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20/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°154

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La lumière de mes jours est une experte de la phrase ambiguë, comme « Minou ! Montre-moi ton machin ! » lancé en pleine rue à propos d’une chose que je viens d’acheter.
Chaque fois elle est indignée et me jette à la face « Mais tu es relou !!! Ne crois pas je ne sais pas à quoi tu as pensé ! »
« Miss Tic », notre feue poétesse des rues de Paris et peut-être d’ailleurs aurait-elle eu de plus un talent de prescience ?
À moins que ce ne soit dû à un long entraînement à la fréquentation du mâle de l’espèce.
Bien qu’amateur de kakemphaton, je ne vous infligerai pas le « Il voulut être César et ne fut que Pompée » de Clémenceau à la mort de Félix Faure.
J’aimerais néanmoins que, comme le disait Polyeucte au début de l’acte I, vous commençassiez ce devoir par
«  Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle
    Et le désir s’accroît quand l’effet se recule »
Ce qui serait bien aussi serait que vous terminassiez par ce que dit Phottin dans « La mort de Pompée »
« Car c’est ne pas régner qu’être deux à régner »
À vous de le dire lundi…

« Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle
    Et le désir s’accroît quand l’effet se recule »
Voilà ce qu’il me sort ! Au milieu du dîner ! En plein restaurant !
Il s’attend sûrement à me voir tomber, toute cuite dans son lit…
Hélas, il ne sait pas que je peux être crue.
« Effectivement, quand ça commence comme ça, les fesses reculent ! Et pas qu’elles ! »
Il a eu l’air gêné, l’ardeur semblait l’avoir abandonné.
J’en ai profité pour lui piquer son dessert, non mais !
Il a cru que le dessert c’était moi ?
Eh bien non ! Je ne suis le dessert de personne, d’abord je n’ai pas de goût pour le sucré, les discours sirupeux, très peu pour moi.
En plus je le vois venir, il va vouloir entrer dans mon lit, voire plus…
Il finira par se croire chez lui puis être le maître.
Je le sais, j’ai déjà croisé ce genre de « relou ».
Sous prétexte que ça peut ouvrir une bouteille sans effort, ça croit avoir tous les droit !
Mais non !
Ici il n’y a qu’un monarque : Moi !
Il n’est pas question qu’il tente la chose chez moi car c’est ne pas régner qu’être deux à régner !

13/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°153

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Devoir de Lakevio du Goût No153
Cette photo me serre le cœur, il s’en dégage une impression, que dis-je des impressions diverses et opposées.
Mais à vous ?
Qu’inspire-t-elle ?
Bah… On verra ça lundi…

Lorsque l'agent immobilier m'a parlé de cette maison, j'étais dubitative.
« Quelques travaux à prévoir. »
Traduction : les murs sont encore debout.

« Haut potentiel »
Autant dire beaucoup de, pas « quelques » travaux à prévoir.
« possibilité de créer une suite parentale ».
Ça m'énerve ce truc, en fait c'est juste une chambre avec une salle de bains.

« Beaux volumes »
Comprenez : il reste la charpente.

Magré tout elle me plaît quand même cette maison.
J'y vois des enfants qui jouent dans le jardin, l'odeur du gâteau au chocolat qui cuit, le chat qui choisit toujours la meilleure place.
Il me reste à faire une offre, minuscule l'offre.
Hélas, le rêve a encore un bon prix...

06/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°152

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Mais à quoi diable pensait Mark Keller en peignant cette jeune femme ?
Il me vient plein d’idées à regarder cette toile.
Mais à vous ?
Je me dis que ça devrait commencer par :
« Ma tante a dit : t’as perdu ta langue, Anne ? »
Et finir sur :
« Et elle se trouve renvoyée à la solitude. »

"Ma tante a dit : t'as perdu ta langue, Anne ?"
Non, je n'ai pas perdu ma langue mais je ne peux pas dire à ma tante que je rêve d'assommer Jacques avec une pelle.
Jacques, ce mari si agréable en société, celui dont on me dit que c'est un mari parfait, celui qui de retour chez nous refait la soirée et me démontre ma nullité, celui qui lorsqu'il me trouve mal coiffée me tire les cheveux et me cogne la tête.
Je passe ma vie à expliquer que je suis maladroite et que je me cogne partout.
En fait, c'est lui qui me cogne partout.
Hier, en rentrant, il a recommencé, il avoulu me cogner parce que j'avais oublié de ranger la pelle.
Ah ça, pour la ranger, je l'ai rangée la pelle !
Je l'ai frappé brutalement et il est tombé sur la rocaille.
Libre ! Enfin libre !
Bon, il me reste à l'enterrer...

Il part souvent en voyage, les questions n'arriveront pas demain.
Je pourrai alors raconter au voisinage que j'ai été quittée pour une femme plus jeune.

Ma tante pourra se délecter de mon histoire.
Elle racontera avec forces détails la fuite de Jacques.
Je la connais, elle terminera toujours par "Et elle se trouve renvoyée à la solitude"...

30/01/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°151

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Cette toile d’Adela Burdujanu montre l’allée d’un parc un jour de printemps.
Ce doit être l’approche du printemps qui me dit que cette toile ferait un chouette « Devoir de Lakevio du Goût ».
C’est du moins ce qui m’a poussé à vous le proposer.
Nous avons tous, j’en suis sûr, quelque chose à dire sur la fin de l’hiver ou les premiers soleils « efficaces ».
Nous avons tous un jardin ou un parc préféré, celui qui nous a vus, assis si ce n’est « avachis » sur une chaise.
Nous avons alors, soit un livre sur les cuisses, soit, comme disait Lakevio « L’œil balayant ».
Le regard attaché à un texte ou à l’affût d’un spectacle intéressant ou attendrissant.
Je le sais, vous avez toutes et tous quelque chose à dire sur une allée de parc à l’orée du printemps.
Alors à lundi, lectrices chéries et trop rares lecteurs chéris…

Le Goût me fait retomber en enfance.
Je sors de l'école, j'ai encore mon cartable qui pèse une tonne.
Je ne suis pas seule.
Je suis avec une tribu de petites filles qui va annexer "la colline aux billes" du square des Batignolles.
Ma mère ne va pas s'inquièter car une "vieille" assise sur un banc va forcément prévenir ma grand'mère, qui se chargera de prévenir ma mère de tout ce que je fais, de qui me parle, à qui je parle.
Oui, lorsqu'on est jeune, tout le monde est vieux sauf les copines.

Ma poche est pleine de billes.
J'aime particulièrement les grosses colorées, les "calots", et je ne suis pas la seule. Je sais que je vais revenir la poche beaucoup plus légère car je ne suis pas très douée.
Je n'ai ni frère, ni cousin pour m'apprendre.
J'ai deux soeurs et une cousine, c'est tout.
C'est peu pour apprendre à jouer aux billes...

La colline nous appartient, nous faisons du bruit, nous nous traitons de tricheuses, on veut récupérer nos "calots".
Pusi le soir tombe et il faut rentrer...

Aujourd'hui, lorsque je vais au square des Batignolles, je n'ai plus de billes mais un livre.
La colline aux billes n'existe plus, on y a planté un kiosque, une mauvaise imitation de gloriette.
Dans les allées, je ne vois que des nounous et des bébés...

23/01/2023

Devoir de Lakevio du Goût No 150

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Le musée des Beaux-Arts de Nancy expose cette toile d’Émile Friant.
Cette interprétation domestique de « La naissance de Vénus » semble dévolue, au premier abord, à la stimulation d’un amant peu assidu.
Seulement voilà, j’ai vu quelque chose dans cette toile qui m’a amené à me poser des questions.
De moi, je suppose que ça ne vous étonne pas…
Encore que non, n’allez pas penser à des histoires de galipettes, non, pas du tout.
Mais vous ?
Qu’y voyez-vous ?

Encore une femme nue, le prof n'a vraiment pas beaucoup d'imagination !
Elle est belle cette femme.
Je peux la peindre évidemment mais d'une manière académique.
Je suis comme Delacroix, je ne sais pas peindre les femmes.

J'ai plutôt envie de peindre un Apollon.
Oui je suis un homme attiré par la beauté des hommes.
Évidemment, je dois toujours cacher cette attirance et suis donc obligé de faire comme mes condisciples : M'extasier devant ce corps de femme.

Oh ! Elle est vraiment belle selon les canons en vogue.
Hélas, pas même un soupçon androgyne.
Je ne peux même pas faire semblant de la prendre pour un garçon un peu efféminé.
Et quel vilain mot que ce efféminé...

Lorsque je mourrai, j'espère en ayant connu l'amour, si je suis un peu connu, ma famille détruira mon courrier, les preuves de ma déviance.
Le courrier de Delacroix a disparu.
C'est dommage, j'aurais aimé vivre à son époque et le connaître...