at Tiffany's
Devoir de Lakevio - Commencez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Que peut-elle bien faire encore au-dehors, dans ce noir ?" Emprunt à Jean et sa divine Ondine.
- Terminez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Elle farda ses joues et ses lèvres, avec minutie; puis, ayant gagné la rue, marcha au hasard." Emprunt à François et sa Thérèse D.
- Entre les deux, casez ce que vous voulez !
Que peut-elle bien faire encore au-dehors, dans ce noir ?
Elle cherche son chat.
Encore une fête où elle a trop bu.
Encore un appartement qu'elle ne connaissait pas.
Encore des jeunes gens charmants et cet ennui constant.
Elle a volé une petite cuillère pour sa collection, c'est maigre comme butin.
C'est assez sot comme comportement...
Je la regarde passer, elle ne sait pas que je pense à Truman Capote, cet écrivain de génie qui a noyé sa vie dans l'alcool, celui qui l'a crée fantasque, à son image.
Je me fais mon film, non, je me fais le film d'un autre, il pleut, Holly court, elle va le retrouver son chat...
Je ne peux même pas faire preuve d'imagination.
J'ai trop lu ce Truman Capote.
Et même relu.
C'est fichu, je n'ai plus qu'à fermer la fenêtre, oublier cette fille, sortir un livre au hasard, elle peut faire ce qu'elle veut, elle ne sera jamais Audrey Hepburn, d'ailleurs, il ne pleut même pas.
Pourtant je revois ce moment du film, celui où elle farda ses joues et ses lèvres, avec minutie puis, ayant gagné la rue, marcha au hasard.
09:30 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : devoir, lakevio, cinéma