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26/05/2021

D'après une histoire vraie

voisins,immeuble,tombola

J'habite au même endroit depuis bientôt quatre ans.
C'est l'immeuble le plus froid que j'ai connu.
Si j'ai besoin d'un œuf, heureusement ça ne m'est jamais arrivé, je ne saurais pas à qui m'adresser.

Une fois par an, je reçois la visite de la petite fille du rez-de-chaussée qui vient me vendre des tickets de tombola.
Cette année, j'en ai acheté six pour la modique somme de neuf €uros.

Puis, il y peu, j'ai reçu un appel téléphonique d'une connaissance.
Ne sachant quoi lui dire car ma vie n'a rien de magique en ce moment, je lui parle de la petite fille ravissante et très bien élevée.
Je lui dis aussi :
- Je lui ai acheté six billets de tombola, neuf €uros, c'est pour son école.
- Comment ???? Neuf €uros de tickets de tombola !!! C'est une somme !!!

Je tombe des nues car ce n'est jamais que le prix d'un livre de poche.
À défaut d'avoir des relations avec le voisinage, je peux bien faire ça.
Lorsque l'Ours était petit, j'achetais le carnet sans rechigner.
Je connais la réticence des gamins à faire du porte à porte pour mendier.
Surtout lorsqu'on connaît mon immeuble et son côté peu sociable...

Je ne suis pas surprise de la réaction de cette connaissance.
Elle est venue déjeuner chez nous.
Mais pas les mains vides, elle nous a amené la petite boîte de cafés gratuits offerts par Nespresso chaque année.
Entamée, la petite boîte, restaient juste deux cafés par convive.
Elle a une réputation de pingrerie solidement établie par d'autres amies.
Je sais maintenant que ce n'est pas usurpé...

10/11/2020

La vie mode d'emploi.

 

paris,immeuble,silence

Vous vous souvenez du bouquin de Georges Perec "La vie mode d'emploi" ?
Une lecture à plusieurs niveaux mais simplifions et gardons l'idée de la découpe d'un immeuble parisien.

Nous vivons ici depuis trois ans.
Oui déjà !
Même si l'envie de déménager me chatouille parfois, la raison me dit de rester ici.

Pourtant, que cet immeuble est peu convivial !
Je ne demande pas qu'on me tape sur le ventre lorsqu'on nous rencontre.
Mais échanger quelques mots serait déjà bien.
Surtout en cette période de confinement où tout le monde ou presque reste chez soi.

Au rez-de-chaussée avec jardin et premier étage ?
La famille modèle, celle avec trois enfants blonds, beaux, sages, en école privée, famille catholique avec juste un petit truc qui les rend humains, l'amour des grosses voitures dans Paris.
Aucun échange, tout juste un salut distant quand on les croise.

Au deuxième étage ?
Un jeune couple avec deux petites filles, 
les plus agréables, partis lors du premier confinement et pas vraiment revenus, quelques passages, et leur voisin, un inconnu que je n'ai vu qu'une fois en trois ans.

Au troisième, nous et "notre batteur", le plus sympa du lot, aussi silencieux que les autres mais papotant volontiers quand il nous croise.
Il descend souvent dans son studio pour s'entraîner car ça fait un an qu'il n'a pas joué devant un public.

Au quatrième deux frères, totalement confinés et qu'on ne voit plus depuis le premier confinement.
Leur voisine qui s'est cachée précipitamment dans le local à poubelles lorsqu'elle nous a vus alors que nous étions masqués...

Au dernier étage un veuf de fraîche date qu'on ne rencontre plus non plus alors que nous conversions volontiers avant qu'il ne perde sa femme.

Cet immeuble c'est le monde du silence et de l'indifférence.

28/02/2018

Ce n'est pas un scoop.

Il fait froid, très froid.
Pourtant je ne suis pas frileuse.

Je n'ai pas froid dehors,.
J'ai froid chez moi et hier j'ai gardé un gros pull toute la journée !

Comme tous les immeubles, cet immeuble a ses défauts.
Son isolation approximative et pendant que je vous écris, je sens de perfides courants d'air sur mes jambes.

J'espère obtenir une température convenable pour recevoir les filles demain.

Mon immeuble est parisien car je suis une Parisienne, comme le Goût.
Alors j'ai bien  ri au commentaire acerbe qu'il a reçu hier.
J'ai appris que les Parisiens sont tous des bobos qui ont les poches cousues d'or.

C'est certainement vrai pour certains et ils habitent tous dans mon immeuble.
Enfin, ils sont des noms sur les boites à lettres mais ils ne sont jamais là.
C'est un immeuble de passage, nos rockers sont en tournée, nos propriétaires passent pour fêter des anniversaires, la "Madame de." de notre immeuble doit partir dans le château familial et nous, bobos fauchés, nous sommes là, et heureux de l'être malgré le petit 16°C qui règne dans l'appartement.

Notre immeuble est calme parce que nous sommes seuls, donc notre chaudière chauffe pour tous les absents.

Vivre à Paris a un prix.
Notamment ses loyers et le montant de la note de gaz.
Le Goût est si heureux de vivre dans ce quartier qu'il se plaint très peu.
Il parle juste de taper avec des moufles...

froid, chauffage, immeuble

02/02/2016

Ce matin.

Ce matin je me suis réveillée avant le Goût.
Il n'est pas huit heures.
J'écoute le silence.
Plus exactement les fenêtres sont ouvertes et j'entends passer le train, les trains plutôt.
Celui qui va à Saint Lazare, et celui qui ne s'arrête pas qui part en Normandie.

Je n'aime plus vraiment regarder dehors.
Déjà parce que mon mini balcon a besoin d'être nettoyé.
Aussi parce que certains jours me montrent qu'il penche du côté où il va tomber.
Alors les jours comme aujourd'hui, je suis ravie d'être locataire...

Un instant plus tard, le Goût m'appelle.
Le terrain qui va jusqu'à la voie ferrée, celui qui a vu ses arbres disparaître, est occupé par le propriétaire de la maison.
Ce propriétaire, celui qui a permis la construction de notre immeuble, et un homme à attaché case arpentent le terrain.
Nous savons, pour l'avoir vérifié, que cette parcelle fait environ 1700 mètres carrés.
Assez grande pour accueillir de quoi cacher la lumière avec un bel immeuble.

Déjà hier, alors que la fenêtre était ouverte, nous avons entendu les conversations imagées de gamines sortant du collège de la ville voisine.
Nous nous sentons de moins en moins disposés à rester ici.

En région parisienne, pompeusement appelée désormais "le grand Paris", rien n'est jamais sûr...

Bruit, immeuble, supputations.

19/01/2016

Auprès de mon arbre.

Depuis presque une semaine on coupe les arbres en bas de chez moi.
Ces arbres étaient un des rares avantages de cet immeuble.

L'abattage des arbres montre déjà que les doubles vitrages ne sont pas top.
Ils sont de la même qualité que le reste.
Aujourd'hui, fenêtres fermées j'entends vaguement les trains et j'ai l'impression que la terre entière peut regarder chez moi.

Le terrain appartient, enfin je suppose, aux propriétaire de la maison que je vois de chez moi.
Dans la partie jardin, les arbres ont été élagués, protégés même.
Même si certains ont été débités en  bûches
aujourd'hui.

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De l'autre côté, là où les enfants de la maison vont jouer, on dirait bien que les arbres ont été coupés de façon à bien dégager le terrain.
Pour l'instant, un seul avantage, nous avons un peu plus de lumière.

Notre immeuble a toujours bruissé de rumeurs, certaines vérifiées et d'autres non.
Le promoteur est tombé malade au début du chantier, l'immeuble a été construit sans surveillance.
Les sous-traitants ont été choisis au "moins disant", les malfaçons sont nombreuses et ne sont pas prises en compte.
Le propriétaire de la maison est un ami du promoteur et a été "l'apporteur d'affaire".

Aujourd'hui, se pose une question : Le nettoyage programmé de ce terrain n'est-t-il pas le prélude à la construction d'un futur immeuble ?

La perspective est peu enthousiasmante...