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08/01/2018

Le sens du devoir...

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Elle rentrait tranquillement.
E
lle n'avait pas résisté aux tulipes.
Elle a entendu le téléphone sonner et s'est précipitée.

Elle a abandonné son sac, ses gants et a couru, le téléphone lui laissait entendre que la personne allait raccrocher.
Elle a abandonné l'idée d'allumer une cigarette et s'est promise, une fois de plus d'arrêter...

- Agatha Carter ?

- Elle-même, je vous écoute.

- Je suis Arthur Rimbaut, avec un "t", des éditions de l'Eléphant Bleu.
Nous envisageons de publier votre roman, il a des accents de sincérité qui vont plaire aux lecteurs.

- Je vous remercie, je dois réfléchir, j'ai envoyé ce manuscrit sur un coup de tête, je ne sais pas si j'ai envie de le voir publié, je vous rappelle.

Agatha allume machinalement une cigarette.
Elle se voit assise écrivant rageusement sa colère, sa frustration et racontant les manies, la mesquinerie, la maladresse de son mari.
Puis racontant sa rencontre avec un autre homme, ses escapades, le plaisir, l'envie de partir avec cet homme, ses hésitations, le départ de son amant.

Elle a peur, si son roman est publié, que son mari ne découvre tout...

L'envie de voir son nom sur une couverture de livre est la plus forte.
Elle se voit signant dans des salons prestigieux, son livre en tête des meilleures ventes.

Elle rappelle et signe.

Aujourd'hui, elle est mariée avec Paul un écrivain rencontré chez une libraire parisienne...

27/11/2017

Il était une fois.

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Dans le petit bois de Saint Amand, pigeons volent et lapins creusent.

Parmi sept petit lapins, famille élargie et recomposée, on trouve une petite lapine au poil si doux que ceux qui connaissent mes lapins, pensent immédiatement à une soierie.

Mes sept petits lapins vivent heureux.
Ils ne connaissent pas les hommes.
Ils se méfient des pièges, de l'herbe au glyphosathe et se cachent pendant la saison de la chasse.

Un jour, ou peut-être une nuit, nos lapins s'arrêtent devant un champ de carottes.
Le lapin le plus gros va en éclaireur.
Il les trouve étranges ces carottes.
On dirait qu'elles ont rencontré un nuage radioactif, plutôt hostile, comme truc.

Les sept petits lapins tournent autour des carottes.
L'odeur douceâtre qu'elles dégagent les fait hésiter.
Le plus téméraire car dans les contes de fées il y a toujours un téméraire, décide de goûter ces étranges carottes.

- C'est excellent ! S'écrie t-il

C'est la ruée, étrange ou pas, c'est un festin mais l'effet tranchant de cette orgie gustative ne tarde pas à se faire sentir, il faut éliminer et surtout ne pas bouger.

L'explication de cette histoire avec queue de lapin, c'est qu'il faut dominer ses instincts.

Mes lapins tirèrent une leçon de cette histoire, ne pas manger n'importe quoi et apprendre l'écriture inclusive pour éviter les frictions.

20/11/2017

New York, New York !

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Très Chère Rose,

J'ai reçu votre lettre hier.
Vous m'annoncez que vous partez voir votre grand'mère à New York pour plusieurs mois.
Vous me dites que vous reviendrez allégée et que vous reprendrez votre vie mais sans moi.

Vous me dites que vous regrettez d'avoir cédé à mon amour.
Que vous étiez promise à votre cousin depuis longtemps.

Rose !
Ne me brisez pas le cœur !
Laissez moi un espoir !

Vous me dites que c'est un adieu.
Vous me dites que le Titanic est le bateau le plus confortable et le plus novateur du monde.
Vous me dites que vous espérez faire un voyage agréable et retrouver votre famille américaine.

Rose, vous me désespérez, je vous attends !

Serviteur, madame.

James.

06/11/2017

Mémoires d'une jeune fille rangée

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Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail.
J'étais une jeune fille de bonne famille avec une "intelligence d'homme", c'est mon père qui le disait, lui le banquier qui fit faillite.

A mon époque, les jeunes filles de bonne famille n'allaient pas en fac.
Elles faisaient un beau mariage, élevaient une ribambelle d'enfants et "leur cerveau d'homme" servait à donner des ordres à la cuisinière.

J'ai fait des études de philosophie à l'Institut Catholique et je suis devenue enseignante.
Comme Jean Paul, qui enseigna dans une ville voisine.

J'en fus renvoyée car j'avais des relations amoureuses avec certaines de mes élèves.
Je commençais à écrire.
J'étais une romancière féministe.
Pas "une auteure", l'orthographe n'a pas besoin d'être modifiée, les mentalités oui.
J'ai d'ailleurs écrit "se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres".
Avec Gisèle Halimi, je fus à l'origine du manifeste des 343 salopes.
Féministe mais féminine aussi, j'ai aimé des hommes, des femmes.
J'ai aimé Sartre mais le mariage n'était pas pour nous.

Je crois qu'aujourd'hui, je n'aurais pas participé à la curée.
Je n'aurais pas écrit sur les réseaux sociaux, qui semblent plus un vecteur de haine que de sociabilité, le désormais trop fameux "#balancetonporc".

Du haut de la sagesse que donne l'éternité, j'aurais haussé les épaules et déserté ce genre de médium.
J'aurais continué à combattre les inégalités avec mon amie Elisabeth Badinter.
Avec élégance aussi car il faut savoir prendre de la hauteur pour faire changer les mentalités.

Sartre était un homme et, comme beaucoup d'hommes il lui arrivait d'être même coquet.
Un matin, avant de descendre au Flore, il se regarda.
Je vais laisser pousser ma moustache, décida-t-il...

30/10/2017

Tu devrais te faire aider.

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- Chloë, tu sais que nous sommes tes meilleures amies, au début, nous étions d'accord avec ton régime même si nous pensions que ces trois kilos te rendaient encore plus gironde.

- Je suis énorme ! Je n'ose plus me regarder dans une glace et pourtant je suis dans une forme exceptionnelle, je n'ai presque plus besoin de dormir et mes notes sont excellentes.

- Chloë, tu es trop maigre, tu as les yeux qui t'arrivent au milieu de la figure, on dirait un bébé panda, que disent tes parents de ta transformation ?

- Maman me trouve trop maigre, elle veut me conduire à l'hôpital pour des examens, notre médecin la pousse dans ce sens.

- Chloë, tu ne te nourris plus, une bouteille d'eau et une pomme, c'est un truc d'anorexique, ça.

- Vous plaisantez les filles ! Vous m'avez regardée ? Je suis énorme !

Le temps passe...
Chloë est de plus en plus maigre.
E
lle ne parle plus à ses amies.
Elle court après les cours.
Elle s'épuise sur ses cours.
Elle continue à ne pas se nourrir.
Elle a appris quelques tactiques comme éparpiller sa nourriture dans son assiette, être absente à l'heure des repas ou affirmer qu'elle a déjà dîné.

Aujourd'hui, ses amies se demandent quand Chloë sortira de l'hôpital.
Elle ne pèse plus que trente-deux kilos.
Elle a été mise à l'isolement.
Son contrat avec le médecin exige la prise de trois kilos avant de pouvoir voir sa mère.
Ses amies n'ont toujours pas le droit de la voir.
Elles savent que son combat ne fait que commencer...