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17/05/2021

Cas de conscience.

devoir de Lakevio du Goût_81.jpg

Non, il n’est pas gai.
Il pense...
Mais à quoi ?
Sur quoi ou qui se penche-t-il ?
Pour l’instant je n’en sais rien.
J’en saurai peut-être plus lundi.
Ce que vous en direz ou ce que j’aurai pensé.
À lundi donc...

Il vient de la quitter, comme chaque fois, elle est partie rejoindre sa tribu et sa vie de grande bourgeoise.
Lui va retourner en province à côté de sa légitime et retrouver sa vie étriquée.

Ils se connaissent depuis toujours.
La Parisienne venait en vacances dans son coin.
Petite, elle jouait avec ses sœurs et prenait même son goûter à la ferme.

Mais les enfants grandissent et les différences grandissent avec le temps.
Ils ont brisé les conventions un été.
Oh, ce n'était pas de l'amour, ce n'était pas non plus que du sexe...
En tout cas, ce n'était pas assez.

Elle est partie vivre aux Amériques tandis qu'il est parti faire de l'argent à Dakar.

Ils se sont retrouvés parfois, c'était toujours aussi fort mais toujours pas suffisant.

Il a pris une décision, Dakar, ce n'est pas assez loin, l'Afrique du Sud va l'accueillir pour quelques années.
Il pourra l'oublier et en faire un souvenir heureux.
Mais pour l'instant, il est le plus malheureux des hommes.
Il sent encore sa peau sous ses doigts.
Allez secoue toi ! Elle n'était pas pour toi !

 

13/05/2021

Moi, j'aime pas le printemps !

Chaque année, le printemps est là, pluvieux, venteux, chaud, peu importe.
Je pleure, je me gratte, j'éternue et j'ai une voix de corbeau malade.

C'est particulièrement vrai en cette période de Covid-19 où cafés, restaurants et musées sont encore fermés.

Il reste quoi aux Parisiens qui n'ont pas de famille à la campagne ?
Et à ceux qui en plus aiment la ville même si c'est un peu moins en ce moment ?
Hier le Goût voulait même s'installer au bord de la mer dans une ville grande comme Chatou mais sans le Vésinet ni Saint Germain en Laye, là où les Catoviens passent leur vie.

Donnez lui un musée ouvert, un vrai jour de printemps et il s'installera heureux comme un pape devant un café immonde au Musée de la vie romantique.

Il nous reste les parcs et rien d'autre à part les Parisiens installés sur les pelouses.
Il nous reste les fleurs, les feuilles et les branches.
Et le pollen, hélas, ami des abeilles mais ennemi des allergiques.
D'ailleurs je me venge, je n'aime pas le miel...

Alors, j'attends la pluie promise, qui comme Godot n'arrive pas.
Non pas frapper, pas sur la tête ! C'est vital.

printemps,allergies,arbres

 

10/05/2021

Vous le reconnaissez ?

devoir de Lakevio du Goût_80.jpg

Mr Caillebotte n’a pas peint que le pont de l’Europe, la gare Saint Lazare, des « racleurs de parquet » ou les trottoirs parisiens.
Non, il a peint aussi de la verdure.
Et pas que celle de sa propriété d’Yerres.
Je vous soumets cette toile qui me prouve que là où je me suis promené il y a peu était beaucoup plus touffu il y a 150 ans qu’aujourd’hui.
Les bancs n’ont cependant pas changé.
Que vous dit cette toile ?
Un souvenir de parc bien loin de celui-ci apparaît dans ma cervelle noyée dans son habituel « cafouillon » matinal...

La plaine Monceau...
Un endroit créé de toutes pièces par les frères Pereire pour loger la grande bourgeoisie.
Du moins celle qui n'avait pas les moyens de s'installer Boulevard Saint-Germain.

Les hôtels particuliers du coin n'étaient pas encore des sièges sociaux, Rolex n'y avait pas le sien.
Ces hôtels appartenaient aux familles Camondo, Rothschild, Cernuschi et je crois même que les frères Péreire en possédaient un.

Lorsque j'étais enfant, je n'en savais rien, je m'ennuyais beaucoup dans ce parc sauf lorsque j'étais conviée à jouer au croquet.
Plus tard, j'y lisais "La famille Boussardel", que je devrais relire...
Je rêvais aussi de posséder un de ces hôtels.
Hélas trois fois hélas, j'ai rencontré le Goût et mes rêves de posséder les clefs du Parc Monceau se sont envolés...

Je voulais posséder un de ces hôtels particuliers juste pour les clefs du parc.
Pouvoir m'y m'installer le soir, le parc étant fermé et lire tranquille sur un banc.
En fait, je voulais le parc silencieux et pour moi seule.

Hier j'y suis allée.
Nous avions chacun un livre mais nous n'avons pas lu.
Nous avons regardé les passants qui passent.
Ils étaient nombreux ces passants.
Des quadragénaires qui promènent l'héritage en la personne de "Mère" qui ne quitte plus son fauteuil roulant.
De jeunes étudiants pas dépressifs du tout, en grappes de douze et buvant de la bière.
Des enfants qui courent après les ballons et, sacrilège, les pelouses occupées par la foule.

Finalement, à voir la densité de sacs Chanel, le vrai, le quartier ne se démocratise pas vraiment.
Il a juste le cul un peu moins serré et je suis certaine que certains se tiennent mal à table...

parc monceau,hier et aujourd'hui

07/05/2021

Lire et relire.

Aujourd'hui, j'ai téléphoné à ma sœur du milieu.
C'est son anniversaire.
Un nombre qu'elle n'aime pas beaucoup.
Comme je la comprends...

Je suis en froid avec la plus jeune.
Overdose de nombrilisme.
Son chat, sa piscine, sa maison, son "ça", son "moi" et son "surmoi" me saoulent.
Si on trouve une catégorie encore plus égocentrique, je la range dedans.
Elle est telle qu'à l'époque où, pas toujours d'accord avec elle, on avait droit à un  "Je vais le dire à Maman" qui nous faisait nous plier à ses caprices.

Le temps est pluvieux alors je lis et relis.
J'ai un "retour d'affection" pour Benoite Groult.
J'étais hier soir plongée dans "La touche étoile".

Lors de sa sortie je ne me savais pas vieille.
Je n'ai donc rien ressenti de particulier.
Aujourd'hui, à le relire, je tombe sur cette phrase qui s'imprime dans mon esprit.

"Au fond de toi, en silence, elle va s'installer comme un taret. Ta chair va entamer sa dégradation à pas imperceptibles. Des organes que tu ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam vont t'imposer leurs caprices. Ta grâce va devenir un effort, la beauté une conquête, ta démarche un tour de force, l'insouciance une discipline, ta santé une forteresse assiégée et l'inquiétude une compagne lancinante."

Et pourtant, je la trouve parfois terriblement optimiste.

Lire, relire, Benoite Groult

05/05/2021

Le Goût est toujours en première ligne.

Le Goût, en parfait gentleman, a reçu sa deuxième dose de vaccin avant moi.
J'attendrai jusqu'à la fin du mois car le délai entre les deux injections est passé de quatre à six semaines.

La salle était pleine, des chaises avaient été ajoutées dans le hall.
J'ai continué à lire mon polar puis le Goût est arrivé souriant, comme la première fois.
Il n'avait pas mal au bras mais hier soir, il s'est couché avec bonheur.

En sortant, nous avons parcouru une rue commerçante du coin, acheté des légumes qui avaient l'air sympathique.
La fondue de poireaux fut délicieuse, sans doute grâce à la crème fraîche, le Goût n'a pas peur d'ajouter du liant...

Pendant que j'écris ce petit morceau de vie sans intérêt, Le Goût continue à se battre avec le syndic à propos de notre chaudière qui maintenant refuse de s'allumer.

Après la lettre recommandée d'usage, il va maintenant nous falloir contacter un juge, et vous savez combien ces gens là sont occupés...
Quand même, cette mairie est vraiment belle.

Vaccin épisode 2, Paris, réconfort