16/05/2016
C'est une maison jaune.
C'est une maison jaune et devant coule une rivière.
Lorsqu'on arrive à la maison, seul le silence nous accueille.
On s'attendrait à entendre des enfants jouer.
Pourtant, écoutez bien, vous n'entendrez pas la lettre à Elise déchiffrée par des petits doigts malhabiles.
Vous ne sentez pas l'odeur légère de la cannelle ni celle de la pomme ?
Un gâteau devrait sortir du four.
Regardez mieux les petits enfants dans le jardin à la chasse aux œufs.
C'était une famille heureuse.
Puis un jour, Petit Pierre a laissé tomber son ballon dans la rivière.
Il a voulu le récupérer.
Petit Pierre n'est pas sorti de la rivière.
Les rires et les chants se sont tus.
La maison est vide.
C'était une maison jaune faite pour le bonheur.
09:03 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : jeu, lakevio, maison, campagne
09/05/2016
Action !
Dire que des tas de filles voudraient être à ma place...
Faire du cinéma.
La réalité est si différente.
Deux heures que j'attends !
Il fait 30° dehors, mes bottes sont trop étroites et ce béret...
Ce béret qui m'aplatit les cheveux.
Des heures à attendre le mot "action".
Là enfin je deviendrai une jeune fille abandonnée, j'arriverai à pleurer.
Ça va être facile, il me suffira de penser à cette pétasse blonde qui a eu un rôle dans le dernier film de Woody Allen.
Je sais, il faut tourner même pour une chaîne de télévision.
Le truc insipide pour ne pas heurter la sensibilité de la ménagère de plus de cinquante ans.
Il faut dire que si l'époque est cruelle, le politiquement correct fait des ravages.
Allez prend la pose, ils arrivent pour un raccord de maquillage.
Deux minutes dans la boite, six heures d'attente !
Les badauds pourront revenir demain...
09:12 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lakevio, devoir, film, etc
02/05/2016
Le couple.
Et je me retrouve avec le tableau.
Alors que je n'aime pas ma tante, je vais devoir accrocher son tableau en bonne place.
Cette parvenue que nous détestons, mes sœurs et moi.
Celle qui voyage et ne vient nous voir que pour raconter ses voyages.
Et son mari !
Je n'ai jamais pu l'appeler "mon oncle".
Il ne lui manque que la Mercédès diesel, à ce marchand de cochon.
Et je vais devoir accrocher cette croûte à la meilleure place.
En plus je vais devoir m'extasier...
Et je vais devoir remercier cette parvenue.
Elle peut rêver, elle ne sera jamais acceptée au Rotary.
Je déteste ce tableau.
Il sera mal accroché.
Il tombera.
La toile se déchirera.
A défaut de cette femme, c'est le tableau qui finira à la benne...
09:22 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : lakevio, couple, déception
25/04/2016
Laissons la place aux romantiques.
Il me gâche mon séjour, ce flic.
Je sens que je ne vais pas pouvoir m'en débarrasser.
S'il enquête comme il drague, le meurtrier doit finir par avouer juste pour avoir la paix...
Il fait nuit.
Il fait beau.
La lune est pleine.
Je vais le conduire aux "Roches Noires".
Je les ai connues hôtel avec des roches noires et de toutes petites moules sur les rochers.
Pas très romantique tout ça.
Je vais essayer de le conduire sur les traces de Duras...
Avec un peu de chance, on verrait même son fantôme derrière la fenêtre.
Elle scruterait la nuit pour voir son amant.
"Amant" parti à la chasse aux faux marins de Genet.
Oui, les derniers marins de Trouville sentaient trop le poisson pour son nez délicat.
J'aime bien marcher sur le sable fin de la plage.
Les planches ne vont pas jusqu'aux "Roches Noires" mais la promenade est agréable.
Même avec un balourd qui se prend pour Maigret.
Un demi-Maigret, mon balourd est une ablette.
Le voilà soudain en arrêt, mon Maigret de poche.
Je m'accroche à son bras et le serre.
Il se met au travail.
Il appelle du renfort.
Brusquement, il devient très séduisant,.
Trop tard ! Il n'a d'yeux que pour le cadavre...
Là, sous la lune, le cadavre d'une femme en robe de soirée...
09:30 | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : lakevio, nuit, lune, mer
11/04/2016
J'ai eu une maison en Normandie.
Un jour, j'ai eu une maison et même un jardin.
Un jardin qui n'a jamais vu de jardinier...
Le Goût n'aime pas la province, il a tenu huit mois.
Lorsque je suis arrivée, le lilas n'était plus en fleur.
Lorsque je suis partie, il n'était pas encore fleuri.
J'ai eu énormément de bouquets de dahlias, des bouquets énormes.
J'en avais partout, j'avais de la place.
En revenant j'ai continué à acheter des fleurs, des bouquets de pivoines.
Les odorantes, je les adore.
J'ai aussi acheté du lilas aux Roms.
Je sais bien qu'il avait été cueilli dans des jardins ou le long des rues où il dépasse des clôtures.
Le lilas est envahissant, il déborde. ce n'est pas grave de couper quelques branches en passant.
J'aime les bouquets de lilas.
C'est pas facile de faire un bouquet prétentieux avec du lilas.
Et c'est tant mieux.
Je déteste les bouquets prétentieux.
Depuis mon arrivée ici, je n'achète presque plus de fleurs.
Elles exhalent une étrange odeur, ne fanent plus, ne perdent plus leurs pétales.
Elles se racornissent.
Je ne regrette pas la province, je regrette les bouquets, ceux qui avaient le parfum des fleurs.
09:14 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : lilas, lakevio, jeu, bouquet