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27/01/2020

Le jeune homme à la fenêtre.

devoir de lakevio du gout_24.jpg

Mais que regarde, qu’attend –ou non- cet homme à la fenêtre.
Je sais qu’il regarde par la fenêtre d’un appartement que je reconnais près de la gare Saint Lazare.
Attend-il ou regarde-t-il simplement cette femme qui s’éloigne du côté à l’ombre de cette rue ensoleillée ?
Si vous avez une idée de ce qui occupe ses pensées, dites le lundi.

Ce jeune homme n'est pas très gai, il est seul.
Son frère vient de se marier et a quitté l'appartement où il vivait depuis la mort de sa mère.

Il est peintre et fortuné.
Il peut même se permettre d'être collectionneur et d'acheter les tableaux de ses amis.
Il est d'un caractère morose, persuadé qu'il est qu'il mourra jeune.
Hélas, il ne se trompait pas, il est mort d'une congestion cérébrale à quarante-cinq ans...

A quoi pense t-il ce jour là ?
À son tableau le plus célèbre  "Les raboteurs de parquets", qui est à Orsay aujourd'hui ?
Tableau qui lui a été refusé comme trop réaliste.

A sa solitude ?
Solitude que j'invente peut être car je ne le connais pas ce jeune homme.
Je le vois regarder la gare Saint Lazare du haut du pont mais nous sommes des centaines à faire la même chose sans souffrir de solitude.

Finalement, ce jeune homme à la fenêtre ne me dit pas grand chose.
Je pense à son créateur.
C'est donc une réussite.
Quand le peintre efface l'homme, c'est une réussite.

23/01/2020

Depuis hier seulement et déjà fini demain.

Depuis hier, le bus qui nous amène dans le Marais fonctionne.
C'est celui qui a fait grève le plus longtemps.

Vous nous imaginez sans doute partis hier, le sourire aux lèvres et la fleur au fusil.
Bon,pas de fleur au fusil, je me trompe d'époque.

Eh bien hier, non ! Nous ne sommes pas allés dans le Marais !
À la place, j'ai pleuré, mouché, râlé.
Exactement comme un mec avec ce truc qui ressemble à un rhume qui vous bouche le nez et vous fait parler comme un corbeau malade.
J'ai lu des petits polars montmartrois dont le dernier se passe à Rome.
On va dire que Montmartre a des extensions...
Depuis dimanche, je ne suis sortie que pour aller chercher le pain, même pas fait un détour pour acheter Télérama.
Et demain, si je vais mieux, je serai coincée ici car les blocages et les manifestions sont de nouveau de mise.
Je ne peux pas leur donner tort de se battre pour pouvoir manger un peu lorsqu'ils seront usés par le travail.
Même si c'est la mode aujourd'hui où parmi
vos amis eux-mêmes il s'en trouve pour  vous reprocher votre retraite.
Genre, avec un air vaguement scandalisé "Quoi !!! Vous touchez tout ça sans rien faire !!!"

Et dire que notre génération a payé sans se plaindre pour deux générations.
Celle de nos parents pour les nourrir et celle de nos amis, justement, pour les nourrir et les élever.
Faut croire qu'on les a mal élevés...
Autre époque, autre égoïsme.

Grève, bus, rhume

20/01/2020

L'attente

 

devoir de lakevio du gout_23.jpg


Hopper me rappelle chaque fois quelque chose de nouveau, un nouvel angle de vision.
Et vous ?
Que vous dit cette toile ?
Que fait la cette jeune fille ?
Qu’attend-elle ?
Dites le lundi…

Pourquoi ai-je accepté ce rendez-vous ?
Je suis en train d'attendre un homme qui ne viendra sans doute pas.

Il suffit de me regarder, je respire la solitude.
J'ai un rhume atroce, j'ai des yeux de lapin russe et une envie de retrouver ma couette et dormir.
Et puis ce chapeau ridicule, qui me cache plus qu'il ne m'habille.

Pour couronner le tout on ne peut même pas dire que cet homme me plaise.
Je ne me souviens déjà plus de la couleur de ses cheveux, quant à ses yeux, alors là... Pffuitt... Je ne sais plus.

Seulement voilà, ma mère, cette sainte femme, a peur que je finisse toute seule.
"Qui s'occupera de toi lorsque je ne serai plus là ?" me répète-t-elle chaque matin en me servant mon petit déjeuner.

Ma mère, qui s'occupe de moi pour combler sa solitude, sera ravie de me voir rentrer de bonne heure, la goutte au nez, toussant à m'arracher la poitrine.
Elle me fera une tisane qu'elle m'apportera au lit et fera semblant de regretter ce fiasco de plus...

17/01/2020

Quand j'entends le mot culture.

Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver !

Aujourd'hui, c'est plus "light", je sors mon téléphone et je prends une photo.

Nous étions dans notre coin, une rue touristique sans touriste.
En milieu de semaine, dans l'après-midi lorsque ça parle français c'est qu'il n'y a pas de touristes et la proportion de retraités importante.
C'est d'ailleurs la première fois qu'il y avait de la place partout.

En passant devant une librairie, je me suis arrêtée.
Coin touristique oblige, il y beaucoup de livres sur Paris.
Je ne vois pas sur l'étal Nadine Monfils, écrivain montmartrois.

Je suppose que la libraire, qui n'a pas une réputation d'accueil courtois auprès des clients qu'elle ne reverra pas pour la plupart, a dû se fâcher avec l'auteur de ces polars déjantés.
C'est alors que j
e lève la tête et qu'une faute énorme me saute aux yeux.
J'ai envie de la lui signaler mais un peu garce, je passe mon chemin...
Le Goût prend l'énormité en photo pour que je puisse vous montrer que dans cette librairie on trouve tout sauf une libraire ou à défaut un Larousse...

Voilà donc, photo à l'appui, où a sombré la littérature.

promenade parisienne,librairie,soleil

15/01/2020

Nous avons essayé d'aller chez le médecin.

Nous avons beau vieillir, nous gardons une belle innocence !
Nous surveillions avec attention les prévisions de la RATP.
Leur site est aussi fiable qu'une promesse électorale...
Chaque jour la télé nous "informe", chaque jour, on nous annonce des améliorations que nous ne constatons jamais.

Lundi, le site de la RATP nous a dit que nous pouvions prendre un bus.
Celui qui nous amène où on veut mais qui n'a jamais roulé depuis le début de la grève.
Lundi miracle ! On pouvait espérer un bus sur deux.
Nous sommes donc partis joyeux à Saint Lazare prendre ce bus miraculeux.
J'allais enfin bénéficier du renouvellement de mon ordonnance.

Le temps d'arriver à Saint Lazare, notre bus était passé de un sur deux à zéro sur pas beaucoup.
Plutôt que de taper du pied, nous avons choisi de profiter d'une journée agréable, nuageuse et douce.

Nous sommes revenus avec une galette au chocolat de l'Équateur qui, pour le moral, valait plus qu'une consultation médicale.

C'est aussi ce genre de petite surprise, la grève.

Grève, bus, galette