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20/03/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°156

Au mois de juillet 2019, Heure-Bleue, vous avait fait part d’une décision irréfléchie de ma part.
Quand je vous ai demandé, lectrices chéries et lecteurs chéris, de raconter l’histoire qui vous viendrait à l’esprit en regardant l’œuvre que je vous proposerais, je n’avais pas vraiment réfléchi.
Des détails m’avaient échappé…
Le principal était que le boulot de Lakevio est un travail de Romain !
Il fallait d’abord trouver soi-même quelque chose de convaincant à raconter sur l’œuvre.
Puis, quand on a sué sang et eau à l’écrire, aller voir si par hasard, on ne serait pas vexé de constater que c’est venu si aisément sous le clavier des autres et que, suprême injure, c’est autrement passionnant que la tartine que j’ai eu du mal à garnir.
Enfin, après avoir été convaincu que les autres écrivent mieux et plus facilement que soi, faire contre mauvaise fortune bon cœur en allant leur dire qu’ils ont été bien patients de faire un boulot que rien ne les obligeait à faire.
Mais bon, quand on a dit qu’on ferait, on fait…
Il n’empêche, comme disait Géronte pour éviter de sortir ses sous « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »
Eh bien il ne me restait plus qu’à ramer.
Ce que je fais depuis près de quatre ans…

Cette promenade aux champs de Mr Carl Spitzweg vous inspire-t-elle ?
Je vais quant à moi tenter de vous écrire un petit quelque chose pour lundi.
Et j’espère que vous aurez vous aussi ce courage.

Devoir de Lakevio du Goût_157.jpg

J'ai accepté de faire le devoir.
Et pour cause, je partage la vie du Goût.
Quelle trahison ce serait !
Ne pas écrire, alors qu'il cherche un devoir, qu'il essaie de ne pas vous proposer la 156ème rousse.
Celle qui n'existe que dans les tableaux...

Mais là, j'avoue, je sèche.
Le romantisme allemand ne me parle guère et ce tableau me semble caricatural. Imaginez un instant que ce couple mette une photo sur les réseaux sociaux !
Ils sont vraiment dans l'air du temps, celui du XXIème siècle, celui où il ne faut pas voir le visage de la fillette...

Ce tableau reflète l'opulence de la famille, il fait beau mais pas trop chaud, pas de réchauffement climatique en vue, pas de 49.3, pas de grève.

Finalement, contrairement à ce que je disais plus haut, le romantisme allemand me parle.
Mais pour le futur, pour mes enfants et mes petits enfants, aller à la pêche pour ramener du poisson, pas des déchets de plastique...

13/03/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°155

Fille-au-chat-Renoir.jpg

Que peuvent se dire cette jeune femme et ce chat dans la toile d’Auguste Renoir ?
Je suis sûr qu’il y a une histoire à raconter.
Une histoire qui commencerait, comme beaucoup de contes de fée, par « Déjà petite elle savait qu’elle allait se marier avec un prince. »
Et si elle se terminait sur « Elle sourit alors à la pensée qui la traversa. »
À Lundi j’espère…

Déjà petite, elle savait qu'elle allait se marier avec un prince.
Elle avait alors neuf ans.
Quelques années plus tard, elle n'avait plus guère d'illusions.
Elle avait préféré jeter son dévolu sur un chat.
Au moins elle savait qu'il ne se transformerait pas en prince...

À y regarder de près, il était un peu comme un homme.
I
l fallait s'occuper de lui, le nourrir, le laisser courir, parfois ne pas rentrer, ne se fâcher que lorsqu'il faisait des saletés.
Un jour, la pauvrette rencontra néanmoins son prince.
Il était charmant.
Au début...
Il lui fit des enfants, trop.
Mais elle les aima, elle rangea, nettoya, nourrit son monde mais pleura son chat lorsqu'il partit pour le paradis des chats.

Un soir, en nettoyant machinalement la plaque de cuisson, lui vint une idée saugrenue. Elle sourit alors à la pensée qui la traversa.

20/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°154

Devoir de Lakevio duGoût_154.jpg

La lumière de mes jours est une experte de la phrase ambiguë, comme « Minou ! Montre-moi ton machin ! » lancé en pleine rue à propos d’une chose que je viens d’acheter.
Chaque fois elle est indignée et me jette à la face « Mais tu es relou !!! Ne crois pas je ne sais pas à quoi tu as pensé ! »
« Miss Tic », notre feue poétesse des rues de Paris et peut-être d’ailleurs aurait-elle eu de plus un talent de prescience ?
À moins que ce ne soit dû à un long entraînement à la fréquentation du mâle de l’espèce.
Bien qu’amateur de kakemphaton, je ne vous infligerai pas le « Il voulut être César et ne fut que Pompée » de Clémenceau à la mort de Félix Faure.
J’aimerais néanmoins que, comme le disait Polyeucte au début de l’acte I, vous commençassiez ce devoir par
«  Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle
    Et le désir s’accroît quand l’effet se recule »
Ce qui serait bien aussi serait que vous terminassiez par ce que dit Phottin dans « La mort de Pompée »
« Car c’est ne pas régner qu’être deux à régner »
À vous de le dire lundi…

« Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle
    Et le désir s’accroît quand l’effet se recule »
Voilà ce qu’il me sort ! Au milieu du dîner ! En plein restaurant !
Il s’attend sûrement à me voir tomber, toute cuite dans son lit…
Hélas, il ne sait pas que je peux être crue.
« Effectivement, quand ça commence comme ça, les fesses reculent ! Et pas qu’elles ! »
Il a eu l’air gêné, l’ardeur semblait l’avoir abandonné.
J’en ai profité pour lui piquer son dessert, non mais !
Il a cru que le dessert c’était moi ?
Eh bien non ! Je ne suis le dessert de personne, d’abord je n’ai pas de goût pour le sucré, les discours sirupeux, très peu pour moi.
En plus je le vois venir, il va vouloir entrer dans mon lit, voire plus…
Il finira par se croire chez lui puis être le maître.
Je le sais, j’ai déjà croisé ce genre de « relou ».
Sous prétexte que ça peut ouvrir une bouteille sans effort, ça croit avoir tous les droit !
Mais non !
Ici il n’y a qu’un monarque : Moi !
Il n’est pas question qu’il tente la chose chez moi car c’est ne pas régner qu’être deux à régner !

13/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°153

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Devoir de Lakevio du Goût No153
Cette photo me serre le cœur, il s’en dégage une impression, que dis-je des impressions diverses et opposées.
Mais à vous ?
Qu’inspire-t-elle ?
Bah… On verra ça lundi…

Lorsque l'agent immobilier m'a parlé de cette maison, j'étais dubitative.
« Quelques travaux à prévoir. »
Traduction : les murs sont encore debout.

« Haut potentiel »
Autant dire beaucoup de, pas « quelques » travaux à prévoir.
« possibilité de créer une suite parentale ».
Ça m'énerve ce truc, en fait c'est juste une chambre avec une salle de bains.

« Beaux volumes »
Comprenez : il reste la charpente.

Magré tout elle me plaît quand même cette maison.
J'y vois des enfants qui jouent dans le jardin, l'odeur du gâteau au chocolat qui cuit, le chat qui choisit toujours la meilleure place.
Il me reste à faire une offre, minuscule l'offre.
Hélas, le rêve a encore un bon prix...

06/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°152

Devoir de Lakevio du Goût_152.jpg

Mais à quoi diable pensait Mark Keller en peignant cette jeune femme ?
Il me vient plein d’idées à regarder cette toile.
Mais à vous ?
Je me dis que ça devrait commencer par :
« Ma tante a dit : t’as perdu ta langue, Anne ? »
Et finir sur :
« Et elle se trouve renvoyée à la solitude. »

"Ma tante a dit : t'as perdu ta langue, Anne ?"
Non, je n'ai pas perdu ma langue mais je ne peux pas dire à ma tante que je rêve d'assommer Jacques avec une pelle.
Jacques, ce mari si agréable en société, celui dont on me dit que c'est un mari parfait, celui qui de retour chez nous refait la soirée et me démontre ma nullité, celui qui lorsqu'il me trouve mal coiffée me tire les cheveux et me cogne la tête.
Je passe ma vie à expliquer que je suis maladroite et que je me cogne partout.
En fait, c'est lui qui me cogne partout.
Hier, en rentrant, il a recommencé, il avoulu me cogner parce que j'avais oublié de ranger la pelle.
Ah ça, pour la ranger, je l'ai rangée la pelle !
Je l'ai frappé brutalement et il est tombé sur la rocaille.
Libre ! Enfin libre !
Bon, il me reste à l'enterrer...

Il part souvent en voyage, les questions n'arriveront pas demain.
Je pourrai alors raconter au voisinage que j'ai été quittée pour une femme plus jeune.

Ma tante pourra se délecter de mon histoire.
Elle racontera avec forces détails la fuite de Jacques.
Je la connais, elle terminera toujours par "Et elle se trouve renvoyée à la solitude"...