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20/03/2020

Jour 5, essayer de contrôler mon hypocondrie.

confinement,expérience culinaire

Le panier Monoprix, c'est bien mais on n'achète pas ce genre de choses d'habitude.

Hier soir, on a mangé du jambon et des pâtes fraîches, c'était bon.
Enfin sur le moment...

Cette nuit, en dehors des crampes qui me font me lever et marcher toutes les nuits, ce qui me permet de constater que le Parisien dort après avoir enfreint les règles, j'ai eu l'impression d'élever une portée de chats dans l'estomac.

Déjà, en période normale, je n'aurais jamais osé déranger un médecin pour ça.
Mais j'aurais pu jouer avec l'idée...
Inutile de vous dire qu'en période de crise, je me vois dans le meilleur des cas, sur le point de mourir.
Cette nuit j'ai laissé travailler mon imagination qui m'a emportée dans un monde meilleur.
J'ai fini par m'endormir...

Hier nous ne sommes pas sortis.
Même pas pour aller chercher du pain.
A la place, j'ai descendu et monté les escaliers plusieurs fois.
C'était ma gymnastique, mon "activité physique" comme dit le Président.

Nos libertés individuelles se sont encore restreintes à cause d'imbéciles qui croient à un "complot mondial".
Même dans ma rue déserte, j'ai vu un troupeau d'andouilles faire semblant de courir.

Les carreaux sont propres, le confinement a du bon.

Les copines téléphonent pour proposer de nous mettre des produits de première nécessité derrière notre porte.

Le téléphone est une merveilleuse invention.

19/03/2020

Jour 4

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J'ai décidé de tenir un journal du confinement.
Je dois dire que c'est moins simple que ça n'en à l'air...

Nous avons suivi le conseil d'une commentatrice et commandé un "panier +" chez Monoprix.
Panier livré le jour même par un malheureux, parlant mal français, ne respectant pas les consignes de distance, équipé d′une paire de gants chirurgicaux en triste état.
J'étais vraiment désolée pour lui qui livre toute la journée.

Le panier est très bien.
Pommes, pâtes, papier toilette, pas de quoi soutenir un siège mais la possibilité de se nourrir pendant quelques jours.

On a l'impression de vivre dans une ville fantôme.
Hier soir à vingt heures, nous avons concouru aux applaudissements qui encouragent et remercient le corps médical.
C'est là que nous avons vu que nous n'étions pas seuls même si nous n'en sommes pas encore à converser d'une fenêtre à l'autre.
La vie sociale manque, le téléphone, c'est bien mais ça ne remplace pas le contact physique.
Alors que l'Ours peste après ses filles, j'aimerais bien embrasser tout le monde.

Nous n'oublions jamais que nous sommes deux mais que la vie n'est pas plus simple pour les autres.

Notre arrondissement est un grand arrondissement.
Lorsque nous allons nous dégourdir les jambes du côté du Sacré Coeur, les rares piétons de Paris respectent
les distances.
En revanche, en descendant vers l'avenue, c'est le foutoir.
Ça s'embrasse, ça crie, ça essaie de vendre sa salade ou son "herbe" comme si rien n'avait changé.

 

18/03/2020

Journal d'un confinement, jour 3

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Plus d'imprimante.
Pas moyen de la changer.
Il nous faut faire nos petites attestations à la main.

Le silence qui règne sur Paris est impressionnant.
Je croyais habiter une rue calme.
Le confinement me donne l'impression d'habiter une ville de province sans voitures.

Sortie avec le Goût pour aller à la pharmacie chercher deux boîtes de médicaments non disponibles la dernière fois.

Décidé d'aller chez Picard pour trouver des légumes.
Picard fermé faute de marchandises.
Il ne connait pas sa date de réouverture.

Se rendre chez les marchands de légumes du coin.
Ne rien trouver, sauf des fraises.
Pas acheté, ce n'est pas la saison.

Voir un traiteur, très chic et très cher, ouvert.
Son voisin le fromager, tout aussi chic et cher, fermé.

Avoir l'impression d'être dans un film de SF, une ville fantôme.

Je n'aurais jamais pensé que l'appel des pions incitant les élèves à se dépêcher me manquerait.

Nous ne voyons pas notre fils.
Nous nous téléphonons.
Il est comme nous.
P
as le droit de se déplacer.
Ce n'est pas lui qui fait nos courses.
Veille sur nous de loin...

Hier soir, nous avons testé CANAL PLUS gratuit.
Un film bizarre.
Mais pas plus que notre vie actuelle...

 

17/03/2020

Jour 2

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Même le Sacré-Coeur est vide !
Hier, nous avons passé un bon moment à essayer de passer une commande en ligne.

Une commande sans pâtes, sans papier-toilette, sans haricots verts.
Malgré le peu qui restait en rayon, les restes de ceux qui ont fait des réserves, nous avons appris que nous ne serions livrés que le 23 mars, alors on a abandonné...

On est sorti en début d'après-midi pour aller au Monoprix du coin.
On a croisé peu de gens mais presque tous portaient un masque.
Ça avait un côté oppressant que je n'ai pas connu même en Israël lorsque mon bus s'arrêtait, que le silence se faisait, que le robot faisait sauter le paquet et que les démineurs examinaient les restes.
Au moins, la vie reprenait immédiatement.

Le Monoprix ne recevait que cent personnes à la fois sauf que ce Monoprix a deux entrées et que la nôtre n'était pas surveillée.
Evidemment ça fausse les comptes...
On a pris un panier et on a regardé le carnage.
Des gens partout : Difficile voire impossible de garder ses distances, difficile voire impossible de trouver des légumes ou des fruits.
Tant pis, on mangera du jambon et des oeufs...

En rentrant, on avait des messages sur le répondeur.
L'Ours qui ne veut pas qu'on sorte, qui fait les courses pour sa famille et qui s'inquiète pour ses parents.

La Tornade a été obligée d'annuler son voyage.
De Londres, où elle vit normalement -sont fous ces Anglais- elle voulait nous envoyer un colis...

Plein de papotages au téléphone avec amis et soeurs.
Alors la journée est passée à toute vitesse.

Pour l'instant, je dois avouer qu'en période de confinement, le ménage n'est pas mieux fait et que les carreaux attendent toujours notre bon vouloir...

16/03/2020

On peut sans doute les garder.

devoir de Lakevio du Goût_30.jpg

Ces deux là font quand même une drôle de tête, même s’ils nous tournent le dos, ça se voit, ça se sent, ça se sait.
Que diable arrive-t-il ?
Faites nous part de ce que vous en pensez lundi.

Tu me fais venir jusqu'ici, un coin plutôt romantique pour me parler de mes piles de Télérama ?
Non mais tu plaisantes !

Tu me parles de divorce !
Tu me dis que tu ne supportes plus de rester cloîtré avec moi à cause de ce satané virus !
Tu me dis que tu hais les supermarchés qui te proposent de ne pas te livrer avant le 23 mars alors que tu dois travailler à la maison !

J'aurais pu te comprendre, la situation est préoccupante mais me parler de mes piles de Télérama ! Quand même !
Oser me rappeler que j'avais promis de les descendre cinq par cinq.
Oui je sais... À ce rythme, l'épidémie sera terminée avnat que j'aie descendu le premier numéro...

Tu ne crois pas que nous avons d'autres préoccupations ?
Je sais... Alors que la ville est confinée et nous avec, je t'ai amené l'eau à la bouche avec ce restaurant israélien.
Évidemment, il est fermé comme les autres.

Tu as crié, j'ai pleuré mais ça pourrait être pire.
On pourrait avoir trois enfants à instruire...
Allez viens, donne-moi ta main, on remonte à la maison.
Je te le promets, je les jetterai ces magazines si on sort vivant de ce truc qui nous rappelle que nous ne sommes pas grand chose...