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26/05/2006

Yadvashem


Je ne fais pas du recyclage mais j'avais un blog sur 20six, que je vais supprimer et j'aimerais conserver cette note, pour ceux qui connaissent et pour ceux qui oublient.


Casse gueule d'écrire une note sur Yadvashem, un dimanche après midi d'hiver, casse gueule, même là-bas, sous le soleil qui tape, ça grimpe pour aller à Yadvashem, on a chaud. Après, pas besoin de climatisation, on a froid, on a peur, on a honte pour les responsables de ça.
Pourquoi je n'ai jamais parlé de cet endroit, certainement parce que trop douloureux à évoquer, ça n'est pas un musée, on ne paye pas pour aller voir l'horreur...
Le souvenir que j'en garde, le Mémorial des enfants, le noir, les miroirs reflètant les bougies et le nom des enfants, leur âge, Sacha 5 ans..., Salomé‚ 7 ans..., Sarah 3 ans..., Moshé 8 ans..., ils avaient fait quoi ces enfants ? Ah oui, ils étaient juifs ! C'est vrai qu'à une époque être juif, c'était suffisant pour mourir.
A quoi ont ils pensé ces enfants lorsqu'on les a séparés de leur mère ?
Ont ils cru que pour une fois, ils allaient manger à leur faim ?
Ont ils cru qu'ils allaient à nouveau mener une vie normale d'enfant ?
J'ai vu aussi des uniformes rayés, des uniformes de bagnard portés par des déportés, au cinéma, on ne se rend pas compte, mais la taille d'un uniforme adulte, c'est la taille d'un pull pour un enfant de 8 ans.
Je n'ai pas compris, ni ce jour, ni un autre, quelle folie avait pu naître dans le cerveau des hommes.
Par atavisme, par bêtise, je n'aimais pas les Polonais, sans les connaître, je ne suis jamais allée en Pologne.
Et puis, en sortant de Yadvashem, pour respirer, je suis allée dans l'Allée des Justes, et j'ai vu des arbres et des noms (pour ceux qui ne le savent pas, les Justes sont des gens qui ont sauvé des juifs) et là, à ma grande surprise et à ma grande honte, moi qui avais toujours cru que tous les Polonais étaient des antisémites convaincus, j'ai vu que leurs noms étaient les plus nombreux dans l'Allée des Justes.
Je ne suis pas ressortie meilleure de Yadvashem, juste un peu moins con. J'essaie, sans malheureusement toujours réussir, de comprendre avant de juger, de comprendre même l'inacceptable.
En plus, Yadvashem, c'est un peu chez moi, oui, comme la maison d'Anne Franck, c'est un peu chez moi...

PS: cette note fut écrite l'année dernière et effacée hâtivement...

24/05/2006

L'élegance des hommes



C'est le Goût_des_autres qui m'inspire cette note avec son commentaire sur l'élegance des hommes.

L'homme a une notion de l'élegance toute particulière, il n'aime que le meilleur, j'en suis la preuve, mais il traite ses affaires avec désinvolture, il perd les Burberry, les miennes aussi, son imper ressemble à celui de Colombo et ses chaussures sont cirées par votre servante lorsqu'elle en a assez de sortir avec un clochard !

L'homme, nostalgique, a un faible pour les pantalons en velour à petites cotes, sa jeunesse sans doute. J'ai commis l'erreur de le laisser faire son sac pour son voyage, il est parti avec un seul pantalon en velour vert, un pantalon d'une marque connue, pas Zadig et Voltaire, une autre dans le même genre, une marque qui un jour a vendu une petite robe où il était écrit : "Ne pas laver, ne pas nettoyer", le principe de la robe éphèmère, on la porte une fois et on jette !

L'homme me téléphone et m'annonce : "Je suis tombé en sortant du Restaurant de l'Hôtel du Parc", je garde un souvenir ému de ce restaurant et de ces pots de Muscat, je pose une question à l'homme "Tu avais trop bu ? tu t'es fait mal", non, il n'avait pas trop bu qu'il dit, non il ne s'est pas fait mal mais il a un trou au genou droit.

Hier en fin d'après midi, je rappelle que les magasins ferment à 18 h en Alsace, l'homme s'est accroché, je ne sais ou et il a transformé la jambe gauche du pantalon, déchiré sur 30 cm, en bermuda. J'aimerais que son co-équipier le prenne en photo, il faut immortaliser l'instant.

Hier soir, je raconte l'affaire à l'ours, il connait son père, nous pleurons de rire au téléphone, nous imaginons l'homme dans un restaurant chic (ça ne lui coupe pas l'appétit) avec son demi bermuda.

C'est aussi pour ça que je vis avec l'homme, avec lui, je ne m'ennuie jamais.

23/05/2006

Sur le principe, ça ce discute



Hier soir, l'homme n'étant pas la, je me cultivais en regardant les images de mon "Elle", oui Patriarch, je continue à l'acheter, comme l'été approche, ce n'était que maillots de bains et diverses façons de ressembler à un mannequin retouché par ordinateur.

La télé était allumée, je ne la regardais pas, soudain, j'entends une voix familière, je lève la tête, je regarde l'écran et je vois "mon généraliste", pas le con, pas celui qui a dit à l'homme "Le cancer du rein, c'est une formalité sauf si vous avez des métastases" non mon médecin qui n'exerce pas dans mon quartier, celui qui soigne mon asthme et qui ne me fait pas grimper ma tension, celui qui rêve de voyage et dont le cabinet ressemble à un joyeux foutoir, celui qui a fait des petits dessins à l'homme pour lui expliquer son cancer, sans dramatiser, sans faire peur.

Il était là avec sa femme, une tornade, je comprends mieux pourquoi c'est un silencieux, ses filles, elles sont en photo partout dans son cabinet, que faisait-il dans une émission aussi racoleuse que "Ca se discute", cette émission ou un présentateur à tête à claques, fait semblant d'aimer les enfants alors que ces derniers étaient interdits de séjour dans son restaurant qui a fermé, bien fait pour lui.

Que faisait Joël dans cette galère, je ne l'appelle pas Joël dans son cabinet mais je veux respecter son peu d'anonymat, il a choisi de s'exposer en venant montrer sa vie de famille.

Je n'ai pas tout suivi, j'ai vu que même à la télé, il avait cette élégance si particulière, des chaussettes blanches sur un plateau de télé ! Je savais déjà, à voir son cabinet, que le rangement n'était pas sa vertu première, j'ai vu qu'il savait sourire, qu'il n'était pas dupe et qu'il devait aimer très fort sa femme pour se commettre dans cette émission.

22/05/2006

Rêve envolé ?



Beaucoup de bruit pour rien, le vent a soufflé, la pluie est tombé, les rêves sont partis.

Il nous faudrait 3 fruits différents pour nous battre, un français, un anglais, un israélien, au kg ces fruits sont inabordables surtout contre une énorme boite qui protège des artistes, dont je ne possède pas un seul CD mais il faut de tout pour faire le monde.

L'homme est parti ce matin, du coup j'ai mal, très mal à une couronne, j'avoue, je n'ai pas eu le temps d'aller chez le dentiste, je n'ai pas suivi ses recommandations, l'appeler en urgence ne servirait pas à grand chose.

Je vais attendre le retour de l'homme et à son tour, il se battra pour moi, il expliquera pourquoi je n'ai pas respecté les prescriptions et pas repris de RV chez ma dentiste.

L'appartement me parait bien vide, ça faisait longtemps que l'homme n'était pas parti murmurer à l'oreille des cigognes, boire du Muscat alsacien et diner à l'hôtel du Parc.

Je lui ai demandé du Munster, il m'a regardé comme une folle, je sais qu'il va l'oublier.

Je suis pourtant revenue un jour de grande chaleur avec ma choucroute et mon munster dans un train dont la climatisation était en panne.

C'est l'histoire de ma vie, les RER s'arrêtent entre les stations, les chiens courent sous les tunnels du métro, les avions ne partent jamais à l'heure et la climatisation tombe en panne les jours de canicule.

20/05/2006

Après la pluie, le beau temps



Au fond de mon lit, j'entendais le bruit de la pluie, ma première réaction : "Chic, pas besoin d'arroser mes plantes rescapées", ensuite je me suis posée la question : "Le dernier Almodovar ou promenade dans les rues de Paris".

Si, je vais voir le dernier Almodovar ce sera sans l'homme, il dit aimer le cinéma, en fait, il aime à peine plus le cinéma que l'hôpital, c'est dire.

Première bonne nouvelle depuis longtemps, l'ours s'en tire bien, son coude était bien cassé, sa fracture s'est réduite toute seule et correctement, il souffre à cause de l'entorse, rien qui ne puisse s'arrêter avec le temps et 20 séances de kiné.

Nous sommes allés à l'hôpital à pieds, au pas de charge à l'allée, l'Ours déteste être en retard, en flanant au retour, et en rêvant (quelqu'un de plus prosaïque que moi, dirait que "Nous avons compté les oeufs dans le cul de la poule").

Nous avons regardé les agences immobilières, voila que Madame de fait des émules, mais nous n'avons pas regardé le bas de gamme, rêvons mais au dessus de nos rêves.

Nous sommes tombés d'accord qu'habiter à côté du cimetière Montmartre ne manquait pas de charme.

L'ours m'a offert le restaurant, je lui ai acheté un livre (normal, j'ai perdu celui qu'il lisait et qu'il m'avait confié), nous avons bu des cafés au Dome et en rentrant j'ai râlé après l'homme, il ne répondait pas au téléphone.

En fait, il n'avait plus de sonnerie mais une bonne dispute prouve que la vie reprend du poil de la bête..