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02/02/2015

Déménager, j'adore

Finalement, il me faut me l'avouer, j'aime déménager.
J'aime faire des cartons, du tri.
J'aime retrouver des livres, en perdre d'autres.
Avoir envie de les relire où de les lire tout court.
M'apercevoir que finalement mes placards de vêtements ne sont pas si vides que ça.

Je ne sais plus combien de fois j'ai déménagé, le Goût dit "vingt et une fois".
Je suis restée longtemps dans le Marais.
Je cherchais le calme dans ce quartier alors je changeais de rue.
Je suis restée plusieurs années dans le même appartement, celui qui a été à vendre au moment où j'achetais ma première librairie...

Je n'ai passé que quelques mois dans le XIème arrondissement.
Je n'aime pas cet arrondissement, je le trouve triste.
Il a changé mais je ne me vois toujours pas y vivre.

J'ai vécu plusieurs années à Chatou.
C'est vert, c'est calme, mais les seuls yeux marrons admis sont ceux des chevaux...
On s'y prend pour le sel de la terre alors que c'est une ville de profs et d'ingénieurs.

Depuis que j'habite ici, j'ai visité un seul appartement, un rez-de-chaussée avec un petit jardin privatif, une vraie cuisine.
Oui, je déteste les "cuisines américaines" mais l'appartement était en mauvais état.
Nous avons réfléchi, il a été loué...

Nous devions en visiter un il y a peu mais le Goût était malade.
Nous avons annulé le rendez-vous et n'en n'avons pas pris d'autre.
Nous n'avons pas les moyens de déménager pour l'instant...

Le Gouvernement parle d'une inflation basse.
Je peux vous assurer qu'elle est basse pour nos retraites, elles n'augmentent pas.
Notre pouvoir d'achat diminue mais les prix de l'immobilier dans notre coin s'affolent.
La proximité de la Défense et de Paris nous sont vendus au prix du mètre carré dans le VIIIème...

 

01/02/2015

C'est quoi ce sabir ?

 

télérama,écriture,snobisme

Hier soir, j'ouvre le supplément "Sortir" de Télérama et je me plonge dans ma semaine parisienne.

Je suis arrêtée tout de suite !
Qu'est-ce que c'est que ce charabia ?
Je connais les Parisiens.
Je connais leur snobisme.
Il me semble toutefois qu'écrire est un métier.

Je suis anéantie par quelques morceaux choisis sur la page.

"Je fonds devant un chanteur à la voix rauque, Mick Flannery, un songwriter."

Que c'est beau, ce "songwriter" au milieu de n'importe quoi !

Ne parlons pas de la critique gastronomique.

"Quand je vais au Théâtre Romain Rolland de Villejuif" commence le critique.
Notez que le critique de Télérama quitte Paris, il se rend dans des banlieues improbables, l'exil quasiment pour découvrir "La Culture".
Il va même au restaurant, chez "Show Devant".
"Dans son décor vintage, Show Devant offre un véritable spectacle dans l'assiette avec une cuisine "bistronomique" originale."

Oui, il a écrit ça, le critique...
Devant cette inventivité, je suis médusée, je sens que je deviens Gorgone...

31/01/2015

Mon père était fou.

Mon père était fou.
Comme Primo Levi.
Je crois qu'il était né comme tout le monde, avec des rêves.
Puis la guerre, la Pologne, le froid, la faim et la délivrance par les Russes, tout cela a tué ses rêves.

Je ne sais pas exactement comment mon père a été délivré.
Je ne sais finalement pas grand chose...
Au début, il ne parlait pas.
Après on ne l'a pas écouté.
C'était vieux tout ça.
La guerre ? On ne connaissait que par les livres...

Mon père détestait les Russes.
Il faut dire qu'il avait fait un long périple avec eux.
Odessa, la Turquie, d'autres ports méditerranéens et d'autres endroits que j'ai oubliés.
Il n'a pas fini à Haïfa, sinon je ne serais pas Parisienne, je ne serais même pas du tout.

Il avait la phobie des médecins.
Il a vu un médecin huit jours avant de mourir et c'est uniquement parce que sa mémoire avait pris le large avant lui.

Il a jeté à la porte, en le traitant de nazi,un ophtalmo que ma mère avait réussi à convaincre de se déplacer...

Ah Dieu ! Que la guerre est jolie ! Disait Apollinaire.
Je crois que mon silencieux de père ne pensait pas ça du tout.

Il a passé sa vie à lire des livres d'Histoire.
Il voulait peut être comprendre l'incompréhensible...

 

30/01/2015

Il m'arrive d'être muette.

 

mutisme,silence,livres

Vous le savez bien que je ne raconte pas tout ici, je vous parle de mes envies de déménagement, j'adore déménager mais ce n'est pas à l'ordre du jour.

Je crois avoir passé ma vie à faire de mauvais choix en matière d'appartements.
Il faut dire que pendant très longtemps, nous avions la chance de trouver des appartements soumis à la loi dite "loi de 48".
Votre loyer est si modeste que vous n'avez aucun intérêt à acheter.

Je vous parle littérature, je suis en train de lire "Journal d'une fille de Harlem".
Evidemment je viens de m'apercevoir que j'ai déjà lu ce livre, l'année de sa parution, l'année où j'ai connu le Goût
Ça ne date donc pas d'aujourd'hui...

Merveille s'émancipe.
Elle a une vie sociale extrêmement active.
Il lui arrive de dormir chez une copine.
Déjà, l'autre jour, elle n'avait pas envie d'aller au cinéma avec nous.

La petite a tenté de se rouler par terre.
Elle a été vite ramassée et à reçu sa première tape ailleurs que sur la couche.
Elle grandit elle aussi.
On ne nous la confie toujours pas...

Depuis plusieurs jours, je cherche un livre que veut lire le Goût, sachant que mes livres sont en double ou triple épaisseur, ça m'occupe par ce temps gris.

Le reste, je ne vous en parlerai pas.

28/01/2015

le matin en ouvrant mon ordinateur.

Le matin lorsque j'ouvre mon ordinateur des pubs envahissent mon écran, il me propose des appartements dans toutes la France et parfois à Bruxelles, j'adore regarder les appartements avec photo et trouver que les marchands de sommeil ne manquent pas d'imagination pour vous proposer un gourbi pour un smic.

J'ai aussi toutes les boutiques en ligne qui me proposent du schmattès, là aussi ce n'est pas triste, du synthétique pleine peau dans des couleurs improbables.

Une boutique en ligne qui me propose des meubles à des prix exorbitants pour des trucs fabriqués ailleurs, des meubles qui me ferait regretter Lévitan
où les galeries Barbès.



Ils ont enfin compris que j'étais une femme et ils ne me proposent plus de m'allonger le pénis.

Vous l'aurez compris, ouvrir mon ordinateur est un enchantement.