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03/10/2016

Un bonheur insoutenable.

Dire que nous n'avions pas vu que nous étions heureux...

Nous n'arrêtions pas de nous plaindre.
Des enfants qui ne sont pas sages.
Des enfants qui n'ont pas de bonnes notes.
De la vie qui nous fait courir.
Du manque de temps.
Si nous avions su...

C'est arrivé doucement.
Nous n'avions plus le droit de nous déplacer.
Nous fûmes assignés à résidence.
Puis ils ont commencé à interdire les livres.
Des amis ont disparu.

La peur est arrivée, insidieuse.
Nous surveillions sans cesse les enfants car certains avaient été enrôlés de force.

Puis nous avons commencé à manquer de tout.
Nous avions faim.
Nous avions froid.

Enfin nous avons décidé de nous sauver.
Il nous fallait garder un peu de nourriture alors que nous avions déjà faim.
Puis de l'argent pour payer le passeur, alors que nous  en avions si peu...

Notre détermination était sans faille.
Nous allions réussir.
C'était certain.

Nous serions alors accueillis.
C'était un pays de cocagne.
Nous voulions travailler.
Nous voulions que nos enfants aillent à l'école.

Nous voulions absolument remercier le pays qui nous accueillait.


Nous nous sommes retrouvés derrière des barbelés.
Nous avions perdu nos enfants en route.
Nous avons perdu l'espoir.
Pourtant, nous en avions rêvé de ce pays...

Lakevio, jeu, fuite, peur

26/09/2016

Derrière la fenêtre.

Derrière la fenêtre, je guette, il a promis.

Il va venir me chercher, c'est sûr.
Il a décidé de tout quitter.
Bien qu'il ait femme et enfants.
Il est pasteur alors nous devrons quitter le pays, c'est évident.

Il a décidé que nous irions en Italie.
Je rêve derrière ma fenêtre, je sais, j'ai le regard inquiet.
Il est en retard.
Il devait arriver ce matin.
Depuis, je l'attends.
Le soleil est tombé.
Je l'attends.
Il viendra, c'est sûr.
Il m'aime.
Il me le dit.
Il me le prouve...

Il me conduira à Venise, nous profiterons de la beauté de la ville avant que ma grossesse ne devienne par trop évidente.

Là bas, il me présentera comme sa femme, c'est lui qui le dit.
Il trouvera du travail.
Nos compatriotes sont nombreux à aimer la douceur de vivre italienne et à y travailler.

Le soir est tombé.
Il n'est pas venu.
Un des enfants est malade, sans doute.

Demain, je l'attendrai.
Il viendra me chercher.
Sinon il ne me restera que la rivière pour effacer ma honte.

Lakevio, jeu, attente et ?

05/09/2016

La brocante de la ville d'à côté

Hier, avec le Goût, on est parti dans la ville d'à côté, entre deux averses.

C'était le jour de leur brocante.
Sur la place de l'église, très chic, genre "kermesse pâtisserie-fruits rouges", j'avais l'impression d'être retournée à Chatou.
Genre "je vais à la messe du samedi soir pour ne pas me commettre le dimanche avec les pauvres".

Heureusement, ils sont aussi sots qu'ailleurs et ne connaissent même pas la valeur des bijoux qui traînent dans leurs greniers.

Le Goût a eu l'œil attiré par d'énormes bouquins posés à même le sol.
Sous la table, le Littré en quatre volumes.

Il a demandé le prix, "quinze €uros mais je le laisse à dix euros pour débarrasser".
Dix €uros pour ce bijou de la langue française en parfait état !
Ça prouve bien que catogan et culture ne font pas toujours bon ménage...

En repartant, j'ai eu l'œil attiré par un tableau.
Chaud et même caniculaire ce tableau, j'ai eu un coup de cœur.

Le prix ?
Comme le Littré, un cadeau.
C'était une fin de brocante, on brade.

Il pleut ce matin mais bientôt ce tableau éclairera mon quotidien.

Brocante, jeu, Lakevio

04/07/2016

Auprès de mon arbre...

peintre,lakevio,tableau

C'est le dernier tableau de la saison.
C'est sans doute pour ça que l'inspiration ne me vient pas et que les fenêtres de ma maison sont déjà fermées...

Je vais aller m'installer sur le banc, rêver sous l'olivier et penser à mon atelier.
Cet atelier ? Un prêt de Matisse.
Je vais rêver à Notre Dame.
Je suis un contemplatif, j'aime regarder Paris de ma fenêtre et regarder couler la Seine.
C'est mon voyage immobile.

Je suis un homme timide qui donne dans le fauvisme avec une touche de grisaille.
Comme est souvent le ciel de Paris.

Mon pied bot a fait de moi un homme timide et un fauve contemplatif, étonnant, non ?

Installé sur mon banc, mon esprit est déjà à Paris.

 

 

27/06/2016

Les bienfaits de la marche...

lakevio_devoir.jpg

Où est-il ?

Il a retiré ses bottes et oublié de mettre son chapeau.

Je sais. On s'est disputé hier, une dispute idiote.
Une
 bêtise sur sa façon de s'habiller.
Non, on ne vit pas au Far-West.
Il ne monte pas à cheval.
Il a du cholestérol, du diabète, de la tension.
Il fait la promenade ordonnée par le médecin mais en voiture.
Un homme quoi...

J'ai dû le piquer au vif car il a décidé cette fois ci de la faire à pied, cette promenade.
Il a arrêté la voiture et il est parti faire un tour.
Il est fou ! Sans ses bottes, il va revenir les pieds en sang !
Je m'inquiète, c'est plus le genre à regarder le foot à la télé où à lire son journal tranquillement qu'à arpenter les zones désertes.
Un endroit dangereux en plus !
Le journal local dit que cet endroit sert de décharge sauvage pour des déchets toxiques.

Il ne veut quand même pas jouer les justiciers à son âge.
Trois heures que je l'attends.
J
'ai fini mon livre, je vais téléphoner à la police.

On me dit de ne pas m'inquiéter, qu'il a sûrement fait une fugue.
Ce n'est pas un chien, c'est mon mari quand même.
J'ai passé la nuit à l'attendre, il n'est toujours pas revenu.