18/06/2018
Breakfast at Tiffany's
Devoir de Lakevio - Commencez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Que peut-elle bien faire encore au-dehors, dans ce noir ?" Emprunt à Jean et sa divine Ondine.
- Terminez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Elle farda ses joues et ses lèvres, avec minutie; puis, ayant gagné la rue, marcha au hasard." Emprunt à François et sa Thérèse D.
- Entre les deux, casez ce que vous voulez !
Que peut-elle bien faire encore au-dehors, dans ce noir ?
Elle cherche son chat.
Encore une fête où elle a trop bu.
Encore un appartement qu'elle ne connaissait pas.
Encore des jeunes gens charmants et cet ennui constant.
Elle a volé une petite cuillère pour sa collection, c'est maigre comme butin.
C'est assez sot comme comportement...
Je la regarde passer, elle ne sait pas que je pense à Truman Capote, cet écrivain de génie qui a noyé sa vie dans l'alcool, celui qui l'a crée fantasque, à son image.
Je me fais mon film, non, je me fais le film d'un autre, il pleut, Holly court, elle va le retrouver son chat...
Je ne peux même pas faire preuve d'imagination.
J'ai trop lu ce Truman Capote.
Et même relu.
C'est fichu, je n'ai plus qu'à fermer la fenêtre, oublier cette fille, sortir un livre au hasard, elle peut faire ce qu'elle veut, elle ne sera jamais Audrey Hepburn, d'ailleurs, il ne pleut même pas.
Pourtant je revois ce moment du film, celui où elle farda ses joues et ses lèvres, avec minutie puis, ayant gagné la rue, marcha au hasard.
09:30 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : devoir, lakevio, cinéma
15/06/2018
Pour l'instant, je suis vivante et je vis à Paris.
Lorsque vous perdez quelqu'un que vous aimez, la vie vous pousse alors vous vous sentez encore plus vivant.
Le passage Vivienne en travaux avec son lierre en plastique.
Les glaces enfin surtout la crème chantilly du Bistrot Vivienne.
Les épices de notre döner préféré dans le 10ème arrondissement de Paris.
Un passage rue Saint Anne pour acheter des graines de Sésame.
Un petit tour à "La librairie de Paris", une librairie bien élitiste et acheter deux petits romans policiers avec des couvertures colorées, pas trop le genre de la maison...
Se demander si le Goût ne va pas refaire son clafoutis.
Demander au Goût de refaire son clafoutis.
Et même d'en faire deux car nous devrons partager un des deux avec deux amis.
Des plaisirs minuscules qui remplissent nos journées.
JJF enfin sortie de l'hôpital, ne sachant toujours pas de quoi elle souffre mais heureuse de retrouver ses filles.
L'espoir d'un barbecue dans le jardin de l'Ours en espérant un jour sans pluie.
Pas de raton laveur.
10:11 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : galerie vivienne, librairie de paris, rue de lévis
13/06/2018
La journée des souvenirs.
Le Goût ne manque pas de famille, surtout du côté de son père.
Tous sont des enfants de "pied-noir" et presque tous au soleil.
Ils se voient aux enterrements car les petits-enfants sont encore trop jeunes pour assister à des mariages ou fêter des naissances.
Alors hier, nous étions réunis pour pleurer,
Qui la petite sœur, qui la cousine, qui la mère, qui la conjointe.
Mais tous pour pleurer l'artiste, la lumineuse S.
Hier, son compagnon, le père de sa fille, a réussi l'exploit de nous empêcher de pleurer, d'oublier ce corps torturé.
Le curé savait bien qu'il se trouvait devant une bande de mécréants.
Le Requiem de Fauré a failli avoir ma carapace...
Nous nous sommes retrouvés à "l'Industrie", là où S. nous voyait les derniers temps car c'était à côté de chez elle.
Ça ne nous a pas fait pleurer.
Ou un petit peu...
Elle était là, avec nous, un livre de philo à la main, discutant avec les mains d'esthétique, elle dont les mains souffrantes continuaient à créer.
Nous nous sommes retrouvés au Père Lachaise, toujours en musique, les larmes un peu plus présentes.
Elle aimait le Père Lachaise.
Elle ne pensait certainement pas se retrouver dans une urne.
On lui dira un dernier adieu dans six mois, le temps nécessaire pour trouver de la place.
On va peut être réaliser, à ce moment là, qu'on ne la verra plus parler avec les mains.
09:28 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : enterrement cousine, le goût, chagrin
11/06/2018
Lettre à Elise
Mademoiselle,
Je vous écris malgré l'interdiction de Madame votre mère qui nous a confié votre enfant lors de votre séjour en Suisse.
Cet enfant nous a été confié afin d'être adopté par une bonne famille chrétienne.
N'ayez point de crainte, l'enfant du péché recevra une bonne éducation.
Comme vous le savez, c'est une fille, bien plus difficile à placer car les filles n'apportent que le déshonneur à leur famille.
En attendant l'enfant a été placé chez une nourrice.
Elle est bien traitée, je m'informe toujours du sort réservé aux victimes de la dépravation de leur mère.
Elle est chétive et a besoin de fortifiant.
J'ai cru comprendre à vous voir pleurer que vous teniez à cet enfant aussi je vous propose de m'adresser une rente mensuelle et je vous donnerai alors des nouvelles de cette petite âme égarée.
J'attends votre premier versement, ne tardez pas, cette enfant à besoin de soins.
Bien à vous.
J. Putet
09:22 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : lakevio jeu, lettre
08/06/2018
Et ça continue encore et encore.
Lorsque le Goût est remonté du bloc, il était en pleine forme.
Il semble plus fatigué aujourd'hui.
Vouloir reprendre une vie normale si vite, ça fatigue.
Il a regardé ses messages.
Nombreux.
Un lui annonçait que sa cousine préférée était au plus mal.
Impossible de se rendre à son chevet.
Elle est morte dans la soirée.
Elle s'est battue comme une lionne pour sa fille qui aura 15 ans en septembre.
Cette petite aura connu sa mère malade pendant neuf longues années.
Toujours souriante, toujours drôle, toujours fantasque, elle et le Goût se racontaient des blagues de cancéreux et dissertaient sur leur famille de cinglés...
Finalement, le cancer, ce n'est pas si drôle que ça.
Il vous prend les gens que vous aimez.
Alors mardi matin, nous irons à l'église, nous ne savons pas pourquoi.
Elle non plus sans doute car elle ne croyait pas plus en dieu qu'au diable.
Puis nous l'accompagnerons au Père Lachaise.
Je trouve que nous allons trop souvent dans notre ancien quartier.
Je n'ai pas voulu la voir au funérarium.
Je ne veux garder que l'image de son visage s'illuminant lorsqu'elle voyait sa fille...
10:08 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : cousine, enterrement, hôpital