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04/05/2020

Si j'aurais su, j'aurais pas venu...

devoir de Lakevio du Goût_37.jpg

Bien que nous soyons le 1er ami, jour chômé par excellence, je vous propose ce devoir pour lundi.
Magritte avait eu vent du « Covid-19 » j’en suis sûr.
Les amants qu’il a peints en sont la preuve.
Quelle sensation peut laisser un baiser quand on respecte les « gestes barrière » ?
Imaginez donc la chose.
Tentez-la.
Puis supputez ou racontez l’effet du coronavirus sur ce baiser.
Surtout un baiser « protégé » de cette façon…
À lundi…
Me voilà assise sur le rebord de la boutique en face de chez moi.
Pour une fois, j'ai réussi à avoir la place la première.
Je discute
avec ma jeune voisine en respectant "la distanciation sociale"...
Nous parlons de cette idée étrange de soirée masquée.
Je trouvais ça stupide alors j'ai dit :
- Tu ne sais pas de quoi sont capables les vieux pour essayer de faire croire qu'ils sont encore jeunes.
- Mais vous n'êtes pas vieille.
- Bien sûr que si mais on fait semblant !
- Vous vous défendez bien je vous assure !
- Tu trouves que c'est une idée saine de faire une soirée, la tête cachée sous un foulard ?
- Oh... vous savez...
- Et au signal embrasser le premier homme à côté de toi ?
- Ah ça...

J'y ai réfléchi deux secondes et ajouté :
- Surtout que foulard ou pas, tu reconnais l'homme et qu'avec la chance que tu as, c'est sur le crémier du coin que tu vas tomber, il sent le fromage à "Habit rouge".
- Beurk !
- En plus, ce foulard te cache peut être la tête mais tu peux sentir ses lèvres adipeuses.
- Re beurk !

Moi j'ai détesté cette soirée, la première depuis cette épidémie.
Je crois que je préfère encore être confinée parce que ce crémier...

16/03/2020

On peut sans doute les garder.

devoir de Lakevio du Goût_30.jpg

Ces deux là font quand même une drôle de tête, même s’ils nous tournent le dos, ça se voit, ça se sent, ça se sait.
Que diable arrive-t-il ?
Faites nous part de ce que vous en pensez lundi.

Tu me fais venir jusqu'ici, un coin plutôt romantique pour me parler de mes piles de Télérama ?
Non mais tu plaisantes !

Tu me parles de divorce !
Tu me dis que tu ne supportes plus de rester cloîtré avec moi à cause de ce satané virus !
Tu me dis que tu hais les supermarchés qui te proposent de ne pas te livrer avant le 23 mars alors que tu dois travailler à la maison !

J'aurais pu te comprendre, la situation est préoccupante mais me parler de mes piles de Télérama ! Quand même !
Oser me rappeler que j'avais promis de les descendre cinq par cinq.
Oui je sais... À ce rythme, l'épidémie sera terminée avnat que j'aie descendu le premier numéro...

Tu ne crois pas que nous avons d'autres préoccupations ?
Je sais... Alors que la ville est confinée et nous avec, je t'ai amené l'eau à la bouche avec ce restaurant israélien.
Évidemment, il est fermé comme les autres.

Tu as crié, j'ai pleuré mais ça pourrait être pire.
On pourrait avoir trois enfants à instruire...
Allez viens, donne-moi ta main, on remonte à la maison.
Je te le promets, je les jetterai ces magazines si on sort vivant de ce truc qui nous rappelle que nous ne sommes pas grand chose...

03/02/2020

Miroir, mon beau miroir

rousse_psyché Ivan Olinsky.jpeg

Cette femme devant sa psyché, se prépare-t-elle à partir ou revient-elle ?
Et s’il y avait quelqu’un derrière elle ?
Dites en quelque chose lundi.
Que vous soyez à la place de l’une, de l’autre, des deux.
À vous de jouer.

Toute ressemblance avec des personnes etc. coïncidence...

Elle finit de se préparer.
Comme d'habitude elle va être en retard.
Il passe derrière, l'embrasse dans le cou et voit encore et toujours cette jolie femme.

Elle voit autre chose, les cheveux devenus courts et gris.
Elle voit un air de vieille directrice d'école à la taille épaissie.
Malgré les efforts des dermatologues, les fleurs de cimetière ont envahi ses mains qu'elle avait si blanches.

Il la trouve belle.
Elle le sait.
Pour lui, elle est toujours la jeune fille en jupe longue Cacharel et T-shirt assorti.

Elle est un peu lasse, elle aime qu'on l'appelle Mamie.
Elle aime embrasser des peaux douces.
Elle ne regrette pas trop la jeunesse où elle courait toujours après le temps.

Elle ne court plus les boutiques.
Elle ne visite plus guère les châteaux car son dos la fait souffrir.

Lui, il me monte plus les escaliers quatre à quatre car il a le souffle un peu court.
Derrière l'homme qu'il est devenu, elle voit toujours
 ce jeune homme aux cheveux si noirs qu'ils ont des reflets bleutés mais elle ne voit pas que ça.

Elle aime aussi qu'il soit plus calme, moins obsédé par le travail.
Alors 
elle oublie rapidement la rousse du miroir et regarde la grise...