Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/03/2020

Jour 2

confinement,paris,silence

Même le Sacré-Coeur est vide !
Hier, nous avons passé un bon moment à essayer de passer une commande en ligne.

Une commande sans pâtes, sans papier-toilette, sans haricots verts.
Malgré le peu qui restait en rayon, les restes de ceux qui ont fait des réserves, nous avons appris que nous ne serions livrés que le 23 mars, alors on a abandonné...

On est sorti en début d'après-midi pour aller au Monoprix du coin.
On a croisé peu de gens mais presque tous portaient un masque.
Ça avait un côté oppressant que je n'ai pas connu même en Israël lorsque mon bus s'arrêtait, que le silence se faisait, que le robot faisait sauter le paquet et que les démineurs examinaient les restes.
Au moins, la vie reprenait immédiatement.

Le Monoprix ne recevait que cent personnes à la fois sauf que ce Monoprix a deux entrées et que la nôtre n'était pas surveillée.
Evidemment ça fausse les comptes...
On a pris un panier et on a regardé le carnage.
Des gens partout : Difficile voire impossible de garder ses distances, difficile voire impossible de trouver des légumes ou des fruits.
Tant pis, on mangera du jambon et des oeufs...

En rentrant, on avait des messages sur le répondeur.
L'Ours qui ne veut pas qu'on sorte, qui fait les courses pour sa famille et qui s'inquiète pour ses parents.

La Tornade a été obligée d'annuler son voyage.
De Londres, où elle vit normalement -sont fous ces Anglais- elle voulait nous envoyer un colis...

Plein de papotages au téléphone avec amis et soeurs.
Alors la journée est passée à toute vitesse.

Pour l'instant, je dois avouer qu'en période de confinement, le ménage n'est pas mieux fait et que les carreaux attendent toujours notre bon vouloir...

26/02/2020

Padam, padam, padam...

coronavirus,peur,paris

Paris me semble bien vide.
Hier nous sommes allés au Monoprix de notre coin, celui que je n'aime pas.
C'est le plus triste de Paris mais je manquais d'allant pour aller jusqu'à celui de la rue de Lévis.

Vide !
Il était vide !
Les caissières lisaient les journaux télé.
Nous étions pratiquement seuls dans le magasin et il fallait juste faire attention dans les allées car les chariots de livraison traînaient un peu partout.
Oui, le Parisien se fait livrer...

La veille, nous étions allés chez IKEA et là étrangement le magasin vivait sa vie et on y faisait la queue.
En revanche, dans le bus du retour, presque vide alors qu'il est toujours sur le point de ne pouvoir fermer ses portes à cause de la foule, les usagers avaient le loisir de choisir leur place.
C'est à dire à côté de personne...

Je commence à voir des masques dans la rue, portés par des Parisiens.
Les Chinois ont pratiquement disparu des rues.

« Paris-sur-Virus » me fait penser au Paris d'avant, les voitures en plus car le Parisien prend sa voiture pour éviter de croiser celui qui le contaminera.

Ce matin, aux infos, j'ai appris qu'un troisième cas est traité dans un hôpital parisien.
Que va devenir « Paris ma bonne ville » lorsque nous atteindrons les chiffres de l'Italie ?

Et pendant ce temps-là, le gouvernement prive les futurs retraités de leur retraite et personne ne bronche...

 

05/02/2020

Le monde merveilleux des transports parisiens.

bus,le 20,paris,ses tarés et nos fous rires

Hier, le Goût et moi avons décidé d'aller chercher... rien.
J'ai quand même ramené un livre de poche.
Nos pas nous mènent souvent ces temps ci du côté des Halles en passant par la rue Montorgueil.
Puis nous mènent sur les grands boulevards où on finit par prendre le bus .

Nous attendons donc le 20 qui nous amènera à Saint Lazare.
Il arrive, nous y montons et je me dirige vers les sièges du fond.
Là, une femme seule occupe quatre places, son énorme sac posé à côté d'elle.
Je lui demande poliment de retirer son sac.
Silence radio...
Elle continue sa lecture puis brusquement m'agresse me reprochant d'être devant elle sans lui adresser la parole.
J'insiste, elle me noie de paroles.
Il ressort de tout ça que je ne suis qu'une imbécile qui ne sait pas s'exprimer...

Le Goût arrive, persuadé de se trouver devant une femme normale un peu sourde.
Elle l'agresse à son tour, il insiste, elle lui coupe la parole.
Je laisse tomber et vais m'installer en face d'un couple sympa qui me fait comprendre que cette dinde est un peu dérangée.
C'est assez courant dans les transports en commun mais brusquement une autre femme se lève, clame qu'elle habite le 16ème arrondissement.
Bien que nous soyons dans le quartier de l'Opéra, elle déclame que d'habitude elle ne se rend jamais dans les quartiers populaires.
Deux folles dans le même bus, c'est moins courant...
La seconde nous gratifie d'un renseignement d'importance : C'est parce que son gynéco reçoit dans le XIème arrondissement.

Elles s'installent face à face, le sac est toujours sur le siège, elles se congratulent et se félicitent de faire partie du gratin.
Je finis par les traiter de pintades car cette volaille mal élevée fait un bruit infernal.
Le Goût finit par leur faire remarquer "Hé bé... Il ne faut pas gratter beaucoup le vernis pour tomber sur le formica..."

Chaque voyage en bus est une aventure picaresque.

30/01/2020

Vivre à Paris.

manifestation,pompiers,médecin,paris

Au bout de cinq semaines de "service non assuré", le bus 20 annonçait mardi  "service complet" !

Il nous était donc possible de traverser Paris pour aller voir notre généraliste dans le Marais.
Ce médecin exerce dans une rue pleine de tentations, pleine de librairies, de traiteurs,  de chocolatiers.
Oh il a bien changé ce coin !
Son seul attrait quand l'Ours était petit était le Monoprix au métro Temple.

Le bus nous a lâché à côté de la rue Montorgueil, mêmes boutiques que rue de Bretagne mais une pâtisserie historique en plus, Stohrer, et une libraire de moins.
Sinon c'est le même Paris pour touristes.
Touristes d'ailleurs absents pour cause de grève et de virus.

Nous sommes sortis, lestés de notre ordonnance et délestés d'un chèque.
Le Goût avec son ordonnance habituelle pour la préparation de ses petites gélules qui le rendent alcalin, rein unique oblige.
Moi avec mon ordonnance pour "cacher" un asthme car il n'y a toujours rien sur le marché pour guérir, juste des trucs pour planquer les symptômes.

Il faisait beau.
Les pompiers manifestaient.
Les policiers gazaient.
Il nous a fallu marcher longtemps pour trouver un autre bus qui nous permettrait de rentrer chez nous.
Alors nous sommes passés par le BHV qui continue à perdre ses clients mais qui n'en a cure.
Il loue ses surfaces à de grandes marques qui lui rapportent plus que le chaland.
La rue des Archives est toujours une nouveauté, les boutiques changent à une vitesse folle.

Dire que nous avons vécu quinze ans dans ce quartier, un record.
Nous avons déménagé souvent, changé de trottoir, passés du IVème au IIIème arrondissement.
J'ai quitté ce coin sans regret et lorsque je vois ce qu'il est devenu, j'en suis encore plus satisfaite.

12/01/2020

Paris meurt-il ?

paris,immobilier,locations courtes

Paris a perdu douze mille habitants en 2018 soit près de trois habitants toutes les deux heures.
Pourtant 17% des appartements sont vides, ni loués, ni vendus, ni rien...

Un part importante du parc immobilier est louée par des touristes pour une courte période et rien que dans mon coin, on parle chinois, allemand, italien dès que le soleil se montre.

Le prix de l'immobilier est décourageant et souvent lors de l'arrivée du deuxième enfant, plutôt que Paris ne gagne un habitant, il en perd quatre.
Alors, comme dans les petits villages, les écoles perdent des classes car le Parisien part en banlieue où les prix grimpent aussi ou bien en province.

Dans mon coin, les enfants sont peu nombreux.
Les jeunes couples et les retraités sont les plus représentés, 

Paris est la ville la plus chère de France, la fréquentation des touristes permet la création de traiteurs "branchés" qui vendent la part de gratin dauphinois au prix de l'or.
Pourquoi le gratin dauphinois ?
Ça a dû germer dans l'esprit d'un touriste qui a trouvé ce plat "si typiquement parisien".

Même mon boulanger parle anglais et vend des plats préparés.

Parfois, je me sens étrangère dans ma propre ville.
Lorsque j'étais gamine, Paris était la ville de tout le monde, les gens travaillaient à la Sécu, dans des banques, étaient commerçants, dans les nombreuses petites entreprises.
La ville, on y vivait, on y travaillait...

Aujourd'hui, en ces périodes de grève où le touriste attend une embellie, le soir les lumières de ma rue sont rares.
Depuis que je suis levée pas une seule voiture n'est passée, ce n'est pas l'absence de bruit qui me gêne, c'est l'absence de vie.
Je regrette simplement que les investisseurs et les agents immobiliers soient devenus les rois du monde.