02/04/2020
J'ai perdu le compte des jours.
Hier, nous sommes sortis avec l'aval de notre médecin et les attestations adéquates en poche.
De source gouvernementale nous pouvions sortir en couple.
Nous ne risquons pas plus de transmettre et d'être contaminé que lorsque nous recevons une commande d'une grande surface car le malheureux qui livre est sans masque ni gants, parle tout juste français et veut approcher trop près à notre goût.
Hier, nous avons été frappés par le nombre de commerces fermés définitivement.
Les restaurants, les petites boutiques de vêtements, les commerces alimentaires ciblés sont fermés, voire déjà en vente.
C'est d'une grande tristesse.
Dans mon coin, les autres commerçants, les plus solides, ont choisi la fermeture pour vacances anticipées où ont choisi des horaires d'ouverture réduits.
Pour notre promenade, nous respectons scrupuleusement l'éloignement autorisé d'un kilomètre.
Même la rue des Abbesses est déserte, à l'exception du trottoir de la boulangerie où la queue est longue mais peu dense, les clients respectant au delà du mètre de séparation entre eux.
Le Goût a passé une commande ce matin dès sept heures.
La livraison arrivera dans une semaine.
Uniquement des produits genre ricoré, yaourts, café.
Pas d'oeufs puisque les oeufs ne peuvent plus être mis en boîte faute de de personnel dans les entreprises de conditionnement dont les usines sont à l'arrêt.
On a cru qu'il y avait pénurie pour cause de fabrication de gâteaux à la maison mais non, c'est juste qu'il n'y a personne pour ranger les oeufs dans les boîtes...
Finalement, on découvrira bien un jour où sont les bienfaits de cette période étrange...
10:23 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : confinement, promenade
31/03/2020
Un jour sans fin.
J'ai l'impression de vivre "en direct live" comme ils disent, "Un jour sans fin".
Confinement, lavage de mains, et ça recommence.
Encore et encore...
Je, tu, elle est confinée et sera confinée demain.
Je n'ai pas peur de sortir pour aller faire le tour du pâté de maisons.
Les passants sont rares et nous marchons au milieu de la rue.
Je commence juste à "flipper ma race" lorsqu'il faut que j'aille au Monoprix.
Les livraisons des uns ou des autres sont très espacées et il manque des produits.
Dans les magasins, tous ou presque portent des masques mais pas nous.
Ils se collent quasiment contre nous.
Ils cherchent le dernier pain de mie qu'ils ne trouvent pas, tout comme nous.
Lorsque je sors, ma cage thoracique s'ouvre à nouveau.
Nous avons deux infirmières dans la famille et je sais qu'à notre âge c'est fichu.
On ne soigne plus et comme on économise les produits qui aident à passer en douceur j'aimerais autant rester vivante et ne pas mourir de faim.
Les enfants vont bien, Merveille a eu les félicitations.
À distance cette fois, c'est la seule différence avec les trimestres précédents.
P'tite Sœur apprend mieux chez elle.
Elle progresse vite, plus vite qu'à l'école.
Aujourd'hui, je vais confiner, je ferai des montées d'escalier à la place de la promenade.
Et, comme Anne Frank, je regarderai mon arbre à la fenêtre de la cuisine...
09:38 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : un jour sans fin, le jour de la marmotte
30/03/2020
Allégorie
32ème devoir de Lakevio du Goût
Dites-moi, lectrices chéries, vous ne trouvez pas que ce dessin d’Albert Marquet, est un beau symbole d’évasion ?
En ces temps d’emprisonnement généralisé racontez une histoire de liberté récouvrée.
Si c’était fait lundi, ce serait bien.
Mais je ne force personne, hein !
"La Terre est bleue comme une orange".
L'Homme peut courir après elle, elle gagnera toujours...
L'Homme est confiné, le silence a gagné nos villes, nos campagnes, les voitures ont quasiment disparu et c'est très bien.
"La Terre est bleue comme une orange" et elle nous fait comprendre que nous avons poussé le bouchon un peu loin.
La terre se venge et l'Homme a peur.
Pourtant depuis le début la mort a toujours gagné.
Ce petit bonhomme qui pousse son caillou me fait penser à Sisyphe.
Notre caillou est à l'arrêt.
Profitons du silence, ça ne durera pas.
Dès la fin de cette épidémie nous recommencerons à courir après nos petits cailloux.
On nous dit qu'on est en temps de guerre ?
Les héros sont nombreux.
Mais la délation et le "marché noir" sont à l'oeuvre...
L'homme ne changera donc jamais ?
09:32 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : jeulakevio-le goût, allégorie
28/03/2020
Ma vie est formidable
Je ne m'ennuie pas !
J'ai, au choix, une vie intérieure très riche ou un cerveau proche de l'encéphalogramme plat.
Hier, on attendait la livraison d'un "panier Monop' ".
Aucune heure n'était précisée.
On est confiné, on a le temps alors on a attendu en s'occupant mollement.
Je n'ai toujours pas sorti ma broderie.
Le livreur est arrivé, masqué, ganté, pas besoin de signature, pas de paiement.
Monoprix fera payer ses paniers fin juin.
Ça laisse présager un confinement plus long qu'annoncé...
Le Goût a sorti les denrées périssables, a nettoyé avec eau et savon puis essuyé.
Nous avons laissé le reste mariner sur le palier trois heures, comme recommandé.
Non, nous n'allons pas contaminer nos voisins.
Ils prennent l'ascenseur et vont même nous ramener de la pâte feuilletée.
Le Goût va faire des tartes fines aux pommes et va leur en donner une.
Une solidarité gourmande en somme.
Un petit truc me chiffonne, une broutille : J'ai l'impression de passer à côté du printemps !
Alors en faisant ma promenade quotidienne d'une heure, c'est peu mais mieux que rien, je regarde pousser les fleurs.
Le square est vide, pas de cris d'enfants.
Ça manque.
À nous, pas au square qui n'a jamais été si beau...
09:59 | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : livraison, coronavirus, confinement
27/03/2020
Ma journée d'hier.
Mes journées se ressemblent tellement que bientôt je n'aurai plus matière à écrire.
Je dois être une des seules à ne pas "relire" Proust.
Je lis des petits polars qui ne prennent pas la tête déjà bien encombrée.
Mes enfants me manquent.
Pour le reste on s'habitue.
Au silence d'abord, aux délais de livraison très longs ensuite...
J'attends encore d'être livrée par Carrouf'.
Les délais sont courts si on achète des "paniers Monop' " dont on ne choisit pas le contenu.
Chaque jour, on fait un tour de pâté de maisons.
L'heure accordée passe vite.
Les boutiques sont fermées, les travaux à l'arrêt et, pour ne pas croiser les rares passants, on marche au milieu de la rue.
Rue sans voiture ou presque.
J'aspire à garder mon mauvais esprit, cet humour noir qui est ma politesse.
Un blog n'est pas fait pour geindre.
On vit tous les mêmes galères et les Parisiens, ceux qui n'ont pas pris la fuite, ne sont pas privilégiés.
Mais je n'aurais pas pour autant envie d'aller vivre en province...
10:05 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : confinement, paris, silence