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07/05/2018

On dirait le sud

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Voilà...
C'est un jour de novembre, la pluie tombe, il fait presque froid.
Assise devant la table, les épaules recouvertes d'un châle, au crépuscule de sa vie Louise regarde des photos.
Elle est seule dans cet appartement. Il n'y a personne pour l'aider à mettre un nom sur les visages, sur un lieu, sur des paysages.

Allez savoir pourquoi elle s'attarde longuement sur cette carte postale égarée parmi les photos.
Elle sourit, elle se dit : "On dirait le sud".
C'est un sourire heureux, un souvenir joyeux, elle cherche dans sa mémoire défaillante.

Puis ça lui revient. Elle se revoit jeune, en Croatie, prenant un petit bateau avec son mari et une amie, ils allaient d'île en île.
Elle ne sait plus quand exactement, elle est si fatiguée.
Elle referme la boîte, s'installe dans son fauteuil et s'endort.
Elle rêve...

22/01/2018

Paris...

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- Mais Maman ! Je n'ai rien fait ! Je suis juste arrivé un peu en retard...
- Et pourquoi ça ?
- Pourtant j'ai couru...
- Et ces billes, tu les sors d'où ? Où les as-tu prises ?
- Mais Maman ! Je n'ai pas volé les billes, je les ai achetées chez Monsieur Roland.
- Avec quels sous ?
- ...
- Te voilà bien silencieux, alors ces sous, ils viennent d'où ?
- Je ne me souviens plus. Euh... Peut-être de mon anniversaire...
- Tu aurais gardé de l'argent pendant six mois sans même acheter un caramel ?
- Ben...
- Et tu avais besoin de billes pour jouer où ?
- ...
- Alors ? Pas à la maison pendant que je suis au travail, j'espère !
- Mais Maman ! A la sortie de l'école je vais à "la colline aux billes" jouer avec les copains.
- Tu vas au square, maintenant !
- Oui, mais juste à la colline aux billes, je suis bon, tu sais, je vais vite augmenter mon stock de billes.
- Je croyais t'avoir interdit de traîner dans les rues ! Je t'ai dit de rentrer directement à la maison !
- Mais maman !
- Tu vas devenir un petit voyou, après tu voleras des transistors, je tiens un futur blouson noir par la main !
- Mais maman !
- Si tu continues, dès que ton père rentre, on va devoir te mettre en pension.
- ...
- Pas la peine de pleurer ! Comme on fait son lit on se couche !
- ...
- Alors cet argent, il vient d'où ?
- Ben... Tu avais laissé ton porte monnaie sur la table, j'ai pris juste un petit peu de sous pour acheter les billes...
- Mon petit garçon, je ne sais vraiment pas quoi faire de toi, un futur gibier de potence !
- Non mamaaaaannnn !!!!
- Ne pleure pas, il fallait réfléchir avant ! Tu vas voir quand ton père va rentrer !

31/10/2016

L'élégance des veuves

Jeu Lakevio, noir, soleil
L'une a perdu sa grand'tante, l'autre son vieux mari.
Un barbon de trente ans son ainé...

Elles se retrouvent au Luxembourg.
Il fait beau.
La jeune veuve a de la chance, elle n'a pas d'enfant.
Il lui serait autrement plus difficile d'épouser enfin le beau Victor, évincé par ses parents parce que moins riche que le barbon.

Elles sont privées de bal.
L'une par la mort d'une vieille tante qu'elle n'aimait pas et dont la moustache lui piquait les joues.
L'autre par la mort d'un homme qu'elle n'aimait pas et qui lui faisait subir "le devoir conjugal".
Elle en a eu des migraines la pauvrette.
Elle en a eu, des "périodes" qui duraient trois semaines...

Elles sont heureuses de se retrouver sans obligation.
Le deuil a parfois des avantages, elles papotent, elles cancanent, elles se moquent du nez de la Polignac, de la religiosité de Mademoiselle de Beauregard, trop laide pour trouver un mari et qui s'est entichée du curé de la paroisse de Saint Germain.

Le deuil est parfois confortable, le noir leur va si bien.

Aucun gandin n'ose venir les importuner, elles les regardent du coin de l'œil.

C'est bien de retrouver l'insouciance de leur jeunesse par la grâce de convenances qui vont bientôt disparaître.

 

19/09/2016

La fuite...

jeu lakevio,meurtre,indices

Léa regarda une dernière fois pour être sûre...

Elle avait essuyé les empreintes, toutes, elle en était certaine.

Elle avait essuyé le manche du couteau, le cœur au bord des lèvres.
Il faut dire que le couteau était toujours planté dans le corps de Nicolas.

Elle avait laissé Julien à côté de Nicolas, une plaie béante au front.
Elle ne savait pas si elle l'avait tué.
De toute façon, il ne l'avait pas vue.

Elle avait encore les mains tremblantes.
Pas d'avoir tué, elle n'avait pas réfléchi mais voir son mari au lit avec un homme lui avait fait perdre toute notion du bien et du mal.

Surtout que Nicolas n'était pas que l'amant de son mari, c'était aussi le sien.

C'était vraiment une sale journée...