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29/06/2022

Le vieux qui vendait l'Humanité.

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Samedi soir, nous avions à la maison un ami du Goût.
Il a partagé notre repas et nous avons beaucoup bavardé.
Nous avons parlé des élections et du communisme.

Immédiatement, j'ai pensé au petit Monsieur qui vendait « L'Humanité-Dimanche » au métro Rambuteau.
Nous avions sympathisé et comme nous il participait au dépouillement des bulletins.
Rescapé des camps, militant communiste, à chaque scrutin nous le retrouvions dans notre bureau de vote.

Il était juif et communiste, ce qui n'est pas toujours facile à gérer...
Déjà le judaïsme lui posait quelques problèmes.
S'il avait été à la place de Moïse, il n'aurait jamais trouvé Israël car communisme rime souvent avec le refus du sionisme.

Ce vieux monsieur avait deux filles.
Une était partie « là-bas ».
Elle n'était pas partie en Israël mais en Palestine...

Il me disait avec un accent yiddish à couper au couteau : "Vous savez, c'est difficile à accepter, je suis Juif, déporté, j'ai perdu ma femme et ma fille est là-bas".

Aujourd'hui encore, mon vendeur d'Humanité me manque...

10/03/2021

Je découvre mon quartier.

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Contrairement au Goût, je connais mal le 18ème arrondissement.
Le Sacré
Cœur, la Rue des Abbesses, le mur des "Je t'aime" et juste à côté, une librairie que je déteste et, sauf détour par l'avenue Junot et le cimetière Saint Vincent, mes connaissances s'arrêtent là...
Quant à cette librairie que je déteste, il me faut vous dire que la propriétaire des lieux est lunatique.
Aux petits soins pour les célébrités du coin et acerbe avec le "tout venant".

J'ai lu dans Télérama que deux anciens libraires du "Merle Moqueur", librairie que nous avons beaucoup fréquentée, avaient ouvert à leur tour une librairie Rue Custine.

Après avoir juré, craché que je n'achèterai pas un seul livre car ma pile est impressionnante, je suis partie avec le Goût à la recherche de cette librairie .

La rue Custine m'a semblé longue, très longue, alors qu'elle ne fait que la moitié de la rue Caulaincourt.
Mais elle est richement dotée de "boutiques de bouche" alléchantes.
J'y ai vu, trônant seul sur un plat, un saucisson de Lyon à la truffe.
La perspective du résultat de mes analyses sanguines a coupé mon envie...

Bien entendu, j'ai l'intention d'y retourner, surtout que plus loin dans la rue, des madeleines me faisaient de l'œil.
Cette rue est un supplice de Tantale !
Stoïque, je ne me suis acheté que des fleurs.

Au fur à mesure que l'on descend cette rue, elle change, elle devient bruyante, les boutiques plus "fatiguées" et moins fréquentées.
Toujours pas de librairie en vue.

J'allais abandonner lorsque nous l'avons vue, presque arrivés à Château Rouge.
Elle est superbe, militante, riche, diverse.
J'ai tenu parole, je n'ai pas acheté de livre.

Bien entendu, j'y retournerai !
Un jour la vie redeviendra comme avant et les restaurants ne manquent pas dans le coin.
Nous testerons et nous rentrerons après dix huit heures.

20/05/2020

L'indiscrétion.

J'ai commencé à travailler dans une librairie de quartier.
Une librairie où on trouvait les livres d'Edgar Morin et Henri Troyat.
On y croisait aussi les auteurs de bouquins qu'on mettait en vitrine.

On y faisait des photocopies, on y vendait des cahiers et on prenait le développement de photos pour Kodak.

La propriétaire de cette librairie était une originale.
Fantasque et indiscrète, venir dans sa libraire était sa récréation.
Y venir quand elle était là était aussi une récréation...

La curiosité était son moindre défaut.

Un jour, en fin de matinée est arrivée une jeune femme qui déposa une pellicule à développer.
"C'est le mariage de ma soeur" a-t-elle dit en remplissant le formulaire.

- Tu n'as pas pris beaucoup de photos...
- Ce n'est pas grave, les photographes étaient présents à cause de mon beau-frère.

Elle partit sans en dire plus...

Les photos revinrent, la propriétaire de la libraire, curieuse, ouvrit la pochette.
Elle découvrit que le beau-frère était Michel Piccoli.

La jeune femme ne s'entendait pas très bien avec son beau-frère.
Michel Piccoli était de gauche.
La belle-soeur était de droite...

J'ai revu un jour Michel Piccoli dans un restaurant.
J'étais avec l'Ours.
Je ne suis pas allée lui dire que j'avais vu ses photos de mariage...

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17/01/2020

Quand j'entends le mot culture.

Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver !

Aujourd'hui, c'est plus "light", je sors mon téléphone et je prends une photo.

Nous étions dans notre coin, une rue touristique sans touriste.
En milieu de semaine, dans l'après-midi lorsque ça parle français c'est qu'il n'y a pas de touristes et la proportion de retraités importante.
C'est d'ailleurs la première fois qu'il y avait de la place partout.

En passant devant une librairie, je me suis arrêtée.
Coin touristique oblige, il y beaucoup de livres sur Paris.
Je ne vois pas sur l'étal Nadine Monfils, écrivain montmartrois.

Je suppose que la libraire, qui n'a pas une réputation d'accueil courtois auprès des clients qu'elle ne reverra pas pour la plupart, a dû se fâcher avec l'auteur de ces polars déjantés.
C'est alors que j
e lève la tête et qu'une faute énorme me saute aux yeux.
J'ai envie de la lui signaler mais un peu garce, je passe mon chemin...
Le Goût prend l'énormité en photo pour que je puisse vous montrer que dans cette librairie on trouve tout sauf une libraire ou à défaut un Larousse...

Voilà donc, photo à l'appui, où a sombré la littérature.

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26/11/2016

Librairie encore.

J'avais vendu ma librairie parisienne car travailler sans cesse, c'est faisable, ne pas gagner sa vie, c'est pénible.

Bon, je ne savais pas encore que je replongerais.
Chacun ses faiblesses, la mienne s'appelle "librairie".

Je voulais travailler dans une librairie mais pas la mienne.
C'est reposant aussi de laisser les échéances à d'autres...

J'ai trouvé facilement dans la banlieue Ouest.
Chez une vieille dame très riche.
Pas avec sa librairie.
La librairie, c'était sa récréation.

J'y étais presque toujours seule.
Une librairie toute en longueur.
La clientèle n'était pas du tout la même qu'à Paris.
C'était plutôt le genre bermudas, chemises à petites fleurs et messe du samedi soir.
Le genre qui tient le stand "pâtisserie-fruits rouges" à la kermesse de l'école...

C'est là que j'ai connu Madame de., qui ne portait pas de bermuda, n'allait pas à la messe et ne pratiquait pas la charité chrétienne.
Les autres non plus d'ailleurs...

Vers quinze heures, j'avais un "client", pas du coin, à l'accent "titi parisien".
Il ressortait toujours les mains vides, du moins je le croyais.
Ce manège a duré des mois.

Un jour, il est arrivé tout content.

- Salut, je viens te payer, j'ai traversé une mauvaise passe, je t'ai volé de la poésie, maintenant que je gagne des sous, c'est normal que je te paie.

Ca devenait une manie, mes voleurs venaient me payer, bon ça ne m'est arrivé que deux fois.

Mon voleur de poésie a continué à venir me voir, à payer sa poésie et à me saluer d'un "merci patronne !".
Quand il tombait sur la "vraie patronne" il partait en disant "tu diras à la patronne que j'ai payé, hein ! T'oublie pas !"

Bon rassurez vous, je n'ai pas rencontré d'autres voleurs repentis.
Mais d'autres voleurs, sûrement, à commencé par celle qui m'a pris mon portefeuille à Montmartre...

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