heure-bleue

Chaque matin, je me réveille, enfin jusqu'à aujourd'hui.
Je regarde le Goût et souvent il ouvre les yeux en même temps que moi.

Il se lève, allume la radio et prépare les petits déjeuners.
Il m'apporte le mien, je lis un moment et j'entends la radio en bruit de fond.

De plus en plus souvent, j'entends la radio et puis plus rien.
Le Goût a éteint, peu importe l'invité politique, gauche, droite, centre, ça l'agace.
Lui que j'ai connu passionné de politique, posant des questions au "téléphone sonne" ou à l'invité du "7/9".
Le Goût passait sur France Inter, de Paris, de Caen, etc.

C'est difficile de penser qu'un Président aussi fade et menteur que Hollande ait réussi à dégoûter mon Monsieur de la politique.
Il a pourtant réussi.
Et je crois que le Goût n'est pas le seul.

Hier, là on voit que je vieillis, je me suis promenée dans le quartier d'abord de ma jeunesse puis celui de ma quarantaine.
Il change.
Mais seulement en surface.
Bien sûr les boutiques se "bobotisent" mais heureusement la vraie mixité sociale existe encore.
J'adore me faire toiser par une mini Françoise Giroud à qui je rends vingt centimètres et que je toise à mon tour.
Regarder une des dernières bignoles du quartier promener son derrière triste et seulement recouvert d'un caleçon fleuri.

Paris est ma ville et je l'aime.

Pour Armelle, je bats ma coulpe, le "marché des Moines" s'appelle le "marché des Batignolles" depuis 1905, mais chez moi où nous allions rue de Levis, nous l'appelions "Marché des Moines".
Oui, c'est normal, la rue des Moines, c'était un autre quartier...

Je n'ai rien d'autre en magasin.
Je ne suis pas dans une "humeur exposition".
J'ai pourtant envie de voir celle consacrée à Velasquez mais le monde et la chaleur lorsque je suis allée voir Bonnard me font reculer.

Je ne peux pas aller aussi souvent que je le souhaite à Paris.
Je crois que nous allons reprendre un "pass navigo" car notre budget "loisirs" explose.
Enfin, je dis "loisirs", c'est notre banque qui classe les achats de billets de train et de métro sous l'étiquette "loisirs".

Donc, hier je suis allée me promener dans la "coulée verte".
On y rencontre des enfants, nos voisins, un vieux satyre qui ne ferait pas de mal à une mouche.
Il faut dire qu'il est connu de tous et que la maréchaussée veille.

Nous nous sommes pourtant retrouvés seuls et nous avons profité d'une denrée devenue rare : le silence.
Seulement troublé par le chant des oiseaux.

C'était bien... 

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Finalement, les mères ont été fêtées.

JJF, vraiment très fatiguée, est revenue "tôt" de son travail et a traîné l'Ours et sa migraine jusque chez nous.

J'ai reçu un ravissant bracelet et un livre.
Le livre que j'hésite à acheter depuis des mois.
Il faut dire que les avis sont tranchés, on aime ou on déteste...

Les deux Merveilles étaient fatiguées.
La petite a réclamé son lit très tôt et la grande a école.
J'ai joué un peu avec les filles.

Ca me fait mal de voir ma belle fille si fatiguée.
Elle qui se traîne et qui devrait travailler en mi-temps thérapeutique.

Mais dans son métier, c'est marche ou crève.

Dommage qu'elle ne travaille pas chez Chanel, le Kaiser a la réputation de bien traiter son personnel.
Jean Paul Gaultier aussi et c'est suffisamment rare pour le signaler.

Oui, je sais, c'est la fête des Mères.

Hier, l'Ours m'a annoncé qu'il ferait un lot.
Fête des mères et des pères en même temps.
Sa moitié travaille, oui même le dimanche, tard le soir et le dimanche de la fête des Mères. C'est une mère et c'est un dimanche mais je crois que le PDG de son groupe, une des plus grosse fortune de France, s'en moque.

Je vais continuer à lire "Les suprêmes".
J'aime les voir se gaver de poulet frit, converser avec les fantômes et passer du rire au larmes.

C'est le chat du voisin qui nous a réveillés.
Il est arrivé en courant, chassé par les pleurs de la petite fille des voisins.

Il faisait beau, le soleil brillait et j'avais des envies de döner sur un banc des Batignolles.

Puis les nuages sont arrivés, sans se presser.
Mon envie s'est envolée.

Je sortirai.
Sans aucun doute.
J'irai, si le soleil revient, lire à la coulée verte.
C'est le deuxième livre que je lis sur les états du Sud des Etats-Unis.

Les Etats-Unis sont comme nous.
Nous avons encore des progrès à faire pour accepter nos maghrébins.
Ils ont encore des progrès à faire pour accepter leurs Noirs.

Apparemment plus que nous qui ne sommes pourtant pas des modèles en matière de discrimination...