28/11/2016
T'en souviens tu ?
Regarde ! La petite épicerie de notre enfance est fermée.
Tu crois qu'elle est morte ?
Tu dis qu'elle était vieille mais lorsque nous étions petits tous les grands nous semblaient vieux.
Oui, je sais, elle n'avait pas le genre du coin...
Je crois me rappeler qu'elle venait d'Espagne ou du Portugal.
Tu te souviens de son accent ?
Et ces sacs de jute remplis de haricots, de lentilles, de noix ou de riz ?
On devait se servir avec la "petite pelle", on en prenait toujours trop.
Elle vendait aussi du jambon, un peu de fromage, des œufs, c'était pratique pour maman.
Et puis quelquefois maman nous faisait redescendre, on détestait ça.
On descendait toujours toutes les deux car Danièle ne voulait jamais venir avec nous.
Elle habillait ses poupées ou lisait dans son coin et elle profitait de notre absence pour se plaindre de nous...
Parfois il restait un peu de monnaie alors on courait à la boulangerie s'acheter quelques bonbons.
Chaque fois, on espérait qu'elle ne s'apercevrait de rien.
Maman nous menaçait de tout raconter à papa.
Nous n'étions pas malignes ! Arriver à la maison en sentant le carambar...
Personne n'a jamais repris cette épicerie...
07:57 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : jeu, lakevio, épicerie, mémoire
Commentaires
J'adore!
Écrit par : mab | 28/11/2016
ça sent le vécu !!!!!
Écrit par : liliplume | 28/11/2016
Je me régale ce matin ! L'odeur de carambar... La pelle pour se servir dans les gros sacs bruns. Mon dieu, j'ai huit ans !... Merci Heure Bleue.
Écrit par : lakevio | 28/11/2016
Chère Heure-Bleue,
Magnifique votre version. C'est un texte léger, plein de souvenirs. Un rayon de soleil dans la grisaille du matin. J'ai aimé.
Ici, une bise souffle sur la Ville fédérale. C'est le Zibelemärit, le marché aux oignons. Une fête incontournable des bernois. Ce marché est connu de toute la Suisse et même au-delà. Près de 50.000 visiteurs vont envahir le centre ville.
Je vous souhaite une bonne semaine.
Berne, le 28 novembre 2016
Jean-Jacques'22
Écrit par : Jeanjacques666 | 28/11/2016
Oh oui je me souviens, tu me rappelles même la "petite pelle" pour se servir.
Écrit par : tanette2 | 28/11/2016
Nostalgie... Maintenant on sentirait la fraise tagada, c'est pas mieux.
Écrit par : la Mère Castor | 28/11/2016
Ça sent le carambar et les souvenirs de petite citadine. Bravo !
Écrit par : Berthoise | 28/11/2016
Ah oui la petite pelle pour les céréales au détail ! ça sent le vécu en effet. Je suis contente de constater que ce devoir ravive tellement de souvenirs !
Écrit par : Praline | 28/11/2016
A te lire m'est venue irrésistiblement en tête "le déjeuner de soleil" chanté par Reggiani... Jolie nostalgie... https://youtu.be/2ICRSYQHrZE
(ne fonctionnent jamais en comm, les liens, pfff)
Écrit par : la baladine | 28/11/2016
Oups! Je retire ce que j'ai dit, le lien fonctionne :-D
Écrit par : la baladine | 28/11/2016
Hélas, hélas, les épiceries ont presque toutes disparues. Et, celles qui font de la résistance, comme mon petit épicier, tirent le diable par la queue. Le petit épicier de ma commune a peur. Le lit deul, situé à 500 m de chez lui va s'agrandir, lit deul qui s'agrandit pour ressembler à un vrai supermarché..Ensuite, à 2km est en train de se monter (anciennement dock de blois), un nouveau centre, dont un supermarché. Mon petit épicier a peur, très peur. Car, d'un petit smic, en étant ouvert 7j/7, que lui restera t-il ! J'ai failli faire un article pour apostropher les foules, et puis, à cause de mon mari, je ne l'ai pas fait. Ca me fend le cœur comme dirait Raimu...de voir les derniers survivants mourir les uns après les autres. Il suffirait pourtant que tout le monde y mette du sien pour que ça reparte...un peu..
Je n'ai jamais volé de bonbons..Par contre, je volais ma mère pour m'en acheter et aller les manger en cachette ou les distribuer aux autres enfants...
ps : Gaby a chopé la varicelle. Je ne savais pas qu'avec la varicelle, on sort les enfants, on peut les emmener à l'école, dans les magasins.
Écrit par : julie | 28/11/2016
Les deux pôles de rassemblement dans un petit village où les femmes ne travaillaient pas encore à l'extérieur : ma boulangerie (qui se trouvait dans un groupe qu'on appelait le vieux moulin, j'ai regretté longtemps de n'en avoir pas d'image) et une épicerie qui vendait de tout. Attenante à celle-ci, un café qui fut modernisé et aussitôt délaissé par les vieux du village qui venaient à l'occasion y taper le carton, puis un jeu de quilles à l'arrière et "une salle de bal" qui n'ouvrait que deux ou trois fois par an.
Tout cela a disparu : le village s'est agrandi avec des lotissements pour des "gens qui travaillent à l'extérieur", les chavées ont disparu, les côtes qui encerclaient le village de la vallée me semblent bien raplapla.
En résumé, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était.
Écrit par : Sophie | 28/11/2016
jolis, très jolis souvenirs, la pelle aux céréales, les piécettes de monnaie et les carambas..... ta note est tendrement nostalgique. J'aime!
Écrit par : emiliacelina | 28/11/2016
D'Espagne ou du Portugal ? Ah ? Je pensais qu'elle venait de sa campagne avec son mari, un peu mou... Ce ne doit donc pas être la même que la mienne. L'épicerie de la rue de derrière, c'était le lieu de bavardages féminins.
Écrit par : Véro | 28/11/2016
C'est un texte très attachant qui m'apporte à son tour des souvenirs, des bruits de voix et des odeurs d'une petite épicerie au banc de pierre qui est restée gravée dans ma mémoire depuis mon enfance! Merci pour ce moment!
Écrit par : alezandro | 29/11/2016
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