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Nous avions dit lorsque nous sommes arrivés ici « C'est notre dernier déménagement ! »
L'appartement avait certes ses défauts, comme tous.
Nous perdions quelques mètres carrés mais le Goût aimait ce quartier qui monte et qui descend.

Mais quatre années à monter et à descendre, c'est fatigant !
Et puis, la chaudière moribonde a changé la donne.

Nous déménageons surtout à cause du froid dans l'appartement.
Pendant le moment où les températures sont devenues hivernales, nous n'avons pas dépassé 16°C dans l'appartement !
Mais nous ne souffrons plus du froid maintenant...
J'ai même parfois trop chaud !
Eh oui, nous vivons parmi les cartons et c'est un isolent très efficace.
Nous repartons donc dans le XVIIème arrondissement, un quartier que j'aime.
« Mon quartier à moi. »
Nous avons là un appartement plus grand, avec un chauffage collectif qui fonctionne parfaitement - on a testé -, dans un quartier qui ne monte, ni ne descend...
Le Goût le trouve moins joli que Montmartre mais préfère ne pas passer son temps à monter.
Première fois que je ne danse pas de joie.
Que « je traîne » au lieu de me ruer sur les cartons à faire.
Contente malgré tout même si le Goût a dû emprunter un plat aux voisins car nos plats ont été mis en carton un peu trop hâtivement...
Tout comme les assiettes creuses qui sont pourtant bien pratiques pour manger la soupe que je fais et qu'il trouve si bonne...

Il nous reste quinze jours à passer ici et le rythme s'est ralenti.
Nous n'avons plus la frénésie de nos trente ans, nos amis non plus.
On fatigue et eux sont loin et ne songent plus à déménager...

J'ai hâte d'être à notre nouvelle adresse, nous prendrons le temps pour nous installer.
J'ai besoin de deux Billy, elles sont manquantes chez le Suédois.
Que celui qui n'a rien de chez le Suédois lève la main !

Il fait froid, très froid.
Pourtant je ne suis pas frileuse.

Je n'ai pas froid dehors,.
J'ai froid chez moi et hier j'ai gardé un gros pull toute la journée !

Comme tous les immeubles, cet immeuble a ses défauts.
Son isolation approximative et pendant que je vous écris, je sens de perfides courants d'air sur mes jambes.

J'espère obtenir une température convenable pour recevoir les filles demain.

Mon immeuble est parisien car je suis une Parisienne, comme le Goût.
Alors j'ai bien  ri au commentaire acerbe qu'il a reçu hier.
J'ai appris que les Parisiens sont tous des bobos qui ont les poches cousues d'or.

C'est certainement vrai pour certains et ils habitent tous dans mon immeuble.
Enfin, ils sont des noms sur les boites à lettres mais ils ne sont jamais là.
C'est un immeuble de passage, nos rockers sont en tournée, nos propriétaires passent pour fêter des anniversaires, la "Madame de." de notre immeuble doit partir dans le château familial et nous, bobos fauchés, nous sommes là, et heureux de l'être malgré le petit 16°C qui règne dans l'appartement.

Notre immeuble est calme parce que nous sommes seuls, donc notre chaudière chauffe pour tous les absents.

Vivre à Paris a un prix.
Notamment ses loyers et le montant de la note de gaz.
Le Goût est si heureux de vivre dans ce quartier qu'il se plaint très peu.
Il parle juste de taper avec des moufles...

Ce matin, j'ai regardé par la fenêtre et l'automne était là.
On aurait dit que les arbres avaient roussi en une nuit !

On a allumé le chauffage.

Je me suis remise à lire, des polars.
J'allais commencer par "Terminus Tel-Aviv" quand le Goût a mis la main dessus,.
J'ai donc choisi l'Amérique profonde et ses meurtres sordides.
J'ai encore sous le coude l'Ecosse.
Enfin je pense qu'il s'agit de l'Ecosse...

J'ai eu aussi des envies de soupe.
Pour l'instant, ça reste au stade de l'envie car il ne fait pas encore assez froid pour moi.

Hier, j'ai passé un long moment au téléphone avec ma sœur.
Elle a acheté une grande maison en province.
Pour l'instant, son mari dirige les travaux alors elle est souvent seule.
Comme je le prévoyais, la lune de miel avec mon autre sœur n'a pas duré longtemps.
Je crains qu'elle ne s'ennuie lorsque sa nouvelle maison sera apprivoisée...

J'irai sans doute faire un tour dans son coin au printemps.

Je voulais attendre le 15 mais depuis plusieurs jours, on n'avait pas chaud le matin et le soir, alors j'ai demandé au Goût d'allumer le chauffage ce matin.

Si je trouve délicieux de me coucher dans un lit froid car je peux coller mes pieds sur le Goût, je n'aime pas me lever dans une glacière.

Ces derniers jours, nous avons traîné dans notre ville.
Ce n'est pas que nous n'ayons pas d'envie de Paris.
Nous avons une exposition programmée.
Une Merveille qui sera avec nous mercredi, son grand-père a prévu de l'emmener voir les dinosaures au Palais de la Découverte.
Elle préférera peut être jouer tranquille a la maison car les semaines sont longues à l'école mais elle est très intéressée par les dinosaures.

Petite Sœur a fait connaissance avec "le coin"
Elle n'aime pas ça du tout et le fait savoir à gros sanglots.
Merveille était stoïque, elle subissait avec courage la punition du "coin".

La petite a aussi  fait connaissance avec le pot.
Elle a choisi le motif "La reine des neiges".
Pour le reste, elle veut bien s'installer mais peu de temps, tout est tellement plus tentant que le pot.

Ca fait deux ans que nous n'avons pas déménagé.
Pas vraiment envie, envie aussi de profiter de la vie plutôt que payer des cautions et des déménageurs.
Nous savons que nous serons obligés d'y passer.
Mais qui nous dit que le moment venu, l'immeuble sera encore debout ?
Il suffit de voir la fissure sur mon balcon, elle grandit rapidement.

De petites choses en petits bonheurs et grandes râleries -que je garde pour moi-, le temps passe à une vitesse incroyable.
C'est "l'effet kiss cool" de l'âge.
Moins il nous en reste plus il passe vite...

Ils sont partis à l'aube.
La Tornade et le Goût me croyaient endormie.

Je ne dormais pas mais je n'ai pas bougé un cil, je me suis rendormie.

Levée, j'ai constaté le balagan habituel du Goût et son téléphone portable, qui ne quitte pas souvent son coin, il l'oublie régulièrement.

La chaudière est muette, le froid est piquant mais je ne maitrise pas plus la chaudière que mon téléphone.

J'ai trouvé une liste de courses, j'ai décidé qu'il était urgent d'attendre.

Bon, je ne vais pas tarder à m'attaquer au bazar.