13/04/2020
Je confine, tu confines, il ou elle confine.
Dites quelque chose sur ce printemps magnifique dans une ville déserte.
Une histoire qui commencerait par :
« L’air était moins étouffant que la veille et j’ai même cru sentir la caresse d’une brise, en marchant sous les arcades, jusqu’à la place de la Concorde. »
Et dont les derniers mots seraient :
« Malheureusement je ne crois pas qu’il suffise de traverser la Seine. »
L'air était moins étouffant que la veille et j'ai même cru sentir la caresse d'une brise, en marchant sous les arcades, jusqu'à la place de la Concorde.
Je continue jusqu'à l'Ambassade Américaine, mieux gardée que "Fort Chabrol".
J'écris beaucoup moins bien que Modiano mais je me promène tout autant.
Enfin en ce moment je me promène dans ma tête, une tête déjà bien encombrée.
Je traverse le Pont de la Concorde, je marche le long des quais jusqu'à la rue Bonaparte.
Je regarde les vitrines pleines de tissus.
Je tourne et je trouve cette petite place merveilleuse puis m'engouffre dans le Musée Delacroix et file vers le jardin où je profite de la beauté des lieux.
Se promener dans sa tête, même encombrée, c'est superbe.
Point de lassitude, point de douleur et puis je vais m'offrir une pose au "Québec".
Remonter la rue de Rennes, boire un café avec JJF, qui travaille déjà dans la mode mais n'a pas encore d'enfant.
J'aime ce voyage immobile.
Je peux même oublier le confinement, cette nouvelle peste, les soignants épuisés et les caissières qui font leur travail la peur au ventre.
Je peux reprendre mon vagabondage, il ne donnera pas matière à un livre, il me permettra seulement de rêver.
Un jour, bientôt, j'irai voir Paris ailleurs que de ma fenêtre.
Malheureusement je ne crois pas qu'il suffise de traverser la Seine.
09:50 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : confinement, jeu lakevio-le goût, paris, modiano
10/04/2020
Des nouvelles du front.
D'abord les filles :
- La Petite est plutôt en forme, un peu de fièvre de la toux mais toujours la même vitalité.
Elle passe en courant devant le téléphone, me dit qu'elle ne tousse presque plus, qu'elle a encore de la fièvre et repart jouer.
- Merveille a un toux déchirante, elle a mal aux côtes à force de tousser, elle dort peu la nuit mais fait des grasses matinées à rallonge.
Elles se nourrissent de cochonneries toutes les deux.
Chips, olives, tomates cerises mais les parents les laissent faire car au moins elles mangent un peu...
Pour l'instant, elles n'ont pas besoin d'antibiotiques, elles sont toujours suivies par "téléconsultation".
Maintenant on espère sans trop y croire que les parents ne seront pas touchés et que la grand'mère maternelle des petites échappera à cette cochonnerie de virus.
Notre confinement se poursuit.
Tour de pâté de maison.
On change, on ne le fait pas toujours du même côté.
Je commence à prendre goût au calme...
Les fenêtres de la rue sont ouvertes.
Nos jeunes voisins d'en face travaillent sur leur petit balcon, face à face la journée.
La jeune femme du troisième lit au soleil.
À part les applaudissement à vingt heures, nous n'entendons rien.
La reprise de la vie "normale" va être difficile...
10:04 | Lien permanent | Commentaires (17)
08/04/2020
Tout va très bien Madame la Marquise.
Nos deux petites filles ont vraisemblablement attrapé ce satané virus.
Le mot pour contamination est "suspicion de Covid-19"
Merveille tousse à fendre l'âme et P'tite Soeur a l'air d'avoir une grosse crise d'allergie avec fièvre.
Elles ont une téléconsultation tous les deux jours.
Alors qu'elles n'ont pas quitté la maison ni le jardin depuis le début du confinement, que seul l'Ours est sorti une fois par semaine pour le ravitaillement, ce virus joue à cache-cache.
Nous ne pouvons pas les voir sauf pour un coucou rapide au téléphone et ça ne dure pas longtemps...
Merveille tousse devant sa caméra et P'tite soeur lâche un bisou rapide puis repart.
Le médecin a prédit une contagion de tous.
Les filles n'ont rien perdu de leur vitalité.
On croise les doigts...
09:32 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : coronavirus, les filles, confinement
06/04/2020
Dépêche toi, c'est le printemps.
Peu de monde, très peu de monde dans cette rue qui descend du Sacré-Cœur vers la place Saint-Pierre.
Je peux vous le dire, lectrices chéries, cette rue faite d’escaliers est la rue Paul Albert.
Mais où va cette femme qui les descend sous la pluie ?
Quel devoir ou quelle aventure la mène ?
Qu’est-ce qui la pousse à sortir alors que, dans tout le pays, chacun est appelé à rester chez soi ?
Si vous avez une idée, nous la lirons tous avec plaisir, intérêt ou le cœur serré, c’est selon.
Mais nous la lirons lundi puisque désormais, c’est « l’école à la maison »…
Dépêche toi, tu vas être en retard, comme chaque jour.
En plus tu sais que tu ne pourras pas t'empêcher de boire ton café au comptoir et de manger un croissant voire deux.
Il pleut mais tu ne le remarques même pas, tu as voulu finir ton livre cette nuit et tu as sommeil.
Tu pars travailler "au radar".
Il n'est pas très tôt mais les touristes n'ont pas encore envahi les rues.
Tu vas t'engouffrer dans le métro, trouver une place, commencer un nouveau livre et ne pas oublier de descendre à la bonne station.
Ensuite, tu vas t'ennuyer toute la journée au bureau.
Tu vas trouver n'importe quel prétexte pour descendre et tu regarderas ta montre toute la journée.
Tu sortiras enfin !
Le ciel sera bleu, tu auras rendez vous avec ton amie de toujours, vous irez dîner d'une pizza.
Vos bourses sont plates...
Profitez en !
L'année prochaine, vous serez confinés et vous regretterez de perdre un morceau de soleil de votre jeunesse...
09:38 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : lakevio_le goût, primtemps, rencontre
03/04/2020
Quelques plaisirs minuscules dont je rêve.
Je ne sais pas combien de temps nous allons être confinés, de 15 jours en 15 jours, on arrivera fin mai.
J'ai envie d'être en terrasse de café et de regarder passer les passants, même ceux qui parlent à leur portable et pas à la personne qui marche à côté.
J'ai envie d'être dans une libraire, de regarder, de humer les livres, d'en choisir même en sachant que je ne les lirai pas tous.
J'ai envie d'être au square des Batignolles et de regarder les canards.
J'ai même envie d'entendre bramer les gamins qui sortent du collège.
J'ai envie de voir les filles, d'entendre Merveille me dire : "Mais Mamie", d'embrasser la petite qui monte au créneau aussi vite que sa grand'mère mais qui a le câlin si doux.
J'ai envie d'une baguette toute chaude dont je croquerai le croûton en sortant.
J'ai envie d'arpenter la galerie Vivienne et de manger une glace avec de la chantilly maison.
J'ai encore des dizaines d'envies en réserve et vous ?
12:21 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : confinement, frustration, envie