31/05/2021
Devoir, corvée ou plaisir
Cette toile d’Aldo Balding m’a interpellé, excité ma curiosité.
Mais que se racontent ces deux femmes ?
Attentive est l’une, certes.
Mais que dit l’autre ?
À lundi.
Nous en saurons peut-être plus...
Je suis assise à la table voisine de ces deux femmes.
Elles ne me voient pas.
Je dois avoir l'âge de leur mère.
À partir d'un certain âge, on devient transparent...
Les gens vous bousculent dans la rue, ne ne vous ont pas vue, les écouteurs et le nez sur leur téléphone.
Elles parlent de la "Fête des Mères", disent "cette corvée", en oubliant que petites filles, elles voulaient épouser leur père et que leur mère était leur modèle.
Elles n'inviteront pas leur mère, elles refuseront son invitation.
C'est vrai quoi ! Il fait beau, les terrasses sont ouvertes, elles ont autre chose à faire...
Nous les femmes et les hommes invisibles nous ne devons pas nous plaindre.
De toute façon, comme d'habitude, c'est notre faute, nous les avons élevés en leur évitant la rigueur de nos parents.
Nous méritons d'être "les oubliés du dimanche".
09:38 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : fête des mères, absence, éloignement
26/05/2021
D'après une histoire vraie
J'habite au même endroit depuis bientôt quatre ans.
C'est l'immeuble le plus froid que j'ai connu.
Si j'ai besoin d'un œuf, heureusement ça ne m'est jamais arrivé, je ne saurais pas à qui m'adresser.
Une fois par an, je reçois la visite de la petite fille du rez-de-chaussée qui vient me vendre des tickets de tombola.
Cette année, j'en ai acheté six pour la modique somme de neuf €uros.
Puis, il y peu, j'ai reçu un appel téléphonique d'une connaissance.
Ne sachant quoi lui dire car ma vie n'a rien de magique en ce moment, je lui parle de la petite fille ravissante et très bien élevée.
Je lui dis aussi :
- Je lui ai acheté six billets de tombola, neuf €uros, c'est pour son école.
- Comment ???? Neuf €uros de tickets de tombola !!! C'est une somme !!!
Je tombe des nues car ce n'est jamais que le prix d'un livre de poche.
À défaut d'avoir des relations avec le voisinage, je peux bien faire ça.
Lorsque l'Ours était petit, j'achetais le carnet sans rechigner.
Je connais la réticence des gamins à faire du porte à porte pour mendier.
Surtout lorsqu'on connaît mon immeuble et son côté peu sociable...
Je ne suis pas surprise de la réaction de cette connaissance.
Elle est venue déjeuner chez nous.
Mais pas les mains vides, elle nous a amené la petite boîte de cafés gratuits offerts par Nespresso chaque année.
Entamée, la petite boîte, restaient juste deux cafés par convive.
Elle a une réputation de pingrerie solidement établie par d'autres amies.
Je sais maintenant que ce n'est pas usurpé...
09:47 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : voisins, immeuble, tombola
24/05/2021
Vous riez ? Eh bien pleurez maintenant !
Mais pourquoi diable, sourit-elle ?
Je crois que je le sais.
Je n’y ai pensé que récemment mais ça me tracassait depuis si longtemps.
Et vous, d’après vous ?
Pourquoi Lisa Gherardini a-t-elle cette amorce de sourire, retenu, si mystérieux que la question de la raison de ce sourire naissant traverse les siècles depuis la Renaissance ?
Alors à lundi pour partager vos supputations...
Elle sourit, elle a surtout un rire silencieux devant la masse qui s'agglutine devant elle.
Elle n'entend pas ses admirateurs.
Elle est à l'abri des foules, enfermée dans une vitrine étanche.
J'ai fait encadrer soigneusement une copie de la Joconde qui trône dans mon salon.
À côté d'elle, un Braque, un Picasso, un Modigliani.
Mes visiteurs, lorsqu'ils quittent mon appartement se gaussent.
Je les entends rire.
Quel béotien cet homme !
Accrocher des faux à ses murs et il se prend pour un amateur de peinture !
Et cette Joconde ! Vraiment ! On dirait qu'elle louche.
"Et le Picasso ? " entends-je dans l'escalier.
"J'ai pourtant une bonne mémoire, je ne me rappelle pas l'avoir vu dans un musée" insiste un autre.
Je fais ainsi l'objet des conversations de mes "amis".
Ils ne connaissent pas le principe de la lettre volée, seule la Joconde est une copie, les autres ont été volés dans un musée.
Et je suis le commanditaire de ces vols.
Qui aurait l'idée de venir vérifier l'authenticité de mes tableaux ?
Moi qui ne suis qu'un modeste retraité de la Banque de France...
09:31 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : devoir de lakevio-le goût, la joconde, braque, picasso
21/05/2021
Plaisirs simples
Je ne me suis pas sentie déconfinée puisque je ne me sentais pas confinée.
Ce troisième confinement n'en avait que le nom.
Les écoles étaient ouvertes.
Les embouteillages nous empestaient.
Les fêtes bruyantes nous abasourdissaient.
Je n'ai donc pas été surprise qu'on constate autour de vingt mille nouveaux cas par jour...
Depuis le 19 mai, dans Paris de nombreux restaurants n'ont pas réouvert faute de terrasse.
On peut maintenant se déplacer sans cette peur d'avoir une envie pressante et pas de mairie à proximité...
Oui les mairies sont restées ouvertes, ont des toilettes et si on est très très très mais vraiment très poli, on peut aller soulager sa vessie.
Nous avons bu un café en terrasse rue de Lévis là où nous prenions notre café en allant au Monop' de Villiers.
Et non, nous n'avons pas bu notre café au Dôme, toujours bondé mais moins agréable.
Nous avons acheté poisson et légumes en prenant notre temps.
Comme il ne pleuvait pas, c'était bien...
Pour le reste, c'est comme avant, nous ne voyons pas plus de monde, nous portons nos masques car il est difficile dans Paris de ne croiser personne à moins de deux mètres.
Nous avons fait un tour dans le passage Jouffroy et nous avons constaté que "terrasses en plein air" prenait un sens étrange dans un passage parisien entièrement clos.
A part une corbeille en osier et un plateau encombrant — c'est le Goût qui le dit - nous ne nous sommes pas rués dans les magasins.
09:55 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : café, terrasse, promenade
19/05/2021
Libérée, délivrée.
Depuis ce matin, j'écoute dans le poste combien notre vie va être formidable avec la réouverture de tout, des cafés, des restaurants, des musées.
J'ai beaucoup souffert de la fermeture des musées.
Alors hier, j'ai cherché une place dans un musée.
Nous irons au musée Jacquemart-André le 26 mai à 18 heures 15.
J'ai réservé deux places pour l'expo Signac.
Ce sera sans salon de thé.
Or, aller au Musée Jacquemart André sans salon de thé, c'est péché !
Puis j'ai cherché une réservation pour le petit restaurant thaï de la rue à côté.
J'espérais au moins ne pas être douchée mais le patron m'a proposé de dîner à 18 heures donc j'ai décliné...
Pour le reste, j'ai besoin de compresses pour me nettoyer les yeux et les pharmacies n'ont jamais fermé.
J'ai de petites ambitions : boire un petit café en terrasse, entre deux averses.
J'espère que ceux qui ont de grandes terrasses ont choisi d'ouvrir mais beaucoup préfèrent attendre le 9 juin.
Masque et gel vont néanmoins rester de fidèles compagnons.
09:48 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : café, restaurants, musée