31/10/2016
L'élégance des veuves
L'une a perdu sa grand'tante, l'autre son vieux mari.
Un barbon de trente ans son ainé...
Elles se retrouvent au Luxembourg.
Il fait beau.
La jeune veuve a de la chance, elle n'a pas d'enfant.
Il lui serait autrement plus difficile d'épouser enfin le beau Victor, évincé par ses parents parce que moins riche que le barbon.
Elles sont privées de bal.
L'une par la mort d'une vieille tante qu'elle n'aimait pas et dont la moustache lui piquait les joues.
L'autre par la mort d'un homme qu'elle n'aimait pas et qui lui faisait subir "le devoir conjugal".
Elle en a eu des migraines la pauvrette.
Elle en a eu, des "périodes" qui duraient trois semaines...
Elles sont heureuses de se retrouver sans obligation.
Le deuil a parfois des avantages, elles papotent, elles cancanent, elles se moquent du nez de la Polignac, de la religiosité de Mademoiselle de Beauregard, trop laide pour trouver un mari et qui s'est entichée du curé de la paroisse de Saint Germain.
Le deuil est parfois confortable, le noir leur va si bien.
Aucun gandin n'ose venir les importuner, elles les regardent du coin de l'œil.
C'est bien de retrouver l'insouciance de leur jeunesse par la grâce de convenances qui vont bientôt disparaître.
09:18 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : jeu lakevio, noir, soleil
30/10/2016
Ce matin, j'ai écouté la radio.
Plus exactement le Goût a écouté la radio.
Je l'ai écoutée d'une oreille distraite.
On va entendre des petites phrases pendant un an, j'en suis déjà écœurée.
Je n'aime plus la politique.
Plus exactement je n'aime pas les hommes politiques.
Ils n'ont pas le sens de l'Etat.
Droite, gauche, même combat pour une place qui doit être bonne, ils la veulent tous.
Depuis de nombreuses années, je vote contre celui qui est en place plus que pour celui qui va occuper la place.
Je ne voterai pas pour celui qui va se représenter.
Seuls 4% des Français trouvent qu'il a bien gouverné alors que l'Elysée se vide, que les rats quittent le navire...
Bon, je vais plutôt écrire qu'il fait beau, que le soleil brille, que nous avons rendu Merveille à ses parents et qu'un jour de beau temps, P'tite Sœur ira à son tour au jardin d'Acclimatation avec nous.
Deux à gérer dans la foule, ça fait peut-être beaucoup pour les "seniors" que nous sommes devenus.
On me cède la place dans le bus, j'apprécie.
Mais je me rappelle avec un brin de nostalgie l'époque bénie où j'étais celle qui se levait...
09:54 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : politique, beurk, droite, gauche
28/10/2016
Ce bon vieux Jardin d'Acclimatation.
Le Goût l'appelait le "Jardin d'Exploitation" lorsque l'Ours était petit.
C'était bien trouvé...
C'est juste pire aujourd'hui depuis que le groupe LVMH a repris la concession de l'endroit qu'il gère déjà depuis 1984.
Déjà, pour prendre "le Petit Train", il fallait faire la queue.
Longtemps...
Le système de paiement de fonctionnait pas.
Un jeune homme est arrivé, on était sauvé,.
Merveille commençait à dire :
"Je ne pourrai pas faire toutes les attractions que je veux faire."
Que de grands-parents et de nounous dans ce jardin.
Que de souvenirs aussi.
Il ne reste de mon enfance que la rivière enchantée et les promenades sur les poneys et les dromadaires...
Merveille a hésité longtemps.
Elle ne voulait pas faire la queue de peur de n'avoir pas le temps.
Alors le Goût l'a emmenée sur des "Montagnes russes", elle a adoré.
Elle a voulu voir Victorine, l'ourse du jardin qui partira bientôt ailleurs couler des jours heureux dans un refuge de la Mayenne.
Le jardin nous proposera à la place des poules et des canards.
Ça coûte moins...
Monsieur "Merci Patron" compte, il fera des économies.
Une poule ça mange moins qu'un Ours.
Au retour, Merveille s'est endormie dans le bus, nous l'avons réveillée puis nous sommes revenus à pied de la ville d'à côté.
Ce matin, elle vient de se réveiller, a demandé l'heure.
Elle veut du temps pour jouer...
10:40 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : lvmh, exploitation, ours, merveille
26/10/2016
Passez une belle soirée.
"Passez une belle soirée".
Lorsque j'entends le présentateur des infos finir son journal sur ces mots, j'ai envie de jeter ma télécommande dans le poste.
Ma télécommande ne fonctionne plus, ma télé est "collector", pardon "vintage", fragile, malade, alors je réfrène mes envies...
Je ne supporte pas non plus "à très vite".
Surtout venant de gens qu'on risque pas de rencontrer.
"Je fais remonter", quoi ? On ne sait pas trop...
Nous ici, ça fait trois ans qu'ils "font remonter".
On attend maintenant une réponse de Dieu.
Les "personnes en situation de handicap", comme si on souffrait moins lorsqu'on est juste handicapé.
On n'est pas capable, on est "en capacité de".
On n'a pas mal, on est "en souffrance".
On n'habite plus à la campagne, non, "on vit dans les territoires de la ruralité".
Et je vous passe "les personnes de petite taille" qui étaient des nains il y a quelques années, tout ça ne nous grandit pas...
Et ce qui me donne des boutons : "Machin a disparu ce matin à l'âge de 97 ans".
Machin n'a pas disparu, on sait même où il est, il est mort !
Plus la société devient cruelle, plus la conversation est lénifiante.
Alors je vous dis à très vite...
09:54 | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : formules toutes faites, agacement
24/10/2016
Camping.
Ton père a toujours été un original, vendre la maison, sans nous en parler.
Acheter une caravane et nous installer dans un coin désert, le prochain village est à dix kilomètres, sans eau, sans chauffage.
Pfff...
Ton père disait que ça allait vous endurcir.
Il avait juste oublié de prévenir qu'il ne serait pas avec nous et qu'avec l'argent de la vente de la maison il allait refaire sa vie ailleurs.
Allez ma fille, va chercher de l'eau, ça fait huit jours que vous n'êtes pas lavés, ni les uns ni les autres, que nous mangeons froid.
Je sais, nous n'avons pas d'argent.
Nous n'avons droit à aucune aide puisque je ne suis pas divorcée de ton père.
Je ne suis même pas séparée.
Comment, je joue sur les mots ? Lui est séparé, pas moi !
Non, je ne peux pas y croire !
C'est un jeu cruel.
Ton père est parfois comme les enfants, tu sais ceux qui arrachent les ailes aux mouches mais il va venir nous chercher bientôt.
Tu dis qu'il faut que j'arrête de rêver.
Qu'il nous a laissé là l'année dernière, qu'il ne reviendra pas, que d'ailleurs il a une nouvelle femme et un bel enfant, lui.
Il ne boîte pas comme Julien, il n'est pas borgne comme Camille, il n'a pas une lippe baveuse comme Claude...
09:20 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : camping, jeu, lakevio, pluie