26/04/2021
A dix huit ans, j'ai quitté ma province.
Pivoine me l’a suggéré.
Je vous le soumets.
Comme nombre d’entre nous, elle aime les aquarelles de John Salminen.
J’espère qu’après l’avoir suggéré, elle se donnera la peine de nous soumettre à son le fruit de ses pensées.
Je vous ai quelquefois parlé de cette fontaine.
Elle a retenu l’attention de John Salminen, de Pivoine et de votre serviteur qui a déjà tartiné sur le sujet.
Mais à vous, que dit-elle ?
Quels souvenirs vous rappelle-t-elle ?
Racontez à votre tour vos pérégrinations dans le dédale de votre mémoires.
"A dix-huit ans, j'ai quitté ma province, bien décidée à conquérir Paris."
Il faut dire que je vivais dans la France profonde, très profonde...
Dès le lycée, nous nous retrouvions en internat et les études ne m'intéressaient pas.
Après un "BTS hôtellerie", je suis montée à Paris pour faire mes preuves.
Depuis, je m'occupe des petits déjeuners au Crillon.
En chambre souvent, en salle parfois.
Je préfère de loin être de service à table...
Hommes et femmes ont parfois des comportements étranges lorsqu'ils sont couchés et des demandes surprenantes, des attitudes gênantes.
Évidemment il est vivement recommandé de ne pas les froisser quelles que soient ces demandes.
Il m'arrive, trop souvent hélas, de trouver mon salut dans la fuite, sous des prétextes aussi minces que l'oubli d'un pot de lait.
De Paris, je ne connais guère que cette place et ma chambre de bonne du dernier étage.
Je serre les dents et j'apprends.
Je sais que je retournerai dans ma région de province et que j'y ouvrirai un restaurant.
J'obtiendrai mes étoiles au Michelin.
J'en suis sûre.
En attendant, je regarde la fontaine depuis le hall.
C'est mon quart d'heure de pause...
09:58 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : province, paris, crillon
24/04/2021
Nous sommes tous d'affreux égoïstes.
Tout le monde chougne !
Plus de cinéma !
Plus de restaurant !
Plus de théâtre !
On est pris en otage par d'affreux dirigeants mondiaux qui veulent nous implanter la 5G en nous vaccinant !
Franchement, vous croyez vraiment que lorsque vous êtes "hôtesse de caisse", aide-soignante, technicienne de surface, chauffeur de bus, vous allez au restaurant tous les soirs et que vous êtes abonnés à l'Opéra ?
Vous connaissez le prix de l'entrée du Louvre ?
Quinze €uros !
Vous croyez que ceux qui travaillent dans les magasins ou ceux qui vous livrent vos courses ont les moyens d'aller au Louvre ?
Nous sommes une bande d'enfants gâtés genre " rendez moi mes jouets !"
D'ailleurs les librairies et les coiffeurs une fois devenus "commerces essentiels" ne font plus le plein.
C'est dire notre constance...
Une seule chose nous manque vraiment, nos proches, le reste n'est que de la foutaise.
Bien sûr que j'ai envie de manger un club sandwich au Hilton de Saint Lazare avec des amis mais j'ai bien plus envie d'emmener mes petites-filles au Jardin des Plantes !
On a tous nos priorités mais un peu de pudeur dans nos caprices ne nuirait pas.
09:36 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : covid, restaurant, cinéma, théatre
23/04/2021
Pas du tout, au contraire.
Cette nuit j'ai rêvé de Merveille.
Elle était toute petite.
Rien à voir avec la grande perche qui peut manger sa soupe sur ma tête.
Rien à voir avec la grande gigue qui aiguise ses dents sur nous tous.
Et dieu sait qu'elle a la langue pointue...
La Merveille de mon rêve était tout sourire.
Elle était assise sur mes genoux, son grand-père à côté, Manou était là aussi.
Merveille a dit qu'elle voulait rentrer.
Nous allions nous exécuter lorsque le plus merveilleux des sourires nous à récompensé.
J'ai rêvé de Merveille et c'était bien.
09:20 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : merveille, rêve, sourire
21/04/2021
Vaccin, entorse, promenade surprenante.
Hier, je suis allée me faire vacciner.
Ce matin, j'ai mal à l'épaule.
Hier soir, j'étais épuisée.
J'ai une imagination féconde en matière de prévisions catastrophiques.
Plus jeune, j'échafaudais des romans avant de m'endormir.
La vie est un roman décousu.
Ma vie est un roman décousu...
Mon entorse est toujours là, douloureuse et ma cheville ne ressemble plus à rien...
Ah si ! Le matin au lever, elle semble aller...
On ne peut pas dire que vieillir m'enchante mais je ne suis certainement pas la seule.
Le samedi, comme presque tous les autres jours depuis que nous sommes "confinés", nous allons nous promener souvent vers le Sacré Coeur mais je me lasse.
Alors samedi dernier nous sommes descendus vers des terres inconnues.
Pas inconnues du Goût, qui a vécu dans cet arrondissement mais qui parfois perd ses repères.
Il reconnait les rues grâce à ses amours enfantines.
Comme il tombe amoureux depuis la maternelle, ça lui laisse une bonne connaissance du quartier...
En arrivant à la hauteur de notre Monoprix habituel, celui que j'aime le moins mais le plus proche de chez nous, on a vu nos premiers policiers depuis le début de la pandémie.
Ils étaient immobiles, entourant une housse mortuaire.
Le sac plastique contenait un homme.
Je le sais, ses pieds dépassaient du sac.
J'ai pensé que le malheureux était mort d'une crise cardiaque.
Il n'y avait pas d'agitation, juste ces quatre policiers immobiles, entourant le sac.
Ma vie est vraiment palpitante...
10:12 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : vaccin, entorse, paris
19/04/2021
Premier job ou première deception ?
Elle fait une drôle de tête...
Est-elle indécise face au menu ?
Est-elle indécise sur la conduite à tenir ?
Est-elle triste ou en colère ?
J’espère en savoir plus lundi.
À vous de jouer !
Bon, à moi aussi...
Elle a postulé pour un premier poste dans une grosse entreprise.
Depuis quelques années, les rendez-vous ont lieu dans des cafés ou dans les bars d'hôtel de luxe.
Elle aimerait que cet entretien soit déjà terminé.
Elle relit son CV, elle se sent nulle, sans expérience.
En plus elle se sent laide.
Elle sait pourtant qu'elle ne devrait pas penser à son physique mais aujourd'hui le travail est rare alors elle sait qu'on peut choisir parmi la foule des candidats jusqu'à la couleur de ses yeux...
Elle essaie de se rassurer.
Elle est tout de même sortie dans la botte de Centrale !
Elle a travaillé, travaillé, travaillé.
Elle a renoncé aux sorties, aux flirts et elle est là dans ce café à attendre un recruteur arrogant.
Ils le sont tous...
Un SMS arrive en "bipant".
Il ne viendra pas.
Plus de temps que prévu avec un autre candidat.
Elle sera rappelée.
Ou pas...
Elle reste assise, les larmes lui montent aux yeux.
Le pire ? Elle ne sent en elle aucune révolte.
Elle sait et elle accepte de n'être qu'un pion.
J'espère que viendra enfin le temps de la révolte.
09:42 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : jeu de lakevio-le goût, travail ou non