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30/11/2016

La dernière séance.

Hier soir, après un après-midi agréable dans Paris, j'ai regardé un très beau film sur Arte "Le procès de Viviane Amsalem" ou le divorce impossible.

J'ai entendu, lorsque je vivais à Tel-Aviv, la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël.
C'était censément un état laïc, ouvert à tous, et la religion y était une affaire privée.

Comme partout, la loi a été "légèrement" dévoyée...

De nombreux Israéliens vont se marier à Chypre pour éviter le mariage religieux.
Ils n'ont pas d'autre choix, le mariage civil n'existe pas.

Viviane Amsalem veut divorcer, son mari ne veut pas.
Tous les deux ou trois mois ils se retrouvent devant un tribunal rabbinique.
Chaque fois son mari refuse.

Viviane Amsalem est prête à tout accepter pour recouvrer sa liberté.
Prête à ne pas se remarier, à vivre sous surveillance.
Mais le mari blessé dans son orgueil de mâle refuse.

C'est un très beau film qui montre les deux facettes du pays.
Un modernisme effréné d'un côté.
L'emprise des religieux de l'autre.

Si Arte le rediffuse, regardez.

télévision, film, soirée

29/11/2016

Les transports en commun.

Bruit, téléphone portable, transport en commun

Oui, je sais, c'est affreux mais j'ai connu l'époque où les téléphones portables n'existaient pas.
Je peux vous dire que 
c'était bien !

Mon premier téléphone portable, je l'ai eu à Tel-Aviv.
Avant et pendant la deuxième "Intifada".
Il servait à rassurer, "Non ça va, je suis vivante, on n'a pas sauté avec le bus".

Depuis qu'on est revenu, j'en ai un autre, un collector, un "à clapet".
Il ne me sert pas à grand chose, à la maison, j'ai un vrai téléphone et dehors avec le bruit ambiant, je ne l'entends pas...

J'ai beaucoup lu dans les transports en commun, mon Télérama, Libé du temps où c'était un vrai journal et des livres.

Aujourd'hui, j'ai toujours un livre dans mon sac, en ce moment, c'est "Le secret du mari".
J'aime bien mais je n'arrive plus à lire dans les transports en commun à cause de ces fichus téléphones.

On voit les joueurs, ça fait du bruit et je reste à regarder hébétée, les petites boules exploser.
On trouve les menteurs, ceux qui disent qu'ils arrivent à Saint-Lazare alors qu'ils sont encore sur le quai.
On entend les bruyants qui n'arrêtent pas du trajet.
Les mariés mais pas ensemble qui se regardent et s'embrassent à l'arrêt du bus.
Puis l'homme s'en
va retrouver sa légitime tandis que la back street assise en face de moi l'appelle dès que le bus démarre.
Et la conversation durera jusqu'à ce que je descende...

Je ne lis plus dans les transports en commun.
J'observe, j'écoute et je regrette le temps où je pouvais lire tranquille sans entendre parler du menu de ma voisine...

28/11/2016

T'en souviens tu ?

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Regarde ! La petite épicerie de notre enfance est fermée.
Tu crois qu'elle est morte ?

Tu dis qu'elle était vieille mais lorsque nous étions petits tous les grands nous semblaient vieux.

Oui, je sais, elle n'avait pas le genre du coin...
Je crois me rappeler qu'elle venait d'Espagne ou du Portugal.
Tu te souviens de son accent ?
Et ces sacs de jute remplis de haricots, de lentilles, de noix ou de riz ?
On devait se servir avec la "petite pelle", on en prenait toujours trop.

Elle vendait aussi du jambon, un peu de fromage, des œufs, c'était pratique pour maman.
Et puis quelquefois maman nous faisait redescendre, on détestait ça.
On descendait toujours toutes les deux car Danièle ne voulait jamais venir avec nous.
Elle habillait ses poupées ou lisait dans son coin et elle profitait de notre absence pour se plaindre de nous...

Parfois il restait un peu de monnaie alors on courait à la boulangerie s'acheter quelques bonbons.
Chaque fois, on espérait qu'elle ne s'apercevrait de rien.
Maman nous menaçait de tout raconter à papa.
Nous n'étions pas malignes ! Arriver à la maison en sentant le carambar...

P
ersonne n'a jamais repris cette épicerie...

26/11/2016

Librairie encore.

J'avais vendu ma librairie parisienne car travailler sans cesse, c'est faisable, ne pas gagner sa vie, c'est pénible.

Bon, je ne savais pas encore que je replongerais.
Chacun ses faiblesses, la mienne s'appelle "librairie".

Je voulais travailler dans une librairie mais pas la mienne.
C'est reposant aussi de laisser les échéances à d'autres...

J'ai trouvé facilement dans la banlieue Ouest.
Chez une vieille dame très riche.
Pas avec sa librairie.
La librairie, c'était sa récréation.

J'y étais presque toujours seule.
Une librairie toute en longueur.
La clientèle n'était pas du tout la même qu'à Paris.
C'était plutôt le genre bermudas, chemises à petites fleurs et messe du samedi soir.
Le genre qui tient le stand "pâtisserie-fruits rouges" à la kermesse de l'école...

C'est là que j'ai connu Madame de., qui ne portait pas de bermuda, n'allait pas à la messe et ne pratiquait pas la charité chrétienne.
Les autres non plus d'ailleurs...

Vers quinze heures, j'avais un "client", pas du coin, à l'accent "titi parisien".
Il ressortait toujours les mains vides, du moins je le croyais.
Ce manège a duré des mois.

Un jour, il est arrivé tout content.

- Salut, je viens te payer, j'ai traversé une mauvaise passe, je t'ai volé de la poésie, maintenant que je gagne des sous, c'est normal que je te paie.

Ca devenait une manie, mes voleurs venaient me payer, bon ça ne m'est arrivé que deux fois.

Mon voleur de poésie a continué à venir me voir, à payer sa poésie et à me saluer d'un "merci patronne !".
Quand il tombait sur la "vraie patronne" il partait en disant "tu diras à la patronne que j'ai payé, hein ! T'oublie pas !"

Bon rassurez vous, je n'ai pas rencontré d'autres voleurs repentis.
Mais d'autres voleurs, sûrement, à commencé par celle qui m'a pris mon portefeuille à Montmartre...

Librairie, banlieue Ouest, vol, paiement

24/11/2016

Quand j'étais libraire 2.

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Une librairie sans clients, ça n'existe pas.
Et c'est parfois dommage sauf pour les échéances...

Parmi ces clients, j'avais  celle qui venait chaque jour et qui chaque jour me disait que j'étais la commerçante la plus mal-aimable du quartier.
Je n'ai jamais compris son obstination à revenir jour après jour.

J'avais aussi un client, un peintre un peu perdu, je l'aimais bien.
Le Goût le rencontrait parfois.
On discutait, ce n'était pas un ami.
C'était plus qu'un habitué mais il ne faisait pas partie du Club des amateurs de whisky du samedi...

Un jour, il est arrivé, encore plus triste que d'habitude et il a proposé de me payer tout ce qu'il m'avait volé.
Je suis restée muette.
Je n'aurais jamais pensé que cet homme triste était un voleur de livres.

Il a sorti sa petite liste.
Nous l'avons pointée.
Il avait volé dans deux librairies du quartier et voulait rembourser ses larcins correctement, je n'ai trouvé que deux choses à dire :

- Ah vous aimez beaucoup la SF !
Et
- Ah non, celui-là, c'est plutôt l'autre librairie...

C'était lui le voleur, c'était moi la gênée.
On a fini par trouver un accord.
Il a fait un chèque.
Dès son départ, j'ai téléphoné au Goût et j'ai raconté.
Le Goût a ri et m'a dit "tu viens de prendre un bout de bois !"

Le chèque a été payé, je n'ai jamais revu mon voleur...