Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/11/2017

La Solution Finale

médicaments,asthme,manque

Chaque soir le journal télévisé nous parle de beurre !
On se croirait revenu au temps de l'ORTF !
Surtout que du beurre, on en trouve.
Bon, dans les magasins "bio"...

Mais on ne vous parle pas du manque prolongé de certains médicaments dans les pharmacies.
Notamment les traitements pour l'asthme et pourtant on n'est pas loin aujourd'hui d'avoir autant d'asthmatiques que de consommateurs de beurre.

J'ai la chance insigne de prendre, deux fois par jour, trois médicaments pour lutter contre les symptômes de l'asthme.
Pas pour le guérir, non, juste pour le rendre supportable.

Samedi, nous nous sommes donc présentés à notre nouvelle pharmacie.
Ce n'est pas la petite pharmacie de quartier, c'est une boutique immense.
C'est quasiment un grand magasin où on a du mal à trouver le comptoir.

Le verdict tombe : "Pas de S... ! Rupture fabricant" dit l'écran à l'apothicaire.
"Essayez d'en trouver dans d'autres pharmacies, il peut en rester chez un pharmacien" me console-t-elle.

Avec le Goût, on a écumé toutes les pharmacies du quartier.
De chez nous aux Batignolles avec le même insuccès, même réponse partout.
Je m'étonne car tout de même, je ne viens pas acheter une tablette de chocolat !
Non, je viens acheter un truc qui m'empêche d'étouffer.
Un truc qui m'empêche de manger du chocolat car, comme le chocolat, ce truc là fait grossir.

Lundi, nous sommes retournés dans la grande pharmacie.
La pharmacienne a téléphoné à mon médecin pour qu'il me prescrive un autre médicament qui aide à respirer et à grossir.
J'ai eu droit à un autre truc que je regarde d'un sale œil.

En me promenant avec le Goût, il a continué à demander MON médicament dans toutes les officines qu'on a croisées.
Il a fini par trouver une boîte dans une petite pharmacie.
La pharmacienne, charmante, m'apprend que ce n'est pas le seul médicament manquant pour l'asthme, que son fils a dû lui aussi prendre une dose supérieure de cortisone parce que son médicament manque aussi chez le fabricant...

Nous avons compris : La Sécu veut faire des économies.
Pour ça elle commence par tuer tous les asthmatiques...

06/11/2017

Mémoires d'une jeune fille rangée

lakevio.jpg

Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail.
J'étais une jeune fille de bonne famille avec une "intelligence d'homme", c'est mon père qui le disait, lui le banquier qui fit faillite.

A mon époque, les jeunes filles de bonne famille n'allaient pas en fac.
Elles faisaient un beau mariage, élevaient une ribambelle d'enfants et "leur cerveau d'homme" servait à donner des ordres à la cuisinière.

J'ai fait des études de philosophie à l'Institut Catholique et je suis devenue enseignante.
Comme Jean Paul, qui enseigna dans une ville voisine.

J'en fus renvoyée car j'avais des relations amoureuses avec certaines de mes élèves.
Je commençais à écrire.
J'étais une romancière féministe.
Pas "une auteure", l'orthographe n'a pas besoin d'être modifiée, les mentalités oui.
J'ai d'ailleurs écrit "se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres".
Avec Gisèle Halimi, je fus à l'origine du manifeste des 343 salopes.
Féministe mais féminine aussi, j'ai aimé des hommes, des femmes.
J'ai aimé Sartre mais le mariage n'était pas pour nous.

Je crois qu'aujourd'hui, je n'aurais pas participé à la curée.
Je n'aurais pas écrit sur les réseaux sociaux, qui semblent plus un vecteur de haine que de sociabilité, le désormais trop fameux "#balancetonporc".

Du haut de la sagesse que donne l'éternité, j'aurais haussé les épaules et déserté ce genre de médium.
J'aurais continué à combattre les inégalités avec mon amie Elisabeth Badinter.
Avec élégance aussi car il faut savoir prendre de la hauteur pour faire changer les mentalités.

Sartre était un homme et, comme beaucoup d'hommes il lui arrivait d'être même coquet.
Un matin, avant de descendre au Flore, il se regarda.
Je vais laisser pousser ma moustache, décida-t-il...

04/11/2017

la dame qui vivait dans un carton à chaussures.

Je n'ai pas pu me résoudre à écrire le vrai titre, il commence par : "La vieille dame..."
Même si je ne suis pas jeune, il y a un sacré décalage entre mon état civil et ma cervelle.
Mais non, je ne suis pas encore gâteuse.
Quoique...

Revenir à Paris pour y passer "le reste de son âge"...
Ça peut être court, impose des sacrifices et on perd des mètres carrés.
On se sépare de livres, de vêtements, de bidouilles qui ne servent jamais.
J'en ai perdu des mètres carrés dans une vie mais finalement ça présente des avantages : Moins de ménage, moins de bidules qui prennent la poussière.

Le kif extrême ?
C'est aller boire un café au métro Anvers et pouvoir revenir chez soi à pied.
On vit dans ce quartier où les stations de bus s'appellent "Damrémont-Caulaincourt-Sacré-Cœur".
Là, je trouve la RATP très optimiste, parce que le Sacré-Cœur n'est pas vraiment à côté.
Il faut drôlement grimper pour le trouver, le Sacré Coeur...

J'adore lorsque je vais chercher ma "baguette bio", au même prix que la "baguette pas bio ailleurs", apercevoir cette pâtisserie monstrueuse et voir passer le petit train qui promène les touristes.

Il ne me reste plus qu'à voir passer le soir les corbeaux qui rentrent chez eux, dans les arbres du cimetière de Montmartre, pour avoir apprivoisé mon nouveau quartier

mètres carrés, Paris, espace

02/11/2017

Un peu en vrac

montmartre,hanche,les merveilles

Il était temps d'aller chez le généraliste alors nous y sommes allés mardi.
Oui, j'allais tomber en panne de médicaments et le Goût voulait rendre visite à notre assureur qui essaie de modifier notre vieux contrat.
Un contrat avantageux pour nous échangé contre un contrat avantageux pour lui...

L'assureur n'était "exceptionnellement" pas là.
Le médecin, comme d'habitude était là.
Il a pris ma tension qui faisait des bonds.
Habitué à mes réactions excessives en période de stress, il a demandé ce qui clochait.

Alors j'ai raconté.
L'Ours, les filles, le déménagement, tout ça.
Lui, philosophe m'a dit de rester zen.
Les temps avaient changé car
lui-même, heureux père de quatre enfants, a une fille en Espagne, une autre en Belgique et son seul garçon est peu motivé par les études en général et le travail en particulier...
Je lui ai répondu que ce n'était pas grave, celle qui se rongeait les ongles, c'était sa femme.

Donc, j'ai décidé d'être zen.
C'est plus facile à écrire qu'à vivre.
Nous avons parlé cinéma pour les jours de pluie, de musées aussi.
Mais pas d'expositions, elles sont trop fréquentées.
Nous en avons eu la preuve en passant devant le tout petit "Musée de la chasse et de la Nature", rue des Archives.
Nous y avions conduit Merveille, seule et se faisant tout expliquer par les gardiens ravis de renseigner une petite fille curieuse.
Le jour où nous sommes allés chez le médecin, en passant devant ce musée la queue était si longue qu'on aurait dit un Monop' pendant une livraison de beurre...

Donc, je suis les conseils de mon médecin et de ma sœur.
Nous nous sommes promenés dans le cimetière.
J'ai trouvé mon Télérama en sortant
Je surveille ma tension comme a recommandé le médecin.
J'ignore l'Ours comme a recommandé ma sœur.

31/10/2017

Paroles, paroles, paroles...

cimetière,promenade parisienne,dalida

Je ne sais pas être aussi lyrique que le Goût, je sais juste que le coin me plaît et que je commence juste à récupérer de ce déménagement.
J'espère qu'il fera partie des derniers.
Il nous a coûté un four, la machine à laver donne de gros signes de faiblesse et la bouilloire fuit...

Il nous reste un carton de livres à poser devant la porte.
Nous savons qu'il partira en un quart d'heure.
Comme, nous ne pouvons pas pousser les murs, il nous faut trouver des solutions pour trouver de la place pour les chaussures et les bidouilles du Goût.

On trouvera.

En entendant, on se promène.
Le Goût retrouve son enfance, non il n'est pas gâteux.
Quoique...
Je découvre ce quartier et comme j'ai toujours préféré marcher dans Paris, je trottine avec détermination et douleur.
Nous sommes allés faire un tour au cimetière Montmartre.
Il ne vaut pas le Père Lachaise, trop urbain et trop petit pour être un véritable poumon de verdure.
J'ai vu la tombe de Dalida.
Je crois qu'elle est impossible à ignorer.
Même dans la mort, son frère, auteur de ce monument kitsch a laissé secrète la date de naissance de sa sœur.
C'est beau l'amour fraternel.

En fait le cimetière de Montmartre m'a donné envie de retourner au Père Lachaise.
J'ai quand même déposé des petits cailloux sur des tombes d'inconnus.
Je retrouve ma ville et c'est bien.