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16/04/2019

Hier soir.

notre dame,incendie,tristesse

Hier soir, comme beaucoup, j'ai regardé avec tristesse brûler Notre-Dame.
Quand, après quelques jours de vacances avec le Goût, nous regagnions notre quartier vers l'Hôtel de Ville, en arrivant sur le pont Saint Michel nous regardions Notre-Dame, le quai des Orfèvres,  et en chœur nous disions : "C'est beau Paris".
En arrivant sur le Pont au Change, je me retournais vers Notre-Dame, puis regardais le Quai de Gesvres et nous redisions "C'est quand même drôlement beau Paris"...

Jeudi, je l'ai vue intacte pour la dernière fois.
Elle était en travaux et le Goût a capturé la photo d'une statue qui partait en restauration, pendue au bout du câble d'une immense grue dont j'ai appris hier qu'elle était haute de plus de cent mètres.
C'est la dernière fois que j'ai vu Notre-Dame comme je l'avais toujours vue...

L'Ours  a joué enfant dans le square de la cathédrale.
Comme tous les enfants, il a essayé de mettre un grain de sel sur la queue des moineaux.
Il a vécu ce grand classique de la petite enfance...

Lorsque mes pas vont me conduire dans le quartier, je vais revoir notre jeunesse.

C'est un sentiment de perte terrible que tous, juifs, chrétiens, musulmans et athées ressentent.

15/04/2019

En haut de la rue Saint Vincent

lakevio.jpg

"En haut de la rue Saint-Vincent, un poète et une inconnue,
S'aimèr'nt l'espace d'un instant, mais il ne l'a jamais revue.
Cette chanson, il composa, espérant que son inconnue,
Un matin d'printemps l'entendra quelque part au coin d'une rue."
(La Complainte de la Butte)

C'est de "l'espace de l'instant" que je voudrais que vous me parliez.

Histoire inattendue, éphémère, dès lundi !


Histoire avec paroles..
Ingrid arrive de Berlin.
Elle a posé sa valise dans un studio meublé loué par ses parents.
Oscar, lui, arrive d'Agen et cette nuit il a dormi chez un copain.
Elle veut devenir architecte.
Il sera Rimbaud ou rien !

Ils marchent le nez en l'air.
Il fait beau.
Ils sont à Paris et n'ont pas encore perdu leurs illusions...

Paris est une ville perverse.
Elle peut déployer ses charmes pour quelques élus et alors le mal est fait : ils tombent en amour et ne repartent plus jamais...

Ils marchent le nez en l'air, se cognent l'un l'autre.
Ils se sourient, se présentent.
L'accent chantant du futur Rimbaud ne gêne pas Ingrid.
Oscar est sous le charme.

Ils visitent le petit cimetière Saint Vincent.
Devant la tombe de Marcel Carné, il lui vient des idées.
Devant celle de Marcel Aymé, il lui vient des pensées grivoises.

C'est le printemps, le joli mois de mai.
Ils sont jeunes et ce qui doit arriver arrive...
Mais non ! Pas dans le cimetière car les gardiens veillent au grain qui savent bien que les jeunes gens et même les autres peuvent être sensibles à la magie de cette ville.

Ingrid est ravie, elle croit avoir déjà trouvé l'amour à Paris.
Le futur Rimbaud, on ne sait s'il deviendra poète, part chercher des croissants.

Il ne reviendra pas, on sait déjà que c'est un mufle...

12/04/2019

Promenade parisienne.

Hier, on a redécouvert une adresse où on allait déguster des choux à la crème.

Oui, nous sommes allés chez Odette, rue Galande.

C'est toujours aussi charmant et les choux sont toujours délicieux mais il faut garder sa veste car il ne fait pas chaud du tout.

Ensuite, nous sommes allés dans un de nos anciens quartiers, celui où nous avons vécu le plus longtemps.
Nous sommes allés dans le IIIème mais sans passage par la rue Rambuteau.
Le petit traiteur -meilleur ouvrier de France- où  nous achetions parfois notre hors d'oeuvre a fermé.
La frime est vraiment devenue la marque de fabrique de ce quartier, la réserve et le talent n'ont plus leur place.

Nous avions complètement oublié que les retraités étaient dans la rue pour marquer leur mécontentement.
Une manifestation de plus !
Entre les vieux, dont nous faisons partie, les travaux de Madame Hidalgo, les "incidents voyageurs" dans le métro, il devient difficile de simplement marcher.
Chaque jour quelqu'un se suicide dans le métro et devient une litote appelée "incident voyageur"...

Alors, nous avons marché, des voitures partout, des piétons partout, des policiers partout qui faisaient la circulation.
Hélas, leur présence est le signe que rien ne va s'arranger...
Ils sifflent à contre-temps, font passer les voitures au rouge, c'est le bazar.

Heureusement, il faisait beau et c'était bien.

Odette, choux, marche

08/04/2019

La vie mode d'emploi.

lakevio.jpg

Je m'appelle Catherine, j'habite la maison du milieu, je loue deux petites pièces sous les toits à Madame Fortuna.
Elle porte bien son nom, elle est propriétaire des deux maisons à côté et elle surveille  ses biens et ses locataires d'un œil vigilant.
Elle n'hésite pas à prendre la plume pour se renseigner...

Avec Alfred, l'apprenti plombier qui loue une petite chambre contre de menus travaux, menus travaux qui se sont transformés en travail de forçat, nous asseyons d'en savoir plus sur l'origine de la fortune de Madame Fortuna.
Elle qui veut tout savoir de tous est très discrète sur elle...

Alors, le soir, assis sur un banc dans un coin tranquille, on échafaude des histoires.
Ça tombe bien, je veux devenir écrivain.
Monsieur Lenoir, l'homme toujours en costume qui travaille "dans les assurances" nous a dit qu'elle triche même sur sa date de naissance, qu'elle est née peut être en Afrique ou en Chine.

On ne lui connait pas de mari, pas d'enfant.
Son secrétaire, un homosexuel revendiqué est muet comme une tombe.
Il la vénère !
C'est peut être sa mère ?

Chaque premier du mois, elle frappe chez tous ses locataires.
Monsieur Lambert tremble en lui ouvrant car il travaille dans l'intérim alors parfois il paie avec un peu de retard.

En revanche, elle est tout sourire pour les deux filles, qui "travaillent" dans une boîte échangiste.

Avec Alfred, on va continuer à chercher.
Je suis sûre que mon livre se hissera dans les meilleures ventes...

07/04/2019

J'avais déjà un titre

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J'avais déjà un titre : "Une étoile est née".

Merveille prend des cours de théâtre, au collège et chez une ancienne théâtreuse.
Elle a donné sa première représentation et nous n'étions pas là...
C'est l'Ours qui a raconté une Merveille rongée par le trac avant de monter sur scène et le trac oublié dès qu'elle a commencé à jouer.
Et puis ce matin le téléphone a sonné.
C'était ma petite sœur qui recommence à m'appeler matin et soir.
Après une petite embellie et quelques moments mordants, elle ne va pas bien.
La succession se termine, elle va la signer et elle a l'impression que son mari meurt une seconde fois.

Elle ne le dit pas comme ça, elle se contrôle.
Trop d'ailleurs... Elle devient hargneuse, elle préfère piquer que pleurer mais depuis quelques jours, les larmes ne sont pas loin.

Alors, je raconte toujours la même chose, des banalités, je lui dis qu'elle avance.
D'ailleurs elle n'a pas le choix, elle veut garder cette maison trop grande et dans une région où nous n'avons aucun lien familial.

Ah si ! Par hasard, un frère de ma grand'mère a vécu dans une petite station thermale pas loin de la ville où elle habite aujourd'hui.
Je me souviens à peine de lui et elle ne l'a pas connu...
Je suis loin de Merveille qui part mardi à Rome.