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26/06/2017

Une histoire vraie.

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Vous ne me voyez pas.
Je suis toute petite, impatiente, chapeautée et gantée.
J'attends, j'ai les yeux fermés alors ils pensent que je dors.
Que c'est le grand âge, l'air de la campagne.

Je ne dors jamais bien à la campagne.
Je suis une vieille dame qui a vécu les huit premières années de sa vie à la campagne.
Pas la campagne des Parisiens, non la campagne de la vie des enfants placés dans une ferme.
La vie des enfants sans nom.
Les enfants des filles perdues engrossées par un fils de famille.

J'ai cassé la glace de la bassine pour me laver l'hiver.
J'ai eu froid.
J'ai travaillé durement dans les champs.
J'ai appris à lire et à écrire toute seule.

Un jour, je suis partie à Paris.
Et j'ai travaillé, travaillé, travaillé.
J'ai acheté la maison et les champs, je les loue.
On ne peut pas me gruger, je connais le travail de la ferme.

J'aime Paris de toutes mes forces.
La guerre a volé mon fils, le petit dernier.
Elle a volé ma fille partie s'installer au Maroc.
Il m'est resté l'aîné, le beau parleur, celui qui plaît aux femmes avec sa grande taille et ses yeux bleus.
Il me reste un fils et Paris, alors la campagne et les bancs moussus, je vous les laisse du moment qu'ils me rapportent de l'argent.

23/06/2017

Hier, je suis sortie !

Depuis deux jours, nous vivions dans le noir.
Le Goût buvait du thé.
Je buvais de l'eau fraîche.
L'Homme, qui craint moins la chaleur que moi, sortait pour aller chercher de quoi nous faire une salade César.
Pompée sur le net...
C'est mauvais, je sais, on dirait du Goût...

Hier, nous avons tenté la recherche de la fraîcheur.
Alors nous sommes allés dans un centre commercial à Levallois.
Déjà il faut prendre le train.
Comme d'habitude, les ascenseurs de la passerelle étaient en panne.
Oui, je sais, les ascenseurs de la passerelle de notre coin sont notre coccinelle de Gottlieb à nous, une marque de fabrique.

En sortant à Levallois, il faut marcher.
"Sous le soleil exactement, juste en dessous".
Et il est chaud le bougre...

Suante et transpirante, j'atteins enfin l'endroit, une ouverture de sac, enfin il fait frais.
Sauf que le Goût et moi n'aimons pas les centres commerciaux.
Mais bon, on est venu pour être au frais.

Alors, on s'offre un café avec vue sur le parc.
Presque personne dehors sauf des mamies qui marchent d'un bon pas...
Elles veulent rejouer la canicule de 2003 ?.

Les boutiques ne nous intéressent pas, alors on décide d'acheter sur place les ingrédients de notre salade du soir.
Je ne suis pas non plus très Le.rc mais celui là a un côté exotique.
Et pour cause, certains rayons sont aussi tentants que La Grande Epicerie.
J'étais en plein désarroi depuis que je boude Monoprix.

C'était bien mais je ne ferais pas ça tous les jours.

canicule, volets clos, loup

22/06/2017

Laissons les volets clos...

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Depuis deux jours, je ne sors pas.
Je vis dans le noir et je dégouline.
On dirait un fromage trop fait...

Hier soir j'ai regardé les programmes de mon cinéma.
D'habitude, je trouve un film à mon goût mais hier soir rien.
Rien de rien.

Je n'avais plus qu'à supporter le "connard laqué" de la maison du coin.
Celui qui rend toutes les invitations de l'année le 21 juin.
Celui qui ne prévient que ses quatre voisins les plus proches.
Les autres sont sans doute des "va-de-la-gueule", ils n'ont qu'à crever.

L'année de notre arrivée, je suis allée le voir pour le remercier d'empêcher un coin calme et arboré de dormir.
Lui rappeler aussi la loi.
Il a fallu négocier avec son service d'ordre pour entrer car Monsieur se donne des airs ce jour là.

L'année dernière, il a  plu, j'ai réussi à dormir.

Hier vers minuit, il faisait 30° chez moi.
J'ai fermé les fenêtres et essayé de dormir.
J
e n'avais même pas le courage de recommencer le parcours du combattant, franchir son service d'ordre, lui rappeler qu'il n'a pas demandé d'autorisation à la mairie et surtout qu'il n'est pas seul au monde.
Mes deux voisins les plus proches ont deux enfants de quatre ans.

Ce matin, je ressemble à un caniche mouillé, toussant et "respirant par cœur"...

20/06/2017

Ce n'est un secret pour personne.

Nous sommes en "alerte canicule".
Qui dit canicule dit pollution.
Donc la France et les Français sont rouges, toussent, pleurent et vivent dans le noir.

Mon amie d'enfance s'est mariée en mai 1976.
Il faisait chaud, très chaud.
C'était également la canicule.
Ce fut la nuit la plus chaude depuis les premiers bulletins météo.

Depuis, la canicule revient régulièrement mais le réchauffement climatique n'existe pas.
C'est sûrement vrai puisque c'est le Président d'un grand pays qui le dit...

En attendant, on vit dans le noir, volets clos.
On ne sort que le soir.
On dort mal.

Et on entend à la radio, comme une pub, des conseils comme si on était un peuple de débiles, "buvez", "évitez de sortir", "mangez normalement", "surveillez vos voisins".
Nos voisins sont tous plus jeunes que nous.
Comme ils travaillent, on peut mourir déshydraté tranquillement...

 Chaleur, virée parisienne, laissons les volets clos

 

La seule chose que je n'entends pas, c'est " surtout pensez à râler fréquemment ! "
Pourtant ça, ça aiderait à supporter.

Hier, nous avions rendez-vous à Paris avec de vieux amis.
Enfin des amis de longue date.
On a évité le soleil et on a bu des bouteilles d'eau en évoquant nos souvenirs.

Aujourd'hui, on a décidé de ne rien faire mais lentement.

19/06/2017

L'ai-je vraiment reconnu ?

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Je suis entrée dans cette galerie par hasard.
J'avais marché dans les rues de Paris.
Je m'étais arrêtée pour boire un café dans un bar d'hôtel.
Endroit anonyme où on peut passer des heures sans être dérangé.

J'étais désorientée.
Non je n'étais pas "en état de choc", cette expression n'était pas à la mode.
Ma mère venait de mourir en lâchant sa bombe : Notre père n'était pas notre père !

je regardais, sans vraiment les voir, une succession de toiles.
Brusquement, je me suis arrêtée devant le portrait de ce jeune homme.

Ce beau brun ténébreux me disait quelque chose pourtant.
J'était sûre de ne l'avoir jamais rencontré et malgré tout, je reconnaissais ces yeux tourmentés, ce côté "je viens d'ailleurs, je ne suis à ma place nulle part".

Je suis sortie, me suis assise sur un banc et j'ai pensé à cette photo que j'avais retrouvée dans les affaires de ma mère.
La photo était celle d'un homme brun que nous ne connaissions pas.
Cet homme qui venait d'ailleurs, pouvait-il être notre père ?

Je ne suis pas retournée dans la galerie.
J'ai repris ma route.
Je suis rentrée chez moi retrouver ma famille.
Celle que je connaissais.
Celle dont le fils était bien celui du père...