09/03/2006
Ensemble c'est tout
La vie reprend son cours normal, l'homme passera son scanner le 22 mars et verra un professeur le 30 mars.
Troublée par les évènements, j'en avais oublié mon asthme, hier je m'aperçois que je suis pratiquement en panne de médicaments, je dois à mon tour, me rendre chez le médecin, l'homme qui ne souffre plus décide de venir avec moi.
Devant l'arrêt du bus, un bus presque vide, nous montons, pas pour longtemps, avant la Bastille, on nous annonce une grève des ambulanciers, tout le monde doit descendre, nous continuons à pieds et songeons qu'une petite pause déjeuner s'impose, arrêt au Petit Bofinger, c'est plutôt agréable.
La pause déjeuner s'éternise, le médecin arrête ses consultations à 16 h, j'avoue que j'ai envie de rentrer chez moi, il pleut, j'ai envie de récupérer un DVD, l'homme insiste, il a envie de poser des questions au généraliste.
Nous sortons de chez le médecin (l'homme se sent plus vaillant), je passe faire un tour au Monoprix, je rencontre un copain de mon fils, on discute, retour à la maison vers 20 h, pas de blog, je n'ai pas le temps.
Aujourd'hui, la chercheuse d'appartement passe, elle ne cherche pas un appartement, elle veut des chaussures (ça prend presque autant de temps qu'une visite d'appartement), je veux mon DVD, j'insiste, je finis par le récupérer, j'en achète d'autres, une amie très chère me téléphone, J..fait la gueule, à mon grand regret, j'abrège l'appel, mon téléphone resonne, un ami décide de diner avec nous, il vient de partir (je n'ai pas le temps d'aller lire les blogs).
Nous sommes vivants, nous vous remercions tous de votre tendresse et de votre amitié, si la vie m'en laisse le temps, demain j'irai lire vos blogs.
22:45 | Lien permanent | Commentaires (27)
07/03/2006
Felix epoux X
maintenant que la tension est un peu retombée, qu'il ne reste plus qu'à attendre le verdict (c'est pas le plus facile), j'en profite pour remercier celle qui dans son mail (que j'ai lu entièrement à l'homme) a su le rassurer !
Je vais vous raconter une partie de ma journée de vendredi, je vous passe mes appels téléphoniques divers et variés, n'aboutissant à rien, puis ma décision de l'emmener en taxi aux urgences de l'hôpital pas très loin de chez moi.
L'homme souffrait, c'était manifeste, les formalités administratives ont été rapides et sa prise en charge, pour soulager la douleur, immédiate.
On lui a donc donné au début un analgésique puissant en perfusion qui n'a rien fait, l'interne très rapidement est revenu le voir, lui a demandé de noter sa douleur sur une échelle de 10, l'homme aurait bien répondu 11 et il a été décidé très rapidement de le passer sous morphine.
Que ceux qui pensent : "Quel pied !" quittent les lieux ! Je ne comprends même pas que certains payent des sommes folles pour ça, la morphine soulage la douleur mais ça vous change un homme. Comme il devait passer certains examens, l'interne, toujours aussi gentil me conseille de rentrer chez moi, de préparer quelques affaires car, même dans un autre hôpital, l'homme ne passera pas la nuit chez lui, il me promet de me téléphoner lorsque les examens seront terminés, ce qu'il a fait malgré sa charge de travail.
Entre temps, mon éclopé de fils arrive en taxi, j'ai jeté dans un sac (cadeau d'une amie) quelques affaires et nous repartons à l'hopital, l'homme est installé sur un brancard, dans le couloir, sa perf de morphine coule toujours, il a les pupilles rétrécies et un comportement difficile à gérer, mon fils me dit : "Maman si tu rencontres dans la rue quelqu'un avec les yeux de papa, qu'il te demande un euro, donne lui immédiatement".
E... anxieux comme sa mère, utilise l'humour pour dédramatiser, il me parle des pigeons toxicos, pendant ce temps là, l'homme vomit, la morphine fait vomir, il ne lui est pas possible de se déplacer, il ne connecte pas, il veut se lever, pour "vomir à sa main", il manque d'arracher sa perf, je cours chercher une infirmière qui l'aide et lui conseille de rester couché.
Mais l'homme est bizarre, il est couché sur son manteau, tient contre son coeur sa chemise et refuse que je pose le sac par terre, chaque fois que j'essaie de me poser à côté de lui, il réclame son sac, j'ai l'impression d'être marié avec Zezette épouse X, son brancard est devenu sa maison, il refuse de quitter des yeux ses maigres possessions.
E.. me dit : "Maman, laisse tomber, il est raide défoncé". Samedi matin, Félix était encore dans le pâté, il a complètement oublié son amour pour son sac (qui contenait un pyjama et un nécessaire de toilette)
10:00 | Lien permanent | Commentaires (49)
05/03/2006
Urgences
Vous connaissez tous le célèbre feuilleton américain Urgences, avec le beau docteur Carter, les urgences parisiennes, c'est pas ça du tout.
L'homme, qui néglige sa santé, comme de nombreux hommes, se faisait secouer les puces par votre servante pour faire des examens de routine, vous n'êtes pas sans savoir, que mon fils a le bras en écharpe et le genou abimé, nous sommes donc passés le voir et là, l'homme s'est mis à saigner d'une façon spectaculaire.
Nous avons filé chez le généraliste qui a prescrit une batterie d'examens, l'homme a pris RV pour le lundi, c'est à dire demain, le sort en avait décidé autrement, il s'est remis à saigner et à souffrir jusqu'à en pleurer.
Affolée, j'ai appelé le praticien qui m'a conseillé les urgences et donné le numéro d'une ambulance (bravo pour le service, il acceptait de venir le chercher à 15 h), je n'ai jamais tant regretté de ne savoir conduire, j'ai appelé un taxi et nous sommes arrivés aux urgences.
L'homme a été pris en priorité et perfusé (morphine) rapidement, il a pas aimé, la morphine c'est vraiment pas sa tasse de thé, à 20 h mon fils et sa copine nous avaient rejoints et nous attendions toujours le spécialiste et une chambre.
Il a été gardé la nuit, et son rein nettoyé sommairement. A force d'économie et de lits fermés, les hopitaux français manquent cruellement de lits et de personnel, le personnel soignant est pourtant d'une grande gentillesse et la prise en charge de la douleur efficace.
L'homme, que ceux qui le connaissent aient une pensée pour lui, a RV avec le professeur le 30 mars et ne doit passer un scanner que quelques jours avant la date de ce RV, tout en sachant que ces saignements et douleur intense peuvent recommencer à tout moment.
Vous comprendrez aisément que je n'ai pas vraiment le temps de tenir mon blog à jour.
Je remercie mes amis du net, non, les blogs ne sont pas que virtuels, j'ai trouvé une chaine amicale et réconfortante, merci encore à ceux qui connaissaient les raisons de mon silence.
13:45 | Lien permanent | Commentaires (43)
01/03/2006
Coupable forcèment coupable
Hier midi, mon téléphone sonne : - Maman, je me suis croûté avec mon scooter
- Tu es blessé ?
- Non, j'ai eu de la chance, c'est de la faute du mec, il était à l'arrêt etc etc.
Je vous passe les détails, la mère inquiète que je suis, disant à son fils pour la 1000ème fois qu'on ne prend pas ce genre de transport en plein hiver, qu'il a eu de la chance, que la prochaine fois etc etc.
Je n'ai qu'un fils, donc j'en ai fait, j'en ferai, j'en fais trop, trop gâté, jamais trop aimé, surprotégé et souffrant du syndrome de Peter Pan, il refuse de grandir, et pourtant, il est adulte.
Hier malgré mes envies, je suis sortie, il ne neigeait pas, il faisait même soleil, timide le soleil, donc je suis partie à pieds avec mon DVD défectueux à changer, j'avais envie de légéreté de repasser en regardant "Charade", je n'avais pas fait la moitié du chemin que la neige a commencé à tomber, doucement, légèrement, des petits flocons glacés qui m'arrivaient en pleine figure, pas de parapluie, le DVD à la main, et les gants au fond du sac à main, je suis obstinée, j'avais fait la moitié du chemin et le téléphone a sonné, bizarrement je l'ai trouvé au fond du sac :
- Maman, je sors des urgences de Bichat, Maman - Maman, j'ai mal, j'ai une entorse au coude et au genou
- Maman mon coude est peut être cassé.
- Tu veux que je vienne ? Tu as besoin d'aide ?.
Réponse cinglante du jeune blessé : - J'ai mal, pour l'instant, je vais me faire un café, Maman je te laisse.
Il n'avait oublié qu'une chose, c'est qu'il avait appelé sa compagne au secours (ce que je comprends fort bien) et il n'avait pas besoin de moi.
Ce matin, il était seul, il avait besoin de se faire plaindre, il a su trouver les mots
10:05 | Lien permanent | Commentaires (45)
28/02/2006
Encore heureux qu'on va vers l'été
Longtemps, j'ai cru que j'aimais l'hiver, longtemps j'ai cru aimer me promener, même sous une petite pluie froide et me réfugier dans un café surchauffé, et bien ce n'est plus vrai, j'en ai assez de cet hiver qui s'éternise qui me coupe mes envies de musées, de cinéma et de la recherche du petit truc qui sert à rien mais que sur le moment je trouve indispensable.
Hier, je suis sortie, comme chaque jour, pour aller faire mes courses, même pas au Monoprix, au moins lorsque je vais au Monoprix, je me ramène du chocolat, que j'oublie dans le placard, et lorsqu'il me revient l'envie d'en croquer un carré, il a disparu, englouti par l'homme.
Et aujourd'hui me direz vous, aujourd'hui, je ne vais pas téléphoner à la chercheuse d'appartement pour lui proposer un cinéma, nous n'aurons pas envie de voir le même film, j'ai envie de légéreté, de sourire, je n'irai pas jusqu'au Bronzés 3, du côté légéreté, je crois que je risque d'être déçue.
Alors, je passerai sans doute un moment à lire vos blogs, derrière certains blogs, je mets un visage, un sourire voire une crise de rire, parfois, j'ai des doutes, c'est elle, cette grande fille toute simple mais torturée, chomeuse et angoissée qui vit une vie de rêve via son portable.
Je penserai à cette journée parisienne avec une blogueuse que j'aime, coincée dans un sas de sécurité, ses bottes faisaient bip bip, j'ai cru que la sécurité allait lui faire visiter le musée en collants.
je penserai à ma blogueuse exilée et à nos journées café dans cet hôtel parisien.
Aujourd'hui, je ferai bien du feu dans ma toute petite cheminée mais elle est remplie de CD.
Aujourd'hui, je rêve de printemps et de jupes légères.
10:10 | Lien permanent | Commentaires (29)