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24/11/2019

Le petit chat est très malade.

Ma sœur a toujours eu envie d'un chat roux.
L'année dernière, devant un supermarché, une association proposait des chats à l'adoption.
Évidemment, le sort est ainsi fait que ma sœur y voit un superbe chat rouquin et craque.
Elle entame les démarches, anticipe la joie de voir enfin ce petit chat courir chez elle...
Hélas, j'ai posé une question gênante à la fille de l'association "Le chat a-t-il été testé leucose ? "
Le chat se révèle évidemment positif à ce "sida des chats" qui les condamne dans les brèves années qui suivent.
Exit le rouquin...
Cette année
, ma sœur est allée directement à la SPA de sa ville.
Une ville de plus de trente mille habitants.
Elle en revient ravie avec un beau chat roux.
D'autant plus ravie que c'est le chat qui l'a choisie, elle, et non l'inverse.
Enchantée d'avoir conquis un chat elle l'aime déjà beaucoup, ce rouquin.

Dès samedi, elle a commencé à me dire " il me paraît bien fatigué ce minou..."
De fait, il dort beaucoup, il dort trop, plus que les chats ne dorment habituellement.
Dès mercredi il ne mange plus.
Elle le ramène chez la vétérinaire du refuge qui prétend qu'il aurait une infection des voies aériennes supérieures et qu'elle n'a fait que le castrer, que les antibiotiques n'ont pas été prescrits par elle.
Bref, elle se défausse...

Ma sœur a un mauvais "feeling" car il ne va pas mieux, ne mange toujours pas et ne bouge quasiment plus.
Vendredi, elle se précipite alors chez un autre véto, inquiète.
Le véto, une femme efficace fait les tests adéquats et le verdict tombe : Cette pauvre petite bête a le coryza et le typhus et ces deux maladies sont très souvent fatales aux chats.

La pauvre petite bête a neuf chances sur dix de mourir.
Le chat est resté dans la clinique vétérinaire, sous perfusion.
La vétérinaire a dit à ma sœur que c'était le troisième chat très malade qu'elle voyait en peu de temps arrivant de cette SPA.

Je croise les doigts pour la bestiole et me demande où va le monde si, même dans des institutions chargées de s'occuper d'animaux sans défense, on vous fait payer des vaccinations qui n'ont pas été faites.

Chat roux.jpg

18/11/2019

Quand on partait de bon matin...

vélo.jpg

Quand on partait de bon matin... à bicycleeeette...
Déjà, le matin et moi, nous sommes fâchés.
Ensuite je suis la preuve vivante qu'on peut oublier le vélo !

Le sport ne m'intéresse pas et j'ai toujours eu le nez dans les livres.
J'allais "m'user les yeux" comme disait mon arrière-grand'mère.

Un jour j'ai quand même reçu en cadeau une bicyclette.
Rouge évidemment.
Mon père adorait le vélo et s'endormait en écoutant le tour de France à la radio mais il a tenu à apprendre à sa fille à faire du vélo.

Très vite, j'ai su pédaler dans ma rue.
Et sans les petites roues s'il vous plaît !
Puis j'ai grandi, je suis retournée dans mes livres et cessé pour un temps le vélo.

Beaucoup plus tard, l'Ours est né.
Comme tous les enfants avec des parents "normaux" il a eu un vélo en cadeau.

Comme de nombreux Parisiens, nous sommes allés le dimanche faire du vélo au bois de Boulogne.
Le Goût et l'Ours pédalaient sans effort, tournaient, traversaient les rues et les routes.
Je suivais derrière, enfin j'essayais : Je descendais de bicyclette pour traverser les rues, je descendais de vélo à chaque petite bosse.
J'étais plus souvent à côté de mon vélo que dessus et en fin de promenade, j'étais sur les rotules tandis que les deux autres avaient faim...

La dernière fois que j'ai tenté d'apprivoiser le monstre, nous étions chez des amis dans une maison de campagne.
Ce matin là, en chemise de nuit, je suis montée sur une bicyclette.
J'ai chu.
Ma chemise de nuit s'était prise dans les rayons de l'engin.

Depuis rien.
Ni moto, j'ai peur en moto.
Ni chevaux, j'ai peur aussi.
Alors je grimpe les pentes de la Butte Montmartre, c'est déjà ça...

 

15/11/2019

Les sanglots longs de l'automne.

Après un été caniculaire, nous vivons un automne pluvieux, très pluvieux.
Le genre de temps qui plombe toute envie...

Nous n'avons en vue comme promenade qu'un rendez-vous chez le dentiste.
Celui de notre ancien coin.
Celui qui est en face de notre ancien chez nous.
Ancien chez nous qui continue à se dégrader tranquillement.
Le projet en cours en vue pour remplacer les arbres semble la construction d'une maison de retraite.
Les résidents seront presque contre les voies de la SNCF mais ce n'est pas grave.
On compte sans doute sur leur surdité...

J'ai donc le moral en berne sans aucune raison.
À moins que mon cerveau ne refuse de me renseigner.

Alors je lis, de petits livres sans consistance et j'écoute le silence de mon immeuble.
Ce qui me semblait un avantage quand nous sommes arrivés commence à ressembler à un inconvénient.
Pourtant cinq enfants vivent dans cet immeuble.

J'ai parfois l'impression d'être un fantôme dans ma ville.
Mon coin de Paris n'est pas Parisien, il est aux mains de AirBnB.
La vénalité et la rapacité de nombre de ces bailleurs théoriquement occasionnels mais en réalité permanents de mon coin me donnent des nausées.
1250€ pour 25 m2 au 6ème étage, ça coupe les envies de déménagements...

Pluie, froid, vague à l'âme

13/11/2019

Enfance.

Si j'ai accepté de vivre dans le XVIIIème arrondissement de Paris, c'est avant tout qu'il est proche du XVIIème et que quelques jours auparavant un appartement rue Cardinet nous était passé sous le nez...

Je peux parler sans crainte de la rue Cardinet car elle est longue.
Elle commence Avenue de Wagram et va jusqu'à l'avenue de Clichy.

Ce coin est peuplé de fantômes familiaux.
Fantômes devenus bienveillants avec le temps.
Je ne passe que rarement dans ma rue, quasiment jamais...

Je traîne de temps en temps le Goût rue Poncelet.
Nous y faisons parfois nos courses.
Par exemple, vendredi nous avons acheté des coquilles Saint Jacques venues tout droit de Bretagne.
Il est gentil le Goût, il ne me dit que rarement que je radote.
Je lui parle de mon arrière grand'mère, mon gentil fantôme.
Je lui parle des "Magasins Réunis", devenus la FNAC.
Je le traîne chez "POU", c'est le seul traiteur plus vieux que moi.

Le Goût me suit rue de Lévis où il ne reste que la librairie l'Astrée.
Cette librairie où enfant je ne mettais jamais les pieds.
J'allais chercher les "Signes de piste" chez un libraire d'occasion qui a fermé depuis quelques années.
Je lisais les aventures de "Prince Eric", ce garçon blond et surtout aryen.
Je ne savais pas encore que l'auteur du "Prince Eric" était d'extrême-droite...

Finalement, je ne lui parle que très rarement du Boulevard Pereire que je suivais longuement le soir en espérant atteindre la mer, les soirs où je voulais échapper à ma famille.

Famille, je vous hais.
Ou je vous aime.
Je ne sais trop, la différence est mince...

famille, quartier parisien, enfance

11/11/2019

Fais moi mal Johnny...

le goût-lakevio,l'écorché,steack

Je vous parle d'un temps que seules les grand'mères peuvent connaître.

Mon père avait survécu à la Pologne, ma mère l'avait épousé pour échapper à son beau-père.
Quand je suis née, elle n'avait pas encore vingt ans...
La guerre était finie, la Guerre Froide battait son plein.
La France, qui avait connu la faim, n'était pas contre un steak.
On ne pensait pas encore que les pets de vaches, qui mangeaient de l'herbe bêtement dans les prés, dévastaient la couche d'ozone.
On reconstruisait le pays.
Les voitures étaient rares.
Les premières voitures garées dans ma rue étaient regardées comme des vaisseaux extra-terrestres.
C'est tout juste si les enfants avaient une âme.
Rendez vous compte, ils allaient jouer au square sans accompagnateur !
A l'époque de "Salut les Copains", une de mes camarades est tombée amoureuse d'un commis boucher.
"Il ressemble à Johnny ! " disait-elle.
Comme lui il avait les cheveux blonds et les yeux bleus trop petits mais la ressemblance s'arrêtait là.

Nous passions devant "La" boucherie plus de vingt fois par jour.
Le commis se laissait admirer et ma camarade n'était pas la seule à le trouver à son goût.
Imaginez son émoi lorsqu'elle le voyait décharger les carcasses de vaches -oui la vache est plus tendre que le bœuf-.
Elle ne pensait pas alors à Rembrandt, elle ne voyait que les muscles de ce garçon.
Je trouvais qu'elle se contentait de peu.
Faute de grive, on mange un steak de soja n'est-ce pas...

L'Homme est aujourd'hui trop souvent considéré comme quantité négligeable.
On regarde plus souvent son chien que lui et il m'arrive de penser que certains ont plus de considération pour une vache qu'ils n'ont jamais vue que pour la vieille dame qui promène son chien...