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07/08/2017

thé au harem.

lakevio.jpg

Voilà...
Je tenais absolument à ce que Mère le voie ,alors malgré les risques, le l’ai emmené dimanche.
Mère a seulement soulevé un sourcil un peu surpris mais s’est rapidement effacée pour nous laisser entrer.
Elle a posé le service à thé sur la table, m’a jeté un regard un peu réprobateur et a demandé à celui qui m’accompagnait s’il voulait bien visiter le jardin.
Dès qu’il eut le dos tourné, Mère a attaqué :
- Qui c’est ce garçon ?
- Celui que j’aime, Mère. C’est lui, j’en suis sûre maintenant.
- Tu te rappelles que je ne t’ai pas élevée pour que tu couches ailleurs que dans ta maison et avec d’autres hommes que ton mari ?
- Ce n’est pas une histoire de coucherie ! C’est une histoire d’amour !
- Ne me prends pas pour une andouille ma fille ! Les histoires d’amour commencent toujours de la même façon : bien…
- Alors tu vois, même toi…
- Elle finissent aussi de la même façon : mal !
- Mais non, tu ne le connais pas, il est…
- Je sais bien comment il est !
- Il est…
- Je sais, merveilleux, tout ça, en plus il… et aussi… J’ai eu ton âge, ma fille !
- Tu ne peux pas savoir ce qu’il est,  ce qu’il fait…
- Ben voyons, je ne sais pas ce qu'il fait… T’es arrivée comment, d’après toi ?
- C’est pas pareil, il…
- Il est comme les autres, il fait comme les autres, comme ton mari, justement.
- Ah non ! Ce n’est pas pareil du tout !
- Oh je sais, c’est ce que je me suis dit quand j’ai profité d’un voyage de ton père à l’étranger… C'était pas pareil du tout...
- Comment, maman ! Tu…
- Et alors ? Ce n’est pas ce que tu fais, peut-être ?
- Mais quand même... Toi...
- Moi quoi ? Tu croyais que j'étais juste ta mère ? 
- Alors, d'après toi, mon grand amour, c’est juste…
- C’est ça, c’est juste, c'est juste juste... Juste bien. Fais juste attention à que ça ne devienne pas juste idiot…



05/08/2017

Pourquoi, j'ai mangé mon père.

Sophie, qui n'a pas de blog, me demande pourquoi je ne parle jamais de mon père.

Je n'en sais rien.
Il a remplacé ma mère pendant un temps.
Il m'a conduite chez ma grand'mère chaque matin en partant travailler.
Je ne me rappelle même pas sa compagne.
Elle est morte en couches pendant que ma mère vivait sa vie ailleurs.
Je me rappelle qu'il me suffisait de citer un auteur pour qu'il revienne avec plusieurs livres.
Je suis restée sa fille préférée.
Mon père était du genre silencieux.
Je ne peux pas dire que nous ayons eu de grandes conversations.
Il ne parlait pas.
Il n'a même pas raconté sa libération par les Russes...
On sait seulement qu'il a juste décidé de nous tuer si les Russes arrivaient en France.
Lorsqu'il a arrêté de travailler, il est retourné se réfugier dans les livres.

Il est mort alors que je venais d'arriver en Israël.
Il n'avait jamais vu de médecin de sa vie.
Le seul qui est venu à la maison, il l'a traité de nazi.

Mon père était un personnage singulier, un personnage de roman.

Père, souvenirs, déni

02/08/2017

Tout sur ma mère.

mère,  amour maternel, bof

Certains d'entre vous se sont étonnés de la désinvolture de ma mère à l'égard de mon sac-à-main.
Ma mère ne se préoccupait pas des affaires des autres.
A peine des siennes...

Elle n'était pas maternelle et pourtant elle ne faisait pas du cinéma.
Quoique...
Elle vivait sa vie.
Une vie compliquée où les enfants étaient priés d'aller à la maternelle.
Et très tôt s'il vous plaît, de manger à la cantine et de rester à l'étude le plus tôt possible et le plus longtemps possible.

Quand je suis née, ma mère avait vingt ans.
Elle avait un mari qu'elle n'avait pas choisi et des envies de danser.
Elle avait envie de vivre une adolescence dont la guerre l'avait privée.

Elle quitta donc mon père lorsque j'avais quatre ans.
Elle me laissa avec lui.
A la consigne... Comme un colis encombrant...

Je n'ai jamais su pourquoi elle était revenue.
Je suppose que l'homme qu'elle avait suivi avait changé d'avis.

Alors, vous comprenez que mes affaires ne faisaient pas partie de ses préoccupations.
Même un "Kelly"...

31/07/2017

D'après une histoire vraie.

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Aujourd'hui, on a trois anniversaires à fêter alors le temps me manque pour développer cette histoire qui m'agace encore aujourd'hui.

J'aurais pu écrire un livre sur ma mère.
Je n'aurais pas imité Albert Cohen.
Nous n'avions le même genre de mère...
Les démonstrations d'amour ce n'était pas son truc.
Elle, elle aimait jeter, faire le vide.

Elle a jeté tout et n'importe quoi.
Des poupées à tête de porcelaine offertes par une de mes grand'mères aux disques 78 tours de Chaliapine de mon père.
J'en passe, elle a fait pire.

Ma mère aimait les chats.
Surtout les bêtes "mal-aimables", les bêtes au coup de patte facile.
Finalement, elles ressemblaient à ma mère...
Une en particulier qui aimait les crevettes.
Elle vous faisait l'œil doux jusqu'à la dernière et hop vous vous retrouviez avec sa signature sur la main.

Mais revenons au plus important

Ce sac, ce "Kelly", le mien, le seul, l'unique sac Hermès de ma vie, un sac noir classique, ce sac obtenu à un prix très raisonnable grâce à une amie qui avait un ami qui...

A l'époque, j'étais jeune, je n'avais pas conscience qu'un "Kelly", c'était le sac d'une vie.
Par malheur pour moi, il est resté un moment chez ma mère.

Un jour, accompagné du Goût et de l'Ours, j'ai décidé de récupérer mon sac.
Ma mère avait sa "tête à embrouilles".
J'ai récupéré mon sac.
Mon "Kelly" était entièrement lacéré par sa bestiole.
Inutile de vous dire que je n'étais pas satisfaite.

J'ai porté ce sac chez un cordonnier de luxe.
Il fut catastrophé.
Mon sac a été un peu amélioré mais il n'était plus possible de sortir avec.
Il a servi de réserve à photos.

Le sac et les photos ont disparu aujourd'hui...

29/07/2017

Hier, je suis allée rendre mes chaussures.

Hier, je suis allée rendre mes chaussures.
Non, Imaginer, elles n'avaient pas été portées.

Dans le magasin mes pieds étaient à l'aise.
Chez moi, je ne pouvais même pas enfiler ces maudites chaussures.

Tant pis, j'attendrai la fin des soldes.
Pour l'instant, rien ne m'attire et mes pieds se recroquevillent d'effroi.

Dali avait ses "montres molles", il me faut de la "ballerine molle".

Je croyais trouver ma ville vide, les touristes ne comptent pas car ils ne font que passer.
Ils font du shopping et "font l'Europe" en cinq jours.

Le Parisien était là.
Il faut dire qu'il est loin le temps où il partait le mois entier avec femme et enfants. Je me suis laissé dire que même le camping était devenu un luxe.

Alors, il ne part qu'une petite semaine et vous ne profitez guère de la tranquillité.
Rendez moi les quinze août d'antan où acheter une baguette pouvait vous prendre la matinée.

Sinon, je suis dévorée par les moustiques.
Ce sont les seules bestioles à rester en ville.

chaussures, Paris, parisien