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21/08/2017

Le temps passe...

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On s'est connu, on s'est reconnu.
On s'est perdu de vue et on s'est retrouvé.
On s'est connu quand on avait quinze ans.
J'arrivais dans mon troisième établissement de l'année.
Je venais même de perdre un an en arrivant en milieu d'année dans ce lycée.

Les clans étaient formés, j'arrivais donc comme un cheveu sur la soupe.
Mais je l'ai vue.
Elle était comme moi, enfin presque.
Elle était travailleuse, ne connaissait pas les colles, elle.
Mais comme moi elle était plutôt solitaire.

Nous nous sommes reconnues.
Nos mères, si peu à la maison, trop souvent dehors...
Sa sœur, les miennes.
Notre amitié est née d'un sort commun...

Le temps a passé.
Elle me doit trois jours d'exclusion.
Elle qui ne bronchait pas avait participé à une lettre qui nous avait toutes envoyé chez le proviseur.
Nous avons continué à nous voir avec notre idée fixe, quitter le nid si peu familial.

Je suis partie la première.
Elle a hésité puis le divorce de ses parents qui se précisait lui a forcé la main.
Elle ne voulait pas rester juste pour s'occuper de son père.
Nous étions libres.
Nous avions choisi de travailler et de continuer nos études.
Nous avons connu nos maris presque en même temps.
J'étais à son mariage et elle était au mien.
Elle a eu quatre enfants comme elle se l'était promis à quinze ans.
Nos vies ont été chaotiques mais plus riches que celles de beaucoup...

24/07/2017

Vais-je devoir changer de filière ?

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J'ai eu mon bac.
Avec mention "bien" !
Je visais plus haut mais mes parents ont été enchantés.
Ils pensaient que je n'avais plus qu'à faire mes vœux et que j'obtiendrais la fac de mon choix.

Seulement voilà, aujourd'hui, je devrais être en vacances.
Je suis sûre que mes cousins sont déjà dans la maison familiale.
Et moi je reste assise là, à raconter mes malheurs au chien...
La brave bête ne me contrarie pas, elle m'aime alors elle m'écoute.
Elle me jette parfois un regard suppliant.
Une petite promenade, un câlin et hop, elle est heureuse.

Alors que moi, je suis sur liste d'attente.
Nous sommes en juillet 2017 et beaucoup de futurs étudiants, dont moi, n'ont pas d'affectation.
Je regrette parfois la jeunesse de mes grands-parents.
J'aurais voulu participer à mai 1968.
Courir devant les barricades, suivre les étudiants en colère.
Voir les grèves, applaudir les avancées sociales...

Aujourd'hui, je ne vois que ce recul.
Mes camarades qui doivent travailler pour payer leurs études.
Ceux qui les abandonnent pour trouver un travail peu payé pour aider leurs parents.

Je sais que j'ai de la chance.
Mes parents s'en sortent bien, ils n'ont pas besoin d'aide.
Ils me soutiennent.
Ils comprennent mon vœu de m'investir dans l'aide humanitaire.
J'ai l'impression que je n'aurai pas besoin de quitter la France.
Je pressens les prochaines années difficiles...

Alors surtout, prochaine génération d'étudiants, s'il vous plaît !
Ne commencez pas la révolution sans moi !

19/06/2017

L'ai-je vraiment reconnu ?

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Je suis entrée dans cette galerie par hasard.
J'avais marché dans les rues de Paris.
Je m'étais arrêtée pour boire un café dans un bar d'hôtel.
Endroit anonyme où on peut passer des heures sans être dérangé.

J'étais désorientée.
Non je n'étais pas "en état de choc", cette expression n'était pas à la mode.
Ma mère venait de mourir en lâchant sa bombe : Notre père n'était pas notre père !

je regardais, sans vraiment les voir, une succession de toiles.
Brusquement, je me suis arrêtée devant le portrait de ce jeune homme.

Ce beau brun ténébreux me disait quelque chose pourtant.
J'était sûre de ne l'avoir jamais rencontré et malgré tout, je reconnaissais ces yeux tourmentés, ce côté "je viens d'ailleurs, je ne suis à ma place nulle part".

Je suis sortie, me suis assise sur un banc et j'ai pensé à cette photo que j'avais retrouvée dans les affaires de ma mère.
La photo était celle d'un homme brun que nous ne connaissions pas.
Cet homme qui venait d'ailleurs, pouvait-il être notre père ?

Je ne suis pas retournée dans la galerie.
J'ai repris ma route.
Je suis rentrée chez moi retrouver ma famille.
Celle que je connaissais.
Celle dont le fils était bien celui du père...

 

29/05/2017

La dame de pique.

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- Oui, vous pouvez vous asseoir, vous devez avoir le bras long, je vois que vous venez de prendre rendez-vous.
- ...
- D'habitude, il faut plusieurs mois pour avoir un rendez-vous.

- Je sais, j'ai la chance d'avoir un ami qui a le bras long.
- Prenez 7 cartes de la main gauche, posez les sur les miennes.
- Vous êtes vraiment la meilleure, vous avez dans votre clientèle plusieurs hommes politiques.
- Posez vos cartes, nous parlerons après.
- ...
- L'homme de cœur, je savais que vous veniez pour un homme. Le valet de pique, cet homme n'est pas libre, je coupe. Ah ! La dame de pique ! La légitime n'a pas l'intention de se laisser faire.
- ...
- Bon, on arrête le jeu, je sais que vous êtes la maîtresse de mon mari, vous savez qu'il est plus jeune que moi, vous le croyez riche, vous êtes jolie mais un peu sotte.
- Mais enfin...
- C'est moi qui dispose de l'argent que je gagne, votre amant -mon mari- n'est que mon secrétaire.
- Mais...
-
Vous n'êtes pas la première, ni la dernière, je suis sûre que vous êtes prête à vivre d'amour et d'eau fraîche mais pas lui...
- ...
-
Vous voyez, vous aussi vous pourrez dire autour de vous que je suis la meilleure de toutes.

22/05/2017

Plein soleil...

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Papa et maman ne sont pas encore rentrés.
Je suis restée avec Nanou, le week-end est vite passé.
C'est normal, ma grande sœur me laisse manger des glaces, des chips, du chocolat.
Elle préfère avoir la paix pour réviser ses examens.
C'est la voiture de grand-père que j'entends.
Je le vois sortir de la voiture et il peine à marcher.
Pourtant il est fort mon Papy, lorsqu'il arrive sur moi, il me fait encore tourbillonner comme quand j'étais petite.

Quand je le vois, les larmes coulent sur ses joues de mon Papy.
Je commence à avoir peur.
Il me serre fort dans ses bras, il bredouille.
J'entends "Maman" puis "Papa"...
Je ne veux pas l'écouter.

- Ma puce, il va te falloir être forte, ton papa et ta maman ont eu un accident de voiture.

Grand père laisse couler ses larmes, j'ai peur...