19/08/2007
Pourquoi les canards flottent ?
Hier, en début d'après midi, nous traversions les Tuileries pour nous rendre à l'Orangerie, un plan d'eau, quelques canards et cette question de l'homme, qui m'a mise en joie : "Pourquoi les canards flottent ?", j'ai répondu au Bibelot que c'était le genre de question que j'attendais de la Merveille dans quelques années, l'homme retombe en enfance ou il est resté très jeune...
Je ne vais pas vous faire l'injure de vous parler des Nympheas, c'est superbe, la collection Paul Guillaume est plus que prestigieuse, j'ai zappé les Soutine, je ne suis pas très fan, je suis restée en extase devant Matisse et j'ai voulu voler "Le portrait de Mademoiselle Chanel" de Marie Laurencin, elle aimait les femmes et son pinceau les magnifiait
Nous avions oublié l'appareil photo, on l'oublie toujours, nous avions remarqué un petit jardin kitsch à la puissance mille avec un truc qui ressemblait à une maison de Schtroumpf, nous avons passé un moment de pur bonheur à rire devant cette "oeuvre" d'une plasticienne dont j'ai oublié le nom.
Mais la cerise sur le gâteau, le clou de la journée, c'était l'expo d'un Alain Kirili, un "hommage" à Monet, le pauvre doit se retourner comme une crèpe dans sa tombe, j'ai affiché une photo de ses boites à lettres américaines de la couleur des nymphéas, tu parles ! "l'Oeuvre" s'appelle en toute modestie : "Commandement à Claude Monet".
L'homme est têtu, il cherchait toujours dans sa pauvre tête d'ingénieur malmené par un employeur atrabilaire cette réponse à cette question existentielle "Pourquoi les canards flottent", je me suis rappelée une histoire de plumes et un charmant jeune homme, maquillé comme une voiture volée" a donné les explications nécessaires au Bibelot, nous sommes prêts, la Merveille pourra nous poser n'importe quelle question..
09:34 | Lien permanent | Commentaires (14)
17/08/2007
Chantons sous la pluie
L'espérance est en soi une forme de bonheur. Et peut être le principal bonheur que nous offre le monde. Samuel Johnson ou comme a dit, je ne sais plus qui, le meilleur moment dans l'amour, c'est le moment où on monte l'escalier.
Hier, je suis partie sous un ciel plombé chercher un formulaire de Saisine pour l'homme, longue attente du bus, bus bondé comme au mois de septembre, 3 secondes pour obtenir le papier, longue attente de bus et marche sous la pluie pour aller embrasser la Merveille.
Une Merveille souriante et bavante qui tête avec délice le doigt de sa mère, et recrache le mien avec une mine dégoûtée, la Merveille sortant avec ses parents, pendant une accalmie, toute de rose et de marron vêtue avec une mini casquette de rappeur rose, la casquette), l'Ours qui ne recule devant rien me disant : "Tu as vu Môman, elle est habillée comme une "caillera"! " C'est de toute façon la plus belle et je ne dis pas ça parce que je suis sa grand mère mais parce que c'est vrai.
L'Ours, toujours optimiste, me dit : "Il va prendre cher le tyran de Pôpa", il a pas dit le tyran, l'Ours est grossier, j'attends avec impatience le premier mot qui va sortir de la jolie bouche de la Merveille (elle a la bouche bien dessinée de sa mère).
C'est vrai que l'espérance est un puissant moteur, l'homme et moi espérons, comme dirait notre fils, que l'exploiteur va prendre cher, juste pour le fun, juste pour que le film finisse bien, comme dans un western, que les méchants soient punis.
Je me pose juste une question : "Comment on va se supporter toute la journée tous les deux ?"
08:50 | Lien permanent | Commentaires (22)
14/08/2007
J'aurais du
J'aurais du vous parler de la vieille dame "indigne", elle a demandé que je traverse la rue avec elle, comme elle avait besoin d'une canne, j'ai pensé qu'elle avait peur que le feu passe au vert pendant sa traversée laborieuse, pas du tout : "Vous comprenez si une voiture ne s'arrête pas, c'est vous qui la prenez de plein fouet", j'en ris encore.
J'aurais dû vous parler d'Harry Potter, le film que je suis allée voir avec l'homme, je suis extrêmement bon public pour ce genre de chose, j'ai eu 12 ans pendant 2 heures, c'est toujours ça de gagné !
J'aurais du vous parler de "La famille Lament" de George Hagen, un américain doué qui, pour son premier roman, nous fait voyager, partager le destin d'une famille qui ne trouve jamais sa place, de la Rhodésie au New Jersey en passant par l'Angleterre et Bahrein.
Ca rappelle un peu Irving à ses débuts, c'est drôle, poignant et cruel.
J'aurai du vous parler de l'homme traitant de "nazillonne" la secretaire qui lui refusait son ordonnance pour lui donner une date pour passer son scanner, il s'est excusé en donnant une leçon : "Vous comprenez 99% des personnes qui viennent passer cet examen crèvent de trouille, vous devriez en tenir compte".
J'aurai du faire ce que je viens de faire, vous parler de la vie, celle qui nous transforme en "Jean qui rit ou Jean qui pleure"....
17:50 | Lien permanent | Commentaires (17)
13/08/2007
j'aurais pu
J'avais commencé une note sur la lettre recommandée reçue ce matin annonçant le licenciement de l'homme, je m'étais étendue sur les conséquences de ce licenciement.
Ca n'a finalement pas beaucoup d'importance, ce charmant patron, en vacances actuellement, après des vacances au loin et d'autres vacances ailleurs, c'est terrible pour son petit coeur de se livrer à du harcèlement moral, va une fois de plus se retrouver aux Prud'hommes.
Je crois que l'homme se fiche un peu de la perte de son emploi, il est fatigué de se battre contre des moulins à vent, l'important c'est que son scanner soit bon (lorsqu'il va le passer au mois de Septembre) , que la Merveille existe et que je lui tienne la main lorsqu'il le souhaite.
Mais l'homme ne pratique plus le pardon des offenses, je serais à la place de son futur ex-patron, je commencerais à mettre de l'ordre dans ma paperasse, le fisc étant parfois pointilleux et vous fait trébucher sur des détails a priori sans importance...
Demain est un autre jour, le soleil brille...
11:40 | Lien permanent | Commentaires (20)
11/08/2007
La condition humaine
Lacan, qui ne racontait pas que des conneries mais qui en disait pas mal quand même, a eu un jour cette phrase: "L'homme n'est que désir et manque".
Il a bâti sa carrière sur cette phrase, rendu son divan célèbre et caché "L'Origine du monde" (ce qui prouve qu'être psychanalyste n'empêche pas d'être puritain).
Depuis que nous sommes dans le manque d'argent, que notre avenir est derrière nous, l'homme et moi redécouvrons des choses simples: les promenades dans le Paris du mois d'Août.
Au mois d'Août, Paris est la ville de France la plus cambriolée, c'est aussi le moment béni des Dieux où les concierges, enfin celles qui restent, sont en vacances, et les porches ouverts. L'homme et moi en profitons, hier nous étions vers la place des Victoires pour nous livrer au péchè d'envie.
Si vous savions combien Paris offre de trésors cachés derrière ses portes closes, vous ne partiriez pas en vacances.
Nous sommes passés devant le Musée de la Vie Romantique, il ne pleuvait pas, sa cour et son salon de thé nous faisaient de l'oeil, nous ne sommes même pas entrés, nous avons continué notre route, nous étions rassasiés de beauté.
C'est beau une ville le jour...
11:50 | Lien permanent | Commentaires (11)