10/08/2006
Quand le coeur s'emmêle...
Mon fils s'est marié le 6 juillet, sans prévenir personne, il voulait un petit mariage, ses parents, la mère de jjf, et ses témoins, le soir nous étions 8, c'est le mariage dont j'avais rêvé. Pour le mien, j'avais eu droit à un "vrai" mariage où je m'étais ennuyée à mourir.
Pendant que l'homme passait examen sur examen, en sachant parfaitement, qu'il apprendrait à la fin qu'il avait un cancer, nous avons reçu un faire-part de mariage, celui de mon neveu, le fils de ma soeur.
J'ai fait savoir que je réservais ma réponse, l'homme devait se faire opérer. Ma soeur et son mari ne sont pas venus voir l'homme à l'hôpital, lorsque ce dernier est sorti, le Lundi de Paques, il ne tenait pas debout et je ne sais pas conduire, ma soeur a téléphoné "Tu veux qu'on vienne le chercher ?". J'ai demandé, je connais le beauf " ça ne dérange pas ?", figurez vous que si, ça dérangeait le beauf, prendre sa voiture et venir jusqu'à l'hôpital, comme ça gratuitement, ça le fait pas, mon beauf est avare et l'essence ça coûte.
Nous avons pris un taxi et l'homme a pu regagner son lit sans avoir à dire merci.
J'ai beaucoup réfléchi et je ne suis pas allée au mariage de mon neveu, je connais ma soeur, elle m'en veut.
Ce matin, elle a téléphoné de Bretagne, elle est partie en vacances, elle a commencé à me chercher des poux dans la tête, j'ai répliqué.
Conclusion, nous sommes un peu en froid, j'aime beaucoup ma soeur, nous sommes une toute petite famille, il ne reste pas grand monde, lorsque nous sommes revenus d'Israël, ayant tout perdu, ma soeur a été très présente, elle m'a énormèment aidée, indirectement l'homme aussi, son mari n'a pas levé le petit doigt, comme d'habitude.
Cette fin de matinée, j'ai un peu mal au coeur, nous avons tort toutes les deux mais je nous connais, nous camperons sur nos positions.
09:05 | Lien permanent | Commentaires (31)
09/08/2006
Information ou spectacle ?
Dire que j'ai des doutes sur la véracité des informations qu'on nous donne à longueur de journée est un euphémisme.
Hier soir, je regarde le journal de 20 h avec l'homme, Porto cernée par les flammes, les Portugais se battent avec des seaux d'eau contre les incendies qui menacent la ville. J'appelle mon enfant chéri et lui demande s'il voit le feu de ses fenêtres, l'ours, ravi que je ne lui parle pas de mon livret de famille, se moque de moi "Mais, maman ! Rassure toi, on va pas mourir, effectivement y a des incendies dans le coin, ça sent la fumée mais on ne voit même pas les flammes, ça n'a rien à voir avec le Canigou comme quand j'étais petit."
Effectivement, lorsqu'il était petit, nous étions en vacances et de nos fenêtres, nous avons vu le massif en flammes et le ballet des avions déversant leurs tonnes d'eau.
Autre nouvelle qui en dit long sur la fiabilité des "informations":
L'Agence Reuters a viré un photographe douteux au Liban, le photographe noircissait ses photos pour rendre plus impressionnant l'impact des missiles israéliens.
A la radio, un ministre libanais a démenti l'annonce de la mort de 40 civils libanais et a rectifié : 1 civil tué et non 40. C'est un de trop, mais, le soir même au Journal de 20 heures, c'était toujours les 40 civils qui faisaient l'actualité.
A l'instant, ou j'écris ses lignes, France Inter fait l'éloge funèbre de Fidel Castro qui, d'après d'autres sources, est en pleine forme.
Qui croire ? Je me souviens des appels inquiets de mes amis lorsque je vivais à Tel Aviv, et à qui je répondais qu'il ne ce passait rien d'inhabituel...
On fait bien revivre les morts pour leur faire faire de la pub, ça coûte pas cher, alors nous faire prendre des vessies pour les lanternes, pourquoi pas...
09:45 | Lien permanent | Commentaires (18)
08/08/2006
Mère et fils
Depuis que l'homme a été opéré, pas encore 4 mois, l'administration nous demande sans cesse des photocopies de documents officiels, pour la prise à 100 %, nous allons régulièrement à l'hôpital pour faire effacer de leurs ordinateurs, les sommes astronomiques, réclamées régulièrement par Monsieur mon Trésor qui ne s'embarrasse pas de détail, comme le 100 %.
A chaque fois, nous devons fournir des justificatifs et hier nous lisons : "Photocopie du livret de famille", j'ai un livret de famille voyageur, c'est le 3ème que me fournit la mairie du 3ème arrondissement, le premier l'Ours a dessiné avec ardeur dessus et il s'est envolé avec mon sac un main dans le métro, je ne me souviens plus des circonstances de la disparition du 2ème, et le 3ème pas moyen de mettre la main dessus.
Je me souviens brusquement que je l'ai prêté à l'ours en lui demandant de me le rendre, il a fait avec le livret de famille ce qu'il fait avec les livres, DVD et autres bricoles, il n'a rien rendu. Pas moyen de le joindre au téléphone.
Nous partons chez lui, je pense naïvement que je vais trouver mon livret de famille dans son couloir, au dessus des livres et des DVD, l'ampleur de la tâche m'effraie et je ne veux pas fouiller dans les affaires de mon fils.
Je finis par avoir le jeune marié au téléphone qui m'apprend que le Portugal brûle, surtout la région de Porto, et que mon livret de ma famille, il me l'a rendu.
Je sais bien que non, j'insiste et j'ai cette réponse merveilleuse "Si, je te l'ai rendu mais si tu ne le trouves pas, je te dirai ou chercher chez moi".
Je vais bien m'amuser aujourd'hui, je vais chercher un livret de famille introuvable et en profiter pour ranger les papiers qui s'accumulent dans des endroits divers et variés.
On dit que les chats ne font pas des chiens, j'en suis convaincue, mon enfant chéri range ses papiers comme moi, n'importe ou !
09:46 | Lien permanent | Commentaires (20)
07/08/2006
Paris au mois d'Août
Hier soir, fenêtres ouvertes, je savourais avec l'homme la tranquillité de Paris au mois d'Août. Ce matin la ville est plus bruyante mais hier soir nous avions l'impression d'être seuls au monde, c'est plutôt agréable cette sensation dans une grande ville.
Bon, heureusement que nous ne restons pas dans le quartier, sur 6 boulangeries, une seule ouverte et le pain est vraiment mauvais, difficile d'aller dîner dans un petit restaurant, ils sont tous fermés, reste ma libraire mais j'ai une pile de livres à lire qui me fera le mois d'Août et j'attends les nouveautés de Septembre.
Les enfants sont partis au Portugal, ma soeur en Bretagne, une amie très chère a regagné sa Corrèze chérie, d'autres (nous étions conviés) sont aux Sables, je peux aller houspiller ma banque, je ne risque pas de tomber sur une connaissance et de finir devant un café, la ville nous appartient.
Hier soir, l'homme dormait, Balagan vaquait à ses occupations de chatte d'appartement et je lisais "Lutétia", je trouve qu'il se traîne, Pierre Assouline, dans ce bouquin, à force de donner dans l'anecdote, il lasse, j'attends tout en connaissant la fin "Le Lutétia" avec ses listes, ses rescapés et les familles qui viennent.
Donc hier soir, je lisais et je pensais à ma voisine du dessus, ma voisine coquette avec ses 80 printemps à rallonge, sa copine de 93 ans est partie au Touquet, sa fille vit sa vie dans le Sud, bien sûr, je monte la voir, je vérifie qu'elle boit, que son genou ne l'empêche pas de sortir, mais je ne monte pas chaque jour, quelquefois j'oublie.
Et dans un demi sommeil, je me disais que Paris au mois d'Aout, c'est bien, avec un homme à ses côtés.
10:00 | Lien permanent | Commentaires (15)
06/08/2006
Le Dieu des petits riens
Ca faisait très longtemps que je n'avais pas mis les pieds au Musée Gustave Moreau, finalement, je sais pourquoi, j'ai beau m'appliquer, je n'aime pas sa peinture, le symbolisme c'est pas mon truc, les licornes je ne les supporte que sur la tapisserie de la Dame à la Licorne et encore !
Même les touristes n'avaient pas trouvé dans leur guide le musée, nous n'étions pas nombreux, le téléphone facétieux de l'amie a donné l'heure brusquement, rappel à l'ordre du gardien, l'art c'est du sérieux, c'était déja le deuxième rappel à l'ordre, il est defendu de rire dans les musées parisiens !
Même l'Eglise de la Trinité était déserte, ce que je peux comprendre, rien ne retient l'oeil, les chaises sont attachées, l'église est devenue méfiante depuis qu'elle retrouve ses prie-Dieu chez les antiquaires.
Nous n'étions pas loin des grands magasins, Lafayette Gourmet nous tendait les bras, "C'est les vacances ! " ai-je dit, "On va être tranquille. ", grossière erreur, tous les parisiens qui ne sont pas encore en vacances étaient là-bas, la fuite n'a pas été simple.
J'ai posé la question autour de moi, suis-je la seule anormale qui en a marre des vacances au bout de 4 jours ?
Les copines ont rendu leur copie, me voila rassurée, je ne suis pas la seule, nous détestons toutes confier chats et autres animaux aux rares voisins encore présents, nous préférons nous avachir dans notre canapé devant un DVD les jours de pluie et fouiller notre bibliothèque pour trouver, sans problème, un bouquin acheté et pas lu.
Et même, j'ai presque honte d'écrire ça, écouter la très sarkozyenne France Inter. Pendant les vacances la propagande continue et l'électricité augmente.
11:25 | Lien permanent | Commentaires (12)