11/01/2015
Pourquoi je n'irai pas manifester.
Pourquoi je n'irai pas manifester ?
D'abord parce que je viens d'avoir la grippe et que je suis fatiguée.
Mais c'est loin d'être la première raison.
Ensuite cette manifestation est une récupération politique.
Et je me suis fait si souvent avoir...
Oui, déjà lors de la manifestation qui a suivi l'attentat de la Rue Copernic.
Le type de la LICRA avait besoin de slogans.
Le Goût lui a soufflé "Nous sommes tous des juifs français".
C'était le titre du Libé du jour.
Le militant lui a répondu : "Ben ça fait un peu ch... passque chuis pas juif...".
Ca calme les bonnes volontés...
Les survivants de Charlie hebdo ont fait savoir par voie de presse leur opposition à cet hommage un peu trop appuyé.
Ils ont dit qu'ils étaient tellement loin de ce genre de truc médiatique.
On ne les a écouté. Leurs amis viennent de mourir dans des conditions atroces et leur mort est récupérée.
Je n'irai pas manifester par respect pour les morts.
La seule chose que j'apprécie, c'est qu'on ait le droit de manifester.
Ce n'est pas le cas partout...
09:58 Publié dans Jour après jour | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : récupération, charlie, foule
10/01/2015
J'ai essayé de comprendre.
Hier, comme beaucoup, j'ai écouté la radio tout en sachant que l'essentiel nous était caché car les barbares pouvaient l'écouter aussi.
J'ai essayé de m'imaginer trois jeunes gens avec des têtes de jeunes qu'on croise dans les rues, à Paris ou ailleurs.
Des jeunes qui apprennent à respecter les anciens.
Pourtant ces jeunes sont arrivés dans un journal avec l'intention de tuer.
Et ils ont tué !
Cabu et Wolinski n'étaient pourtant pas des perdreaux de l'année.
C'était des hommes qu'ils auraient dû respecter pour leur âge.
Très rapidement, j'ai compris qu'ils n'avaient même pas peur de mourir, qu'ils allaient mourir au nom d'un Dieu qui n'existe même pas.
Le troisième larron, le jeune Malien, a choisi des juifs comme victimes.
Normal un jour de shabbat...
Qui lui a appris à haïr les juifs ?
Puis, j'ai pensé à mon voisin, le maître du chat squatteur, un Tunisien, qui un jour m'a dit "les juifs possédent le monde".
J'ai arrêté rapidement la conversation, cinquante deux ans, c'est trop tard pour faire une éducation...
Donc, en plus d'une facilité déconcertante à tuer, ils seraient envieux de richesses supposées ?
Parce que je sais bien, moi, qu'elles ne sont pas réelles.
Et puis, j'ai arrêté de penser, tous ne tuent pas.
Je me suis dit qu'on n'avait pas besoin d'un dieu.
On a seulement besoin des neuf derniers commandements et de s'y tenir...
10:50 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : tuerie, malfaisants, éducation
09/01/2015
Faut aussi y mettre du sien.
Je ne suis pas sortie depuis lundi, je commence juste à émerger, je n'ai pas pu aller manifester car chaque nuit je sers de chauffage au Goût.
Hier à la Mairie de la ville des enfants, on a manifesté, la ville était censée "être Charlie".
C'est une ville de banlieue du 92, pas une ville dangereuse.
On compte un tiers de logements sociaux, un tiers de logements privés, et un tiers de maisons.
Du côté des tours, qui doivent être démolies depuis quatre ans, qui sont théoriquement vides, qui ne sont pas loin d'une banlieue qui compte 70% de logements sociaux, la population est bigarrée, les femmes voilées, les hommes habillés comme au bled et les gamins turbulents.
Dans l'ensemble, ça se passe bien.
Bien sûr, certains "dealent" du shit dans les halls d'entrée et les poubelles du collège du coin ont brûlé une fois mais rien de bien méchant.
Hier, l'Ours et sa femme sont allés manifester.
J'ai demandé à l'Ours si les Musulmans s'étaient déplacés en masse, malheureusement non, sauf ceux investis dans la vie de la ville.
Ils auraient dû venir.
Quand on veut être considéré comme un citoyen à part entière, on se comporte comme un citoyen à part entière.
On se déplace quand on est convié à montrer qu'on fait partie de la communauté française.
Je suis un peu déçue...
09:34 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : manifestion, arabes, absence
08/01/2015
Bachir et la sorcière du placard aux balais
Lorsque l'Ours était petit, je lui lisais les "contes de la Rue Broca".
Les enfants aimaient beaucoup ces contes.
L'auteur, Pierre Gripari, retrouvait les enfants chez Bachir, l'épicier arabe.
Ce sont les enfants qui ont inventé ces "Contes de la Rue Broca" où Bachir luttait contre la sorcière du placard aux balais.
C'était une époque douce, les épiciers arabes n'étaient pas regardés comme des terroristes en puissance et même les enfants pouvaient aller chercher le lait tous seuls.
Hier, on a tué douze personnes.
Pour l'instant, on ne sait pas grand chose d'autre.
On a tué douze personnes qui pratiquaient un humour potache et qui luttaient contre le racisme à leur façon.
Hier, malgré la fièvre, j'ai déjà lu des blogs haineux.
La haine est si facile a dispenser.
Moins on a de vocabulaire plus on a la haine facile...
Alors, je ne lisais plus Charlie depuis longtemps mais je vais continuer à aller chez l'épicier arabe du coin.
On trouve toujours un épicier arabe partout, il est ouvert tout le temps et rend bien service même si derrière son dos, personne ne se prive pour le trouver onéreux.
Ne soyez pas aussi bêtes que ceux qui commencent à tenir des propos haineux.
Souriez au malheureux arabe qui va monter dans votre bus.
Il a plus peur que vous...
09:17 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : barbarie, laïcité, charlie hedo
07/01/2015
La douleur…
Je viens, à sa demande, de m’emparer de l’administration d’Heure-Bleue pour vous annoncer une bien triste nouvelle.
Mais non, elle n’est pas morte.
Elle a juste la crève.
Et vous ne savez pas, lectrices chéries à quel point c’est éprouvant pour la lumière de mes jours d’être muette.
On peut lui couper les cheveux, les vivres, ses tartines.
Mais lui couper la parole est un drame.
C’est pourtant ce que viens d’oser « ce petit virus », dixit le médecin que j’ai appelé.
Oui, quelque chose est capable de pousser Heure-Bleue à rester tranquille un moment.
Et non, ce n’est pas moi…
Cela dit, lectrices chéries, rassurez vous.
Heure-Bleue n’est pas morte.
A entendre ce qu’à sa demande je vous tartine, je la sens trépigner.
Elle va aller mieux.
Rien qu’à le lui dire elle va déjà mieux.
D’ailleurs elle a déjà pesté parce qu’hier, plutôt que sa soupe, c’est le balai que j’aurais dû passer.
11:55 | Lien permanent | Commentaires (11)