26/10/2020
Silence on tourne.
Cette photo de Walker Evans semble nous dire quelque chose.
Elle me rappelle quelque chose.
Mais quoi ?
Peut-être un film...
Ou autre chose.
Si vous avez une idée, dites le lundi.
Je n'ai plus de boulot mais ma photo a fini par me servir.
Un cinéaste m'a trouvé "une gueule" et a décidé de me faire tourner dans son film.
Il paraît que je suis beau mais que je devrais sourire plus souvent.
Je n'aime pas ce milieu où on attend des heures pour tourner cinq minutes de film.
On me fait pleurer des larmes de glycérine en berçant un poupon de plastique alors que j'ai des enfants qui crèvent de faim à la maison...
Des hommes me tournent autour.
Même, ils me touchent.
Mon poing me démange mais la perspective de nourrir ma famille me retient.
"La Grande Dépression" au cinéma.
Ça, ça va être un grand film !
Je serai célèbre ou pas, mais je peux ébaucher un sourire.
Au studio au moins, ils sont tous bien nourris.
Le réalisateur est même un peu gras...
En plus, ils vont me faire tomber amoureux !
Amoureux quand on a le ventre vide ! Franchement...
Le film a été tourné.
Ce fut un énorme succès et au moins j'ai sauvé ma ferme et ma famille.
Je n'ai jamais voulu voir mon film...
09:36 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : cinéma, grande dépression, devoir de lakevio-le goût
22/10/2020
Oui mais non.
Je déteste cette année !
Pourtant je fais des efforts.
Nous voyons des amis "dans le respect de la distanciation physique".
Nous buvons des cafés "en laissant nos coordonnées".
Je vis "l'année du Covid-19", c'est moins sympa que "l'année du cochon" ou "l'année du rat", elles aussi importées de Chine.
Je supporte de moins en moins de croiser des gens avec le masque sur la bouche ou le menton voire pas de masque du tout.
Il n'y pas de profil type, hier une mamie qui avait bien dépassé les quatre-vingts printemps m'a dit : "Oh ! J'ai oublié ma muselière ! ".
Elle aurait dû se rappeler qu'elle était une proie rêvée pour la réa...
Je recommence à marcher au milieu de la rue comme pendant le confinement.
Évidemment, j'évite un "sans masque" pour me faire doubler de l'autre côté par un autre "sans masque".
Chaque jour, les chiffres grimpent.
On a dépassé aujourd'hui le million de malades en France malgré ceux qui continuent à croire que ce truc n'est qu'une "petite grippette".
Mon fils, qui a toussé pendant quatre mois, a perdu le goût et l'odorat et qui traîne encore une grosse fatigue, pourrait donner un cours aux complotistes de tout poil.
Complotistes qui ont en général la chance de vivre encore dans des régions épargnées.
Régions qui d'ailleurs se rétrécissent comme peau de chagrin...
Avec le Goût, on a prévu d'aller chez le coiffeur car j'entends de plus en plus souvent parler de durcissement des mesures, voire de reconfinement pour sauver Noël.
Je n'aime vraiment pas 2020.
09:58 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : paris, couvre feu, paris n'est plus une fête.
19/10/2020
La chambre des dames
Dans cette toile de Matteo Massagrande, la chambre ne vous rappelle peut-être rien.
Peut-quelque chose.
Vous en direz plus lundi, j’espère.
Bon week-end, lectrices chéris.
Et lecteurs, bien sûr…
La situation était dangereuse, les femmes étaient menacées, elles avaient trouvé refuge dans cette chambre, juste pour accoucher, pour sauver leurs enfants qui, après la naissance, seraient élevés par le groupe.
Le "sixième hiver" était passé.
Le plus dur car depuis le commencement de la "grande crise" après les canicules et les inondations, les hommes avaient continué à maltraiter la terre.
La Terre se vengeait, l'homme devait lutter sur tous les fronts.
Contre les virus et les insectes inconnus dévastateurs de récoltes mais l'homme n'en avait cure.
Cet hiver, Paris n'était plus que glace, neige, et froid.
Il n'avait jamais fait si froid depuis des siècles.
Il n'y avait plus d'électricité, il était même impossible de trouver des bougies et le gel empêchait les grilles des magasins de s'ouvrir.
Les gens se battaient pour trois morceaux de bois et ils tuaient pour récupérer la viande avariée d'un congélateur ou pour une couverture.
Ils se moquaient de tous les trucs en "isme", ils n'avaient qu'une idéologie en tête SURVIVRE.
09:35 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : devoir de lakevio-le goût, inspiration ?
17/10/2020
Paris tu me manques.
"Paris sera toujours Paris !"
Non... Paris ne se ressemble plus !
Depuis toujours Paris fait la fête, la grève, râle et klaxonne.
Depuis toujours j'y ai entendu la vie.
Lorsque j'étais jeune, c'était celle des marchandes de quatre saisons, celle des gamins qui jouaient dans la rue, celle des mères qui les appelaient.
Les pères, eux, restaient silencieux...
J'ai connu Paris fêtard et bruyant, j'aimais moins.Je n'ai jamais aimé le bruit.
J'ai connu un "Paris sur sida" où, pour oublier la peur, il y avait des fêtes.
Tous ces jeunes gens que je connaissais et qui sont morts trop jeunes...
Je vis aujourd'hui dans "Paris sur virus".
Je vois des jeunes gens dans la rue faire la nique aux consignes, faire la fête, boire.
Évidemment ils chopent le virus et le refilent à ceux qui vivent avec eux...
J'ai connu "Paris confinée", j'ai eu l'impression d'aimer le silence, les oiseaux et le calme.
En réalité mon corps a réagi.
Il n'aimait pas.
Aujourd'hui, c'est samedi, ce n'est pas ravioli c'est couvre feu, je ne sors pas souvent le soir mais...
On dirait que les Parisiens avaient pris de l'avance.
Les voitures restent garées dans ma rue.
Le télé-travail est de retour.
Le soir tout est calme.
C'en est presque angoissant.
Heureusement Mme Hidalgo, qui ne connaît pas sa ville, fait des petits dessins jaunes partout, pour permettre la circulation sur les avenues de cyclistes qui continuent de rouler sur les trottoirs comme d'habitude.
Paris est donc encore plus embouteillée que d'habitude.
Il y a donc de l'espoir, Paris vit quand même un peu au rythme des klaxons...
10:42 | Lien permanent | Commentaires (14)
15/10/2020
Emmanuel l'a dit...
On va devoir rester chez nous le soir parce que le virus flambe un peu partout.
Parce qu'on recommence à repousser les opérations pour laisser la place aux personnes atteintes d'une forme sévère de Covid.
Je sors tous les jours.
Je mets mon masque correctement.
J'applique généreusement le gel qui me rend les mains rouges et desséchées.
Si chacun d'entre nous avait fait le minimum, nous n'en serions pas là.
Les terrasses de café qui empiètent sur la place et vous obligent à marcher sur la rue sont en partie responsables.
Tout comme les fêtes bruyantes dans la rue et dans des appartements.
Tous ces rassemblements plus ou moins clandestins où les gens sont sans masque.
Tous ceux qui arpentent les rues et portent le masque sous le menton.
Cette partie de la population refusant de croire au Covid et pensent que ce n'est qu'une excuse pour limiter les libertés.
Ce sont sans doute les mêmes qui pensent que la terre est plate.
Ceux qui voteraient Trump...
Comme tout le monde, je regrette le temps béni de la liberté mais même la région où vit ma soeur, verte jusqu'à présent, change de couleur et nous sommes tous coupables.
Nous pensons toujours que ça ne touche que les autres.
Lorsque je vais dans un café, je suis encore surprise de devoir laisser mes coordonnées mais comme le reste on va finir par s'habituer.
Arrêtons de nous comporter comme des enfants gâtés ou partons aux US où les gens crèvent comme des mouches faute de couverture sociale mais pensent que le Covis est une "grippette socialiste".
Cette mesure est une mesurette, si on veut continuer à vivre, on ira au restaurant, au cinéma et ailleurs.
Mais plus tôt...
Tous ceux qui pensent "j'ai le droit de" ou "je ne risque rien, je suis suis jeune" devraient se rappeler que la moitié des cas en réanimation a moins de 65 ans.
10:11 | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : couvre feu, masque, enfants, vacances