13/06/2016
Il est temps de se lever.
Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de vous...
Certes le ronronnement de la bestiole me donne envie de me rendormir.
Certes, il fait gris.
Certes mon lit est chaud presque trop mais le devoir m'appelle.
Il me faut donner à manger à Othello pour qu'il me fiche la paix pendant que je prépare ma liste.
Il me faut des produits ménagers, PQ, dentifrice, javel, etc.
Et, pour ce soir, un poulet rôti à la broche ?
Bof, un filet mignon avec des "Noirmoutier", ça me tente plus.
Surtout ne pas oublier le fromage, je verrai sur place.
Encore un instant...
Encore un câlin à Othello et je file sous la douche.
Puis je vais vérifier si j'ai reçu des mails.
Ah ! Encore un inconnu qui veut me donner sa fortune si je lui donnes mes coordonnées bancaires.
Ça fonctionne encore cette arnaque ?
Othello ! Ça suffit !
Il faut que je me lève et vite, sinon mon mari devinera que je n'ai pas dormi seule pendant son absence.
Ça y est.
Je suis debout.
J'efface toute trace du passage de mon amant.
06:52 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : lakévio, jeu, chat, liste de course
30/05/2016
J'aurais jamais dû.
A vingt ans, on est bête, après aussi mais pas de la même façon.
A vingt ans je n'étais pas comme les autres filles.
J'étais plutôt solitaire.
Les soirées ce n'était pas pour moi, les heures passées avec les amis dans un café non plus.
J'avais eu un flirt sans importance avec un homme plus vieux que moi.
J'ai appris un jour qu'il était marié.
Je dois avouer que je n'ai rien ressenti.
Un jour, nous nous sommes retrouvés dans la rue, un petit café, une évocation de nos souvenirs et hop, j'étais amoureuse.
A vingt ans, on est bête.
Je l'ai cru.
Evidemment, il allait quitter sa femme, il m'aimait follement.
D'ailleurs, il vivait avec sa femme comme un frère.
Le discours habituel...
Au début, j'ai eu droit à toute son attention, des fleurs, des cadeaux, des escapades au bord de la mer.
Le temps passant, les attentions se sont faites plus rares, plus d'escapades.
Il disait que sa femme se doutait de quelque chose.
Quelle importance puisqu'il allait la quitter pour moi ?
On est bête à vingt ans mais on manque de patience.
Ce jour là devant le miroir, j'ai compris, je n'ai pas regagné la chambre.
Je n'étais pas faite pour "Back street"...
09:32 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : tableau, jeu, lakevio, inspiration ?
23/05/2016
Sur le pont.
Ils sont beaux.
Ils sont jeunes.
Je les regarde.
Je les envie un peu.
Juste un petit peu...
Je n'ose m'approcher, je ne veux pas être démasquée.
Je veux juste les écouter.
- Je vais bientôt partir à Paris, je ne pourrais pas revenir avant plusieurs mois.
- Que vais devenir sans toi ? Je suis prête à m'enfuir pour ne pas être séparée de toi.
- Tu me dis ça mais tu ne veux pas me donner la preuve d'amour que je te demande !
- J'ai peur de devenir une fille perdue ! Je n'aurais plus qu'à me jeter du haut du pont !
- Mais tu veux partir avec moi à Paris...
- A Paris, personne ne me connaît, c'est une grande ville, et tu m'épouseras comme tu l'as promis.
- Il faut que je travaille, que je devienne un grand journaliste, je ne peux pas m'encombrer d'une famille, donne moi cette preuve d'amour.
Ils m'ont vue, ils me regardent, je m'éloigne.
J'espère que la petite demoiselle si mignonne aura un peu de jugeote et ne deviendra pas une fille mère.
Histoire librement inspirée des "Veillées des chaumières" de mon arrière grand'mère sauf qu'on n'échangeait même pas un baiser.
08:53 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lakevio, peinture, jeu
16/05/2016
C'est une maison jaune.
C'est une maison jaune et devant coule une rivière.
Lorsqu'on arrive à la maison, seul le silence nous accueille.
On s'attendrait à entendre des enfants jouer.
Pourtant, écoutez bien, vous n'entendrez pas la lettre à Elise déchiffrée par des petits doigts malhabiles.
Vous ne sentez pas l'odeur légère de la cannelle ni celle de la pomme ?
Un gâteau devrait sortir du four.
Regardez mieux les petits enfants dans le jardin à la chasse aux œufs.
C'était une famille heureuse.
Puis un jour, Petit Pierre a laissé tomber son ballon dans la rivière.
Il a voulu le récupérer.
Petit Pierre n'est pas sorti de la rivière.
Les rires et les chants se sont tus.
La maison est vide.
C'était une maison jaune faite pour le bonheur.
09:03 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : jeu, lakevio, maison, campagne
11/04/2016
J'ai eu une maison en Normandie.
Un jour, j'ai eu une maison et même un jardin.
Un jardin qui n'a jamais vu de jardinier...
Le Goût n'aime pas la province, il a tenu huit mois.
Lorsque je suis arrivée, le lilas n'était plus en fleur.
Lorsque je suis partie, il n'était pas encore fleuri.
J'ai eu énormément de bouquets de dahlias, des bouquets énormes.
J'en avais partout, j'avais de la place.
En revenant j'ai continué à acheter des fleurs, des bouquets de pivoines.
Les odorantes, je les adore.
J'ai aussi acheté du lilas aux Roms.
Je sais bien qu'il avait été cueilli dans des jardins ou le long des rues où il dépasse des clôtures.
Le lilas est envahissant, il déborde. ce n'est pas grave de couper quelques branches en passant.
J'aime les bouquets de lilas.
C'est pas facile de faire un bouquet prétentieux avec du lilas.
Et c'est tant mieux.
Je déteste les bouquets prétentieux.
Depuis mon arrivée ici, je n'achète presque plus de fleurs.
Elles exhalent une étrange odeur, ne fanent plus, ne perdent plus leurs pétales.
Elles se racornissent.
Je ne regrette pas la province, je regrette les bouquets, ceux qui avaient le parfum des fleurs.
09:14 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : lilas, lakevio, jeu, bouquet