23/02/2018
C'est à l'usage qu'on devient usagé.
Le Goût est frileux, depuis toujours.
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain...
Nous avions trouvé quelques défauts à cet appartement.
A l'usage, c'est comme l'amour, au début tout est beau, avec le temps tout s'en va disait Ferré, je dirai plutôt que les couleurs passent.
Donc, cet appartement est bien situé, agréable, très années 70.
Mais il a un défaut : quand il fait froid dehors, il ne fait pas chaud dedans.
Enfin, disons qu'il arrive à une température supportable pour le Goût en soirée.
Même moi je n'ai pas chaud, c'est vous dire !
Il faut dire que je n'arrive pas à dormir avec du chauffage donc le soir, on éteint et le matin il faut attendre comme pour les surgelés avant de cuisiner...
Se promener dans Paris, n'y songez pas.
Vous voulez que le Goût attrape une crise cardiaque ?
Déjà, j'arrive à le faire sortir chaque jour, il ne faut pas exagérer...
P'tite Sœur est encore malade.
"Petit virus" dit le docteur, ça donne quand même 40°C.
Elles seront avec nous la semaine prochaine et nous les ramènerons pour fêter l'anniversaire de Merveille.
Je lis, je m'occupe mais je n'ai guère envie d'écrire.
09:58 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : froid, lecture, les filles
19/02/2018
Inconnu à cette adresse.
Petit garçon, je venais au Lutetia avec mon père.
J'étais fier de connaître le lieu, de regarder ces femmes si élégantes, ces hommes si affairés et de comprendre que mon papa en faisait partie.
Les Allemands ont déclaré la guerre à la France qui avait bien voulu accueillir ces Juifs d'Ukraine victimes de pogroms.
Le 14 juin 1940, on a perdu.
Les Allemands occupèrent Paris et le Lutetia devint le siège de l'Abwehr.
A la Libération, le Lutetia devint un centre de regroupement et accueillit les survivants des camps.
Yanka, la bonne dame d'Izieu, regroupait les rares survivants et tenait à jour les listes.
Je venais chaque jour regarder ces listes espérant voir un nom connu.
Les jours s'écoulaient, je n'avais plus d'espoir.
Je ne vins plus à l'hôtel.
On y apprenait plus de mauvaises nouvelles que de bonnes...
Pourtant, je ne résistai pas longtemps et j'y retournai.
Ce jour là, je vis le nom de mon père dans la liste des survivants.
Rien que son nom, pas d'adresse.
Je passai des mois à le rechercher.
J'écumais les Associations juives, sans succès.
Parfois on croit attraper la chance.
On me donna un jour une adresse, un lieu dans le Marais.
Je m'y rendis aussitôt et arrivai rue du Temple.
Dans un hôtel particulier, une ruine, mais j'y entendis parler le yiddish.
On m'indiqua un escalier.
Je restai longtemps, très longtemps derrière cette porte.
Je finis par frapper, puis cogner.
Mon cœur battait la chamade quand la porte s'ouvrit sur un homme décharné, le regard vide.
Il m'apprit que mon père avait quitté la France persuadé qu'il était le seul survivant de notre famille.
Il m'arrive encore aujourd'hui, d'aller au Lutetia et je ne peux m'empêcher de croire qu'un jour mon père franchira la porte qui le conduira vers moi...
07:55 | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : lakevio, lutetia, armée allemande
16/02/2018
J'ai le clavier paresseux.
Finalement, nous ne sommes pas allés à Orsay.
J'ai préféré le musée Delacroix.
Le quartier est beau.
Bon, à 30 000€ / m², il peut...
La Parisienne de la rue Jacob est élégante et dédaigneuse.
Pourtant parfois, elle devrait être plus modeste.
Le musée est ravissant.
Le jardin conserve quelques petites fleurs résistantes et le personnel de ce musée est charmant.
Nous avons eu la chance d'avoir eu une leçon privée sur Delacroix et l'Orientalisme.
Un jeune homme passionné et passionnant nous a dit ce qu'il savait avec talent.
Quant à la place Fürstenberg, elle est toujours aussi attirante.
Alors, nous avons dû, pour reprendre pied dans la réalité, aller boire un café au Québec.
Un vrai "troquet" parisien.
Des "sirop cognac" en pagaille, des buveuses de bières qui massacrent Barbara.
On y redevient langue de vipère très rapidement.
C'était bien, on retournera au Québec.
On a parfois besoin de réalité...
09:43 | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : delacroix, musée, orientalisme
13/02/2018
Paris plage.
Voilà...
Avant d'aller au Louvre, nous sommes allés voir la Seine, elle baisse doucement.
Il faisait beau et froid, un temps que j'aime.
Le Goût, toujours à la recherche de souvenirs d'enfance, voulait revoir "la grande galerie".
Nous n'avons pas fait d'arrêt devant la Joconde, que nous avions connue accrochée comme les autres tableaux et qui est aujourd'hui mieux protégée mieux qu'un fourgon blindé.
Seuls les touristes s'agglutinaient devant elle et comme il n'y avait au Louvre quasiment que des touristes, nous avons pu tranquillement profiter de la Beauté en toute tranquillité.
Hier seulement, nous sommes allés voir le dernier Woody Allen.
C'est du lourd.
Mais avec des couleurs et une image somptueuses.
Woody Allen reste mon cinéaste favori.
Autant son avant-dernier film était léger et optimiste autant celui là est noir et pessimiste.
C'est aussi une mise en garde à ceux qui jugent sans savoir.
J'ai fini "Les femmes de Brewster Place".
Alors je suis heureuse de vivre en France, d'être blanche et de ne connaître les ghetto qu'à travers mes lectures et les informations.
Parfois à l'occasion de quelques mois dans "un coin calme et arboré"...
Merveille et P'tite Sœur finissent tranquillement leur gastro au chaud.
Les vacances leur feront du bien.
Maintenant que je ne me perds plus dans mon nouveau quartier, il me tarde d'aller faire un tour à Orsay.
Je suis heureuse d'avoir les musées à courte portée de bus.
14:37 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : paris, la joconde, woody allen
12/02/2018
Tu ne vas pas recommencer !
Non ! Encore un devoir que je refuse de faire.
De la pluie, encore de la pluie, toujours de la pluie !
Même anglaise, je n'en peux plus !
Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ?
Un quai de gare, un train qui arrive avec du retard car les Anglais sont encore pires que nous.
Les parapluies qui gouttent.
Pas de place assise.
Tu as dû être prof dans une autre vie !
Un prof qui donne des devoirs tordus.
Le prof qui donne des devoirs qui gâchent les fins de dimanche .
Que veux tu que j'invente ?
Que la jeune femme en rouge a rendez-vous avec un éditeur ?
Qu'elle place tous ses espoirs dans son manuscrit ?
Qu'il va être refusé mais qu'elle va rencontrer un bel homme dans les couloirs de la maison d'édition ?
"L'amour dans un climat froid" ?
D'abord j'écris un roman à l'eau de rose si je veux !
C'est mon devoir après tout et l'amour, c'est mieux qu'un suicide !
Que je raconte que l'homme qui court a rendez vous avec une femme qui n'est pas la sienne ?
Et puis qu'en chemin, il va réfléchir, trouver toutes les qualités à sa légitime et rompre ?
Je sais, c'est du Delly.
Non, cette fois encore, tu ne m'auras pas !
D'ailleurs, cette pluie, ce train, ce quai, je ne trouve rien a dire.
07:10 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : devoir, jeu, lakevio, train, pluie