Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/05/2017

Plein soleil...

lakevio.jpg

Papa et maman ne sont pas encore rentrés.
Je suis restée avec Nanou, le week-end est vite passé.
C'est normal, ma grande sœur me laisse manger des glaces, des chips, du chocolat.
Elle préfère avoir la paix pour réviser ses examens.
C'est la voiture de grand-père que j'entends.
Je le vois sortir de la voiture et il peine à marcher.
Pourtant il est fort mon Papy, lorsqu'il arrive sur moi, il me fait encore tourbillonner comme quand j'étais petite.

Quand je le vois, les larmes coulent sur ses joues de mon Papy.
Je commence à avoir peur.
Il me serre fort dans ses bras, il bredouille.
J'entends "Maman" puis "Papa"...
Je ne veux pas l'écouter.

- Ma puce, il va te falloir être forte, ton papa et ta maman ont eu un accident de voiture.

Grand père laisse couler ses larmes, j'ai peur...

30/03/2017

Mercredi à Paris.

Hier, nous sommes allés à Paris rejoindre une amie.
Je lui avais fait le coup de la crêpe dans un carton.
C'était "bof"...
Preuve que Télérama ne va pas toujours visiter ses "coups de cœur".

Elle avait son adresse de crêperie, Rue des Martyrs.
Vous connaissez le Goût, il adore ce quartier.
C'est le quartier de sa jeunesse, de son lycée, de ses souvenirs.

Les crêpes étaient délicieuses.
La rue des Martyrs est devenue un endroit où on peut laisser sa chemise en deux heures.
Que des chaines de magasins à un bras !

Toujours dispendieux, on a acheté des poireaux et une baguette délicieuse.

Comme d'habitude, en allant au café qu'on aime, nous sommes passés devant le lycée du Goût.
Les gamins avaient brûlé la porte monumentale pour d'obscures raisons.
Le Goût a sorti son téléphone et a pris une photo.

C'est la dernière fois que ce téléphone a été vu...

La dernière fois, c'était mon porte carte qui avait fait le bonheur d'un inconnu.
Hier c'est le smartphone du Goût qui a choisi la liberté.

Minou adore le coin.
Le coin adore nos poches...

Créperie, soleil, smartphone.

05/12/2016

Let the sunshine in.

lakevio.jpg

Pourquoi avoir choisi cette résidence sécurisée ?
Pas de chats, pas de chiens, pas de gamins.
Du soleil, rien que du soleil et des champs à l'infini.

Je l'ai suivie.
Elle voulait du calme, vieillir tranquille.
Les enfants et les petits-enfants, ça donne des rides.
Elle voulait du soleil pour ses os.
Elle voulait surtout m'éloigner de tout.

Pourquoi avoir avoué que je l'avais trompée ?
Avec une femme de son âge en plus !
Elle va me le faire payer jusqu'à ma mort.
Je ne suis pas courageux, j'aurais dû partir mais elle me menaçait d'une batterie d'avocats.

Pourtant, si j'étais moins lâche je la laisserais dans sa résidence sécurisée.
Je la laisserais se racornir.
Je la laisserais ressembler de plus en plus à son masque mortuaire.
Je la laisserais et je filerais en Europe !

Je partirais en France.
Ce petit pays où les voitures roulent à gauche.
Bon d'accord, les Français ne sont pas réputés pour leur amabilité mais le pays est si beau et leurs croissants sont si bons.
Et leurs fromages... Un peu forts peut-être pour un Américain...

Allez, je pars.

31/10/2016

L'élégance des veuves

Jeu Lakevio, noir, soleil
L'une a perdu sa grand'tante, l'autre son vieux mari.
Un barbon de trente ans son ainé...

Elles se retrouvent au Luxembourg.
Il fait beau.
La jeune veuve a de la chance, elle n'a pas d'enfant.
Il lui serait autrement plus difficile d'épouser enfin le beau Victor, évincé par ses parents parce que moins riche que le barbon.

Elles sont privées de bal.
L'une par la mort d'une vieille tante qu'elle n'aimait pas et dont la moustache lui piquait les joues.
L'autre par la mort d'un homme qu'elle n'aimait pas et qui lui faisait subir "le devoir conjugal".
Elle en a eu des migraines la pauvrette.
Elle en a eu, des "périodes" qui duraient trois semaines...

Elles sont heureuses de se retrouver sans obligation.
Le deuil a parfois des avantages, elles papotent, elles cancanent, elles se moquent du nez de la Polignac, de la religiosité de Mademoiselle de Beauregard, trop laide pour trouver un mari et qui s'est entichée du curé de la paroisse de Saint Germain.

Le deuil est parfois confortable, le noir leur va si bien.

Aucun gandin n'ose venir les importuner, elles les regardent du coin de l'œil.

C'est bien de retrouver l'insouciance de leur jeunesse par la grâce de convenances qui vont bientôt disparaître.

 

17/06/2016

Je suis privée de Neguev.

Je ne retournerai pas en Israël, pour des tas de raisons.
La première est que tous ceux qui ont travaillé avec le Goût ont quitté le pays bien trop vite pour qu'il n'y ait pas anguille sous roche.

Pourtant, avec ce printemps agité, j'irais bien faire un tour à Tel-Aviv.
J'irais bien retrouver les odeurs, la luxuriante verdure, les cafés en terrasse.

Le premier mois, j'étais enchantée.
Tout me semblait mieux qu'à Paris.
Il faut dire que boire un café en terrasse au bout de sa rue, en regardant la mer, c'est plutôt sympa pour une Parisienne de souche.

Rien n'est parfait.
Au bout de quelques semaines, regarder le ciel, le voir toujours bleu, ça donne des envies de ciel changeant.
Et puis la réalité de ce pays, qui se plaint beaucoup moins que mes compatriotes, où jamais je n'ai vu autant de jeunes gens estropiés.
Ce pays où personne de valide n'oserait stationner sur la place des handicapés, vous rattrape au tournant.

Il ne faut jamais croire les informations.
On ne parle jamais des trains qui arrivent à l'heure et la réalité n'intéresse pas vraiment les media.
J'en ai vu des attentats.
J'en ai vu des mères pleurant dans les rues à la recherche de leur enfant.
Ces enfants qui étaient sur la plage avec leurs profs pour une fête de fin d'année.
Et du sang sur la rue.
Le plus vieux avait 28 ans, c'était un accompagnateur...

Ce pays fait la fête parce qu'il vit sur un volcan et qu'il le sait.
On n'y est à l'abri nul part.
Le pays est petit et lorsque vous montez dans un bus, vous ne savez jamais si votre bus va arriver.

Depuis, je ne crois que ce que je vois.
J'ai vu la manipulation des media.
J'ai assisté à un attentat.
Le soir, je regardais A2, oui on reçoit les chaînes françaises.
Les journalistes sur place suivent la ligne imposée.
La version racontée était très loin de ce que j'avais vu...

Alors, avant d'écrire sur un Paris à feu et à sang, je commence par y aller.
Je ne l'ai pas encore vu à feu et à sang.
J'habite à dix minutes de Saint-Lazare.
Ça doit se passer pendant que j'ai le dos tourné...

Israël, Tel-Aviv, soleil