24/05/2015
Mary Poppins n'est pas institutrice en "zone sensible".
Au risque de radoter, je rappelle que les instituteurs sont là pour instruire les enfants, c'est leur job.
Le nôtre c'est d'élever, et le mieux possible, nos chers petits.
Les instituteurs (trices) ne sont pas des nounous.
Ils ou elles ne sont pas là pour moucher le nez des petits CP, ni pour changer une culotte en cas de petit pipi, ni pour rendre service aux parents qui ont mis leur cher ange à l'école avec de la fièvre en espérant que le Doliprane allait marcher.
Non, l'école n'est pas une garderie, et envoyer une jeune institutrice dans un "quartier sensible" c'est envoyer un "bleu" en zone de guerre.
"Quartier sensible"... On reconnait bien là le vocabulaire des politiques qui édulcorent le langage en pensant que ça marche aussi pour la réalité.
Ne rêvez pas, "un quartier sensible", c'est un endroit où il faut passer vite, de peur de recevoir un truc qui fait mal sur la tête.
C'est d'ailleurs pour cette raison que 20% des enseignants quittent l'Education Nationale dès la fin de la première année.
Il m'arrive d'aller chercher Merveille à son école.
Le corps enseignant a toute ma sympathie.
Il lui faut gérer les parents, parfois violents, car les menaces remplacent le manque de vocabulaire.
Gérer des enfants qui vous rendent sourds avant l'heure car ils ne savent plus parler sans hurler.
Il lui faut aussi supporter les rappeurs du collège du cru...
Je dis ça parce que je n'aime pas le rap. C'est pas bien, je sais.
Avant d'arriver en 6ème, les petits subissent déjà des brimades des plus grands.
On leur vole leur nourriture à la cantine.
Ce n'est pas la faute de l'école.
C'est la faute des parents qui ont "oublié" d'apprendre à leur enfants qu'on ne doit pas voler.
C'est aussi la faute de l'Etat qui, à force de faire des économies sur notre dos, a "oublié" de mettre du personnel pour veiller à l'observation du règlement.
L'école comme l'hôpital, manque de personnel.
Alors oui, je comprends et je soutiens l'Ours qui veut mettre sa fille dans le privé.
Comme de plus en plus de parents du cru.
Il y a deux ans d'attente mais faire échapper Merveille à la bande de barbares qui l'attend au collège vaut bien ça...
10:06 Publié dans Questionnements... | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : ecole, enfant, éducation, violence
23/05/2015
Etre de gauche, ce n'est pas facile.
Je fais partie de la génération "mai 68".
La génération de ceux qui ont rêvé d'un monde meilleur et qui se sont réveillés avec la gueule de bois.
Ma mère était gaulliste.
Mon père était un survivant, ça occupait déjà pas mal sa pensée.
C'est dans doute pour ça qu'il s'est réfugié dans les livres.
Jusqu'à l'élection de Mitterrand, être de gauche c'était plutôt confortable.
On était jeune, la vie était belle, on espérait pour voir.
Mitterrand est arrivé, sans se presser, mais il était persévérant.
Le coup de la rose au Panthéon, déjà je trouvais le symbole un peu épais.
On nous a donné les 35 heures.
Ni le Goût, ni moi n'avons pu apprécier ce geste.
Une libraire qui fait 35 heures, ça n'existe pas.
Un cadre qui ne fait que 35 heures, ça n'existe que dans les rêves.
Le temps a passé.
La vie était plus confortable mais la gauche n'y était pour rien.
Puis la droite est revenue, les Pasqua, Balkany (toujours en liberté) et puis Sarkozy avec sa tête de traître.
C'était facile alors d'être de gauche, on était du bon côté de la morale.
L'autre François est arrivé, sous la pluie.
Il est toujours là et les injustices aussi.
Oh, pas pour eux, qui font la même chose que la droite et ne goûtent pas plus la paille humide des cachots.
Les privations, ils ne connaissent pas.
On recase les trop voyants.
On ne parle plus des amateurs de banque Suisse.
Je suis toujours de gauche mais ça devient difficile.
J'ai beau chercher, je ne trouve pas de représentants de cette gauche humaniste, sociale et démocrate que je souhaite.
10:38 Publié dans Questionnements... | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : gauche ? droite ? centre ? écoeurement
22/05/2015
Le Pain noir.
Spécial dédicace à Clair.
Le Goût déjante, ce n'est pas un scoop et ça ne date pas d'aujourd'hui.
Tu le connais Clair, il aime le pain frais, la baguette croustillante, celle dont je croque, pour l'instant je croque encore, le croûton avec délice.
Nous n'achetons plus de baguette.
Le Goût répugne à descendre chercher le pain en fin de matinée et nous achetons du pain à la coupe.
Pain que le Goût me grille le matin.
Oui, je sais, j'ai de la chance.
Quoique...
Clair, sais tu que souvent, nous mangeons "le pain d'hier" ?
Tu sais, celui qu'il déteste.
Celui qu'il a exécré toute sa jeunesse.
Sa mère lui faisait manger "le pain d'hier", sous le prétexte fallacieux que "le pain frais, ça gonfle dans l'estomac ! "
Hier, nous sommes descendus faire quelques courses.
Oui, il faut marcher donc nous empruntons la passerelle et faisons le grand tour pour rentrer.
Et voilà que mon Goût achète du pain alors que nous en avons largement assez à la maison.
Donc, aujourd'hui encore, nous allons manger "le pain d'hier".
Je ne vois qu'une explication à cette tendance lourde : Le Goût retombe en enfance...
09:33 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : pain quotidien, pain à la coupe, pain frais
21/05/2015
La piel que habito
Hier, j'ai regardé un film d'Almodovar, je l'adore mais ces derniers temps, j'ai été trop occupée à déménager, à voir des dessins animés, à regarder grandir les Merveilles pour guetter ses films.
La peau que j'habite, film tiré d'un roman de Thierry Jonquet, auteur de romans policiers, que je connais mal, est un roman fait pour être adapté par Almodovar.
On y retrouve le trouble des genres, grande obsession du cinéaste.
La beauté, Almodovar est un esthète dans la peau d'un nounours.
Antonio Banderas ferait fantasmer une nonne, et Elena Anaya est aussi belle en fille qu'en garçon.
Cette sombre histoire de vengeance sert de prétexte à Almodovar, sa vision du monde n'est pas belle, il faut dire que le monde n'est pas beau.
Tout n'est qu'abus de pouvoir, trahison comme dans le monde d'aujourd'hui.
J'ai préféré vous parler de ce film que de la énième trahison de notre gouvernement qui a fait passer en douce un décret à six heures du matin, réforme qui me laisse dubitative, puisque l'Ours a fait, sans souffrance excessive, latin, grec, allemand, anglais au collège et au lycée et avait entamé le chinois dès le primaire.
10:44 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : almodovar, cinéma, télé, duperie
20/05/2015
Aujourd'hui, je voudrais qu'on me plaigne.
Je vais chez le dentiste depuis toujours.
Je n'ai même pas peur.
J'ai mal...
L'Ours va chez le dentiste depuis qu'il a 4 ans.
Il n'a même pas peur.
Il a mal...
Lui comme moi, lorsque nous traversons une petite période sans souffrance, on doute, on se prépare à la prochaine tuile.
Le seul endroit où je ne suis pas allée chez un dentiste, c'est Bruxelles.
Je n'ai pas vécu assez longtemps en Belgique sans doute.
Jeudi, j'espère que vous penserez à peu à moi.
J'en doute.
Jeudi en huit, je vais me faire cureter les racines pour essayer de sauver deux dents.
J'ai des doutes, j'ai toujours essayé, je n'ai jamais rien sauvé.
Comme de juste, je n'ai pas une mâchoire à implants...
Je suis vraiment dans l'air du temps, mais je refuse d'être une "sans dents".
Sinon, Petite Sœur est une chipie qui refuse toujours de dire "Mamie", elle a lâché du bout des lèvres un "babie".
Elle me montre joyeusement en photo, appelle son père, son grand père, sa sœur.
Mais elle se moque de moi avec une bonne humeur qui fait plaisir à voir.
Comme la petite était sur les genoux de son grand-père, la grande, en rentrant de l'école, a jeté un regard assassin à son grand-père et s'est installée sur les miens.
Malgré le dentiste, assez peu optimiste de nature, un vrai Gai Luron, c'était bien...
09:34 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : dentiste, petite soeur, merveille, douleur