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31/10/2019

C'est déjà fini.

Les filles sont reparties dimanche soir...
Plus de "mais Mamiiiieeee..."
Plus de "ferme des animaux" au milieu de la pièce...
On traîne ce jouet depuis au moins une dizaine d'années.
On en perd des morceaux, on y ajoute d'autres bêtes, cette "ferme" tout plastique aura
 pour l'instant, survécu à tout.
À tous les déménagements.
À tous les jeux et emportements de Merveille.
À tous les jeux et enthousiasmes de P'tite Sœur.

Depuis dimanche, plus de Merveille reprochant à "Vipère au poing" de parler de religion.
Ça ne l'a pas empêchée de me traiter de "Folcoche" quand je n'étais pas d'accord avec elle...
Je ne lui ai même pas fait remarquer que son père avait dit ça avant elle...
J'en ai retiré l'impression qu'en leur donnant cette oeuvre à lire d'une génération sur l'autre, les enseignants manquent d'imagination.

Hier, nous sommes allés déjeuner avec une amie puis nous sommes allés ensuite boire un café en face de la mairie des Batignolles.
Comme je vis sans montre, j'ai été toute surprise d'arriver à la maison à sept heures du soir...

Ce matin, la rue est si calme et l'immeuble si vide que je savoure la chose car lundi le collège va rouvrir ses portes.
Il y aura le lot habituel de braillards, une minorité qui fait du bruit pour tout l'établissement.

Je ferai la queue à la boulangerie, le coin vivra de nouveau jusqu'aux vacances de Noël et sera de nouveau calme pour deux semaines.
Si les touristes qui louent un appartement pour un week-end ne gâchaient pas parfois nos nuits, nous aurions l'impression de vivre dans une ville abandonnée...

fatigue,automne,les filles

28/10/2019

Je vieillis, c'est naturel mais fatigant.

Elles grandissent, pas moi...
Nous y sommes : 
P'tite Sœur est à la "grande école" et Merveille est plus grande que moi !

Ça y est ! Merveille est une ado !
Ce n'est que le début, elle argumente, je refuse, elle râle...
Je suis une "tortionnaire" qui entend très souvent : "Mais Mamiiiie..."
Brusquement elle se rend compte de mon grand âge et me donne la main pour me protéger des voitures.
Je suis devenue centenaire en quelques secondes.

P'tite Sœur, elle, est une groupie de notre voisin.
Elle ne connait absolument pas son groupe, elle croit même que le bassiste s'appelle "Bébé" et le guette comme une ado.
Elle veut même que j'aille sonner chez lui pour faire les présentations.

Je m'aperçois que je vieillis et pas uniquement à mon dos.
"Avant" je pouvais écrire lorsqu'elles étaient là, lire et répondre à leurs questions, tout ça en même temps.
Maintenant il faut que je fasse les choses les unes après les autres...

Nous sommes allées au cinéma voir "Shaun le mouton".
J'ai failli m'endormir au début.
Après ça passe, c'est plein de clins d'oeil à des films de Science-Fiction que j'ai détestés.
Je pense en particulier à "2001 Odyssée de l'espace", là je crois que j'ai vraiment dormi.

Merveille et son grand père riaient et P'tite Sœur a aimé.
Ça prouve que je ne suis pas complètement retombée en enfance...
Et le lendemain on a fini là :

les filles,marche à pied,bains

 

21/10/2019

Départ

devoir de Lakevio du Goût1.jpg

Il fait froid et il pleut.
Ça fait des jours et des jours que je me demande si je vais avoir le courage de partir.

J'en ai assez de cette vie.
Toujours les mêmes copines.
Dans le même café à tenir les mêmes discours sans fin ni décision.
Et toujours le même avenir bouché.

Oh ça, pour me seriner "Ailleurs ce n'est pas mieux, tu sais !" ou "Tu crois qu'ailleurs l'avenir est plus rose ?" Il y a du monde !
Pour prendre une décision, oser y aller voir, là, plus personne...
Comme si je ne le savais pas que l'avenir est bouché aussi, que le travail manque et que les étrangers ne sont pas appréciés... Pfff...

J'ai envie d'aller en France, c'est beau, je l'ai vu à la télé au café.
Bon, elle a mauvaise réputation.
On dit que les Français sont racistes, comme si on appréciait mieux les étrangers ici !
Le même discours partout sur ceux qui viennent d'ailleurs.
"Ils nous prennent notre travail ! ", comme si je ne savais pas qu'ils prennent surtout le travail qu'on leur laisse ! Celui qu'on ne veut pas faire !

Mais c'est décidé, j'ai décidé, je pars à Paris.
Je ne sais pas encore comment mais j'y arriverai, c'est sûr.
Je suis sûre que j'arriverai à passer pour une vraie Parisienne, que je mangerai des croissants et irai chez le coiffeur toutes les semaines...
Je me ferai même faire les ongles !
Je serai enfin une vraie Parisienne.

Je m'en vais.
Je pars faire mes études à Paris.
Je suis sûre que j'y trouverai l'amour, que j'irai à la Closerie des Lilas, je ne croiserai pas Hemingway, évidemment mais à la terrasse, je boirai mon café le petit doigt en l'air avec mon premier salaire de baby-sitter.
Je ferai ça, c'est décidé, comme une jolie Parisienne.

En attendant il faut que je rentre.
Maman m'attend pour partir travailler, je dois aider mon petit frère à faire ses devoirs et préparer le repas.
Je sors de mon rêve éveillé pour dire avec lassitude "
A demain les filles..."

Un jour, j'irai à Paris, c'est sûr, j'y vivrai même...
Mais quand ?

 

 

17/10/2019

Les Veillées des chaumières.

Ce matin, j'écoutais la revue de presse de France-Inter et j'ai eu l'oreille attirée par "Les Veillées des Chaumières", magazine disponible seulement par abonnement.

Aussitôt, je suis retombée en enfance.
Je suis chez mon arrière-grand'mère, assise bien droite sur sa chaise.
Chez elle, il n'est pas question de s'avachir.

Je ne me souviens pas exactement de l'âge que j'ai.
Je seulement que je sais lire et que je lis tout ce qui me tombe sous la main y compris ce magazine.

Mon arrière grand'mère me dit "Tu vas t'user les yeux ma petite-fille ! Tu ferais mieux de jouer !
Mais je préfère lire.

Je me souviens d'un feuilleton dont l'héroïne s'appelle Brigitte.
Je me demande si elle n'est pas infirmière à la campagne.
Je la revois à la campagne conduisant une Vespa et c'est presque incongru pour un journal si convenable.

On y trouve des recettes de cuisine et des modèles de tricot.
Mon arrière-grand'mère n'en tire aucun profit, elle tricote de petites horreurs en jaune et rose avec de la laine détricotée plusieurs fois...
Elle est économe, un peu pingre, je l'adore surtout que je ne suis pas obligée de porter ses "trucs".
C'est ma petite sœur qui a cette chance...

Les veillées des chaumières, Berthe Bernage, arrière grand'mère

15/10/2019

La prunelle de mes yeux.

visiion,oeil,peur

Je n'ai jamais rêvé, comme le Goût, que je voyais de mes deux yeux.
Je n'ai jamais connu la chose...

Je suis née amblyope, autant dire avec un oeil "paresseux".
Mon œil gauche se contentait des 2/10 de vision alloués.
Aujourd'hui, quelques années, en fait de nombreuses années,après, les choses en sont restées là : À 2/10.

Ce n'est pas beaucoup.
Si je cache mon
œil valide, on ne peut pas dire que je suis aveugle, non.
Je reconnais le Goût mais il est flou.
Le reste aussi est flou.

Alors imaginez ma peur lorsque j'ai brusquement perdu la vision de l’œil droit.
Le seul opérationnel alors que l'autre déjà n'est que  décoratif.
C'était à la librairie de la FNAC en plus !

Après un scanner de l’œil et une IRM du cerveau, je ne voyais toujours pas.
Je réussissais à lire un peu avec une loupe.
C'était une toute petite victoire mais une victoire quand même.

Il m'a fallu six longs mois pour retrouver la même vue.
Même pas un petit bonus !
Je n'ai pas que l’œil paresseux, le cerveau doit l'être aussi.

Aujourd'hui, j'ai perdu ma belle innocence.
Le corps n'est pas une machine fiable.
Il ne demande qu'à vous lâcher.

J'ai aussi perdu confiance dans cette machine.
Si c'est arrivé une fois, qui me peut me dire que ça ne reviendra pas ?
Personne n'a su me dire de quoi mon œil avait souffert...

Parfois, je me dis que c'est peut-être parce que je n'ai pas voulu voir la mort de toutes les personnes aimées que j'ai perdues cette année-là.