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13/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°153

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Devoir de Lakevio du Goût No153
Cette photo me serre le cœur, il s’en dégage une impression, que dis-je des impressions diverses et opposées.
Mais à vous ?
Qu’inspire-t-elle ?
Bah… On verra ça lundi…

Lorsque l'agent immobilier m'a parlé de cette maison, j'étais dubitative.
« Quelques travaux à prévoir. »
Traduction : les murs sont encore debout.

« Haut potentiel »
Autant dire beaucoup de, pas « quelques » travaux à prévoir.
« possibilité de créer une suite parentale ».
Ça m'énerve ce truc, en fait c'est juste une chambre avec une salle de bains.

« Beaux volumes »
Comprenez : il reste la charpente.

Magré tout elle me plaît quand même cette maison.
J'y vois des enfants qui jouent dans le jardin, l'odeur du gâteau au chocolat qui cuit, le chat qui choisit toujours la meilleure place.
Il me reste à faire une offre, minuscule l'offre.
Hélas, le rêve a encore un bon prix...

06/02/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°152

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Mais à quoi diable pensait Mark Keller en peignant cette jeune femme ?
Il me vient plein d’idées à regarder cette toile.
Mais à vous ?
Je me dis que ça devrait commencer par :
« Ma tante a dit : t’as perdu ta langue, Anne ? »
Et finir sur :
« Et elle se trouve renvoyée à la solitude. »

"Ma tante a dit : t'as perdu ta langue, Anne ?"
Non, je n'ai pas perdu ma langue mais je ne peux pas dire à ma tante que je rêve d'assommer Jacques avec une pelle.
Jacques, ce mari si agréable en société, celui dont on me dit que c'est un mari parfait, celui qui de retour chez nous refait la soirée et me démontre ma nullité, celui qui lorsqu'il me trouve mal coiffée me tire les cheveux et me cogne la tête.
Je passe ma vie à expliquer que je suis maladroite et que je me cogne partout.
En fait, c'est lui qui me cogne partout.
Hier, en rentrant, il a recommencé, il avoulu me cogner parce que j'avais oublié de ranger la pelle.
Ah ça, pour la ranger, je l'ai rangée la pelle !
Je l'ai frappé brutalement et il est tombé sur la rocaille.
Libre ! Enfin libre !
Bon, il me reste à l'enterrer...

Il part souvent en voyage, les questions n'arriveront pas demain.
Je pourrai alors raconter au voisinage que j'ai été quittée pour une femme plus jeune.

Ma tante pourra se délecter de mon histoire.
Elle racontera avec forces détails la fuite de Jacques.
Je la connais, elle terminera toujours par "Et elle se trouve renvoyée à la solitude"...

30/01/2023

Devoir de Lakevio du Goût N°151

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Cette toile d’Adela Burdujanu montre l’allée d’un parc un jour de printemps.
Ce doit être l’approche du printemps qui me dit que cette toile ferait un chouette « Devoir de Lakevio du Goût ».
C’est du moins ce qui m’a poussé à vous le proposer.
Nous avons tous, j’en suis sûr, quelque chose à dire sur la fin de l’hiver ou les premiers soleils « efficaces ».
Nous avons tous un jardin ou un parc préféré, celui qui nous a vus, assis si ce n’est « avachis » sur une chaise.
Nous avons alors, soit un livre sur les cuisses, soit, comme disait Lakevio « L’œil balayant ».
Le regard attaché à un texte ou à l’affût d’un spectacle intéressant ou attendrissant.
Je le sais, vous avez toutes et tous quelque chose à dire sur une allée de parc à l’orée du printemps.
Alors à lundi, lectrices chéries et trop rares lecteurs chéris…

Le Goût me fait retomber en enfance.
Je sors de l'école, j'ai encore mon cartable qui pèse une tonne.
Je ne suis pas seule.
Je suis avec une tribu de petites filles qui va annexer "la colline aux billes" du square des Batignolles.
Ma mère ne va pas s'inquièter car une "vieille" assise sur un banc va forcément prévenir ma grand'mère, qui se chargera de prévenir ma mère de tout ce que je fais, de qui me parle, à qui je parle.
Oui, lorsqu'on est jeune, tout le monde est vieux sauf les copines.

Ma poche est pleine de billes.
J'aime particulièrement les grosses colorées, les "calots", et je ne suis pas la seule. Je sais que je vais revenir la poche beaucoup plus légère car je ne suis pas très douée.
Je n'ai ni frère, ni cousin pour m'apprendre.
J'ai deux soeurs et une cousine, c'est tout.
C'est peu pour apprendre à jouer aux billes...

La colline nous appartient, nous faisons du bruit, nous nous traitons de tricheuses, on veut récupérer nos "calots".
Pusi le soir tombe et il faut rentrer...

Aujourd'hui, lorsque je vais au square des Batignolles, je n'ai plus de billes mais un livre.
La colline aux billes n'existe plus, on y a planté un kiosque, une mauvaise imitation de gloriette.
Dans les allées, je ne vois que des nounous et des bébés...

23/01/2023

Devoir de Lakevio du Goût No 150

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Le musée des Beaux-Arts de Nancy expose cette toile d’Émile Friant.
Cette interprétation domestique de « La naissance de Vénus » semble dévolue, au premier abord, à la stimulation d’un amant peu assidu.
Seulement voilà, j’ai vu quelque chose dans cette toile qui m’a amené à me poser des questions.
De moi, je suppose que ça ne vous étonne pas…
Encore que non, n’allez pas penser à des histoires de galipettes, non, pas du tout.
Mais vous ?
Qu’y voyez-vous ?

Encore une femme nue, le prof n'a vraiment pas beaucoup d'imagination !
Elle est belle cette femme.
Je peux la peindre évidemment mais d'une manière académique.
Je suis comme Delacroix, je ne sais pas peindre les femmes.

J'ai plutôt envie de peindre un Apollon.
Oui je suis un homme attiré par la beauté des hommes.
Évidemment, je dois toujours cacher cette attirance et suis donc obligé de faire comme mes condisciples : M'extasier devant ce corps de femme.

Oh ! Elle est vraiment belle selon les canons en vogue.
Hélas, pas même un soupçon androgyne.
Je ne peux même pas faire semblant de la prendre pour un garçon un peu efféminé.
Et quel vilain mot que ce efféminé...

Lorsque je mourrai, j'espère en ayant connu l'amour, si je suis un peu connu, ma famille détruira mon courrier, les preuves de ma déviance.
Le courrier de Delacroix a disparu.
C'est dommage, j'aurais aimé vivre à son époque et le connaître...

16/01/2023

Devoir de Lakevio du Goût N° 149

Devoir de Lakevio du Goût_149.jpg

Cette toile de Marc Chalme me dit quelque chose.
Elle me rappelle une histoire, triviale certes mais une histoire.
Et à vous ?
J’aimerais que cette histoire commençât par « Mais qu’allait-elle faire là-bas ? ».
J’aimerais aussi qu’elle se terminât aussi par « J’en retirai le soulagement espéré… »
Ne cherchez pas dans votre bibliothèque ou sur Internet, ces deux phrases plates mais courantes sont de votre serviteur.
À lundi j’espère.

Mais qu'aillait-elle faire là-bas ?
Là-bas, c'était la ville que j'avais fuie après un chagrin d'amour.

Les chagrins d'amour, c'est comme la jeunesse, ça ne dure pas...
J'avais donc décidé de vendre la propriété.
Évidemment, les agents immobiliers s'étaient précipités comme des vautours.
Eh oui
, en région viticole, les propriétés se vendent bien...

J'étais sur le point de signer.
J'eus un petit pincement au coeur, une légère hésitation.
Était-ce une erreur ?
Son acheteur ne me plaisait pas mais comme j'allais quitter la région...

Un dernier petit tour de propriétaire.
Ma décision était prise.
J'en retirai le soulagement espéré.